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Photo Wikimedia

« Que l’on étudie dans une classe de Foch chauffée pour Prépa ou dans une section menuiserie de Montaigne, que l’on soit fils de cadre né à Londres ou immigré comorien, on s’identifie au territoire local, à la communauté marseillaise » affirme Françoise Lorcerie au terme d’une étude menée auprès d’un millier de lycéens marseillais et que publie Education et Devenir. C’est sans doute le grand enseignement de l’étude : si ces jeunes ont souvent des attaches communautaires, ils cherchent à se construire une identité « marseillaise » commune et intégrante. Aussi pour Françoise Lorcerie,  » lorsque l’ethnicité devient saillante, c’est donc aux conditions psycho-socio-politiques qui déterminent cette saillance qu’il faut s’intéresser pour en rendre compte, aux processus de la catégorisation ethnique ».

Politiquement, nos élèves  » veulent à la fois les libertés du libéralisme, les protections de l’Etat-providence, et un nationalisme cosmopolite, qui fasse sa place au souci du Sud. Cette orientation n’est pas pour eux/elles une question d’ascèse morale, c’est une question de ressenti, de mémoire familiale pour une bonne moitié d’entre eux/elles et, pour tou(te)s, une question de vécu quotidien ».

L’étude a l’intérêt de relativiser, dans cette grande ville méridionale, la montée des communautarismes, pourtant affirmée par de nombreux autres travaux.
Article sur Education et Devenir