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Dans L’Humanité, le sociologue Gilles Moreau évoque une « double peine ».« Mon sentiment est que cette mesure ramène à une idéologie des années soixante. Elle reconstruit l’idée que l’apprentissage est fait pour ceux qui ratent à l’école. Or il a changé… Cela étant, plus le niveau scolaire du jeune est élevé lors de son entrée en apprentissage, plus il a de chance de réussir son CAP et de poursuivre au-delà. C’est la preuve que les capitaux scolaires ne sont pas disqualifiés par le processus d’apprentissage, au contraire. En les opposant, l’apprentissage dès quatorze ans risque d’être une double-peine sociale : après avoir échoué en classe, les gamins risquent d’échouer en apprentissage… Cette proposition n’est-elle pas un contre-feu visant à détourner le débat du problème de fond, à savoir la paupérisation dans les cités ? D’autant que des dispositifs de préapprentissages existent déjà ».

La vision est toute autre pour l’éditorialiste du Figaro. « On attendait un point d’étape, on découvre une réforme de l’éducation. Réforme partielle, certes, et encore en pointillé, mais qui, par la philosophie dont elle s’inspire comme dans les mécanismes qu’elle veut mettre en oeuvre, tranche nettement avec des décennies d’«éducativement correct», à peine écorné par la loi Fillon… En proposant l’apprentissage volontaire à 14 ans, Villepin rompt avec un dogme, vieux comme le plan Langevin-Wallon, qui veut que tous les élèves, quelles que soient leurs aptitudes, quels que soient leurs souhaits, doivent recevoir exactement le même enseignement. C’est le fameux «collège unique», dont on connaît les conséquences: des enfants malheureux de poursuivre des études générales qui ne mettent plus les pieds en classe ou bien empêchent leurs camarades de travailler ».
Article de L’Humanite
Article du Figaro