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« L’histoire n’est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’Etat, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire. C’est en violation de ces principes que des articles de lois successives ­ notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 ­ ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites. Nous demandons l’abrogation de ces dispositions législatives indignes d’un régime démocratique ».

Dix-neuf historiens (Jean-Pierre Azéma, Jean-Jacques Becker, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Mona Ozouf, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet, Michel Winock etc.) ont lancé cette pétition qui vise à supprimer toutes les lois encadrant les travaux historiques. La loi du 29 janvier 2001 concerne la reconnaissance du génocide arménien de 1915. Celle du 21 mai 2001 tend à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. La loi du 13 juillet 1990 est la célèbre loi Gayssot qui punit le négationnisme. Si la loi du 23 février 2005 est malheureuse, faut-il pour autant désarmer la justice face aux nostalgiques des génocides ?
La pétition