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Le dossier à télécharger (en pdf) – L’affichette pour la salle des profs (en pdf)

Objectif annoncé


«A la fin du CP, tous les élèves doivent avoir acquis les techniques du déchiffrage et les automatismes qui permettent la lecture autonome et le plaisir de lire.»
G .De Robien

Le texte de la circulaire publiée fin décembre déclenche la polémique. Elle invite à abandonner la méthode globale et s’appesantit sur la découverte des phonèmes et des sons. Elle fixe un objectif qui paraît consensuel.

Texte de la circulaire : http://www.education.gouv.fr/bo/[…]


Beaucoup moins lisse est le discours qui accompagne ce texte de G. de Robien.

Michel Fayol, Alain Bentolila, des orthophonistes cités dans le dossier de presse du ministre (consultable à l’adresse : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/[…] )

Michel Fayol

Michel Fayol, directeur du laboratoire de psychologie sociale et cognitive de l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand et membre de l’ONL (Observatoire national de la lecture), est l’un des premiers à réagir, fin décembre, en déclarant que «remettre au goût du jour la méthode syllabique n’est qu’une reconstruction idéalisée d’un monde qui n’a jamais existé».

La recherche est loin de donner la clé des pratiques quotidiennes des enseignants. (…) Tout le monde est d’accord pour dire que l’objectif est la compréhension. Mais on parle d’une compréhension qui s’exerce sur l’écrit, même si elle est amodale : savoir lire, c’est savoir identifier et comprendre les mots écrits au point de pouvoir faire, à partir d’un message écrit, ce qu’on sait faire avec un message oral, c’est à dire le comprendre.

(…) Pour l’identification des mots écrits, deux cas de figures sont possibles :

– le mot est déjà connu, fréquenté : on va pouvoir le reconnaître, d’autant plus rapidement que le mot est fréquent (ou fréquenté…). C’est un cycle à enclencher, la lecture s’améliore en lecture au fur et à mesure qu’on lit. – Les mot est inconnu, ce qui est le cas le plus fréquent pour les enfants jeunes. Il va donc falloir le décomposer en  » morceaux « , comme fait un adulte lorsqu’il rencontre un mot inconnu. L’un des grands problèmes est la nature de ces « petits morceaux »…(…) Notre système s’est basé sur la différenciation entre graphèmes et phonèmes, et ce n’est pas seulement des lettres et des sons… Dans « BALLON », j’entends deux syllabes, mais aussi des phonèmes qui correspondent chacun à une (/b/, /a/) ou deux (/l/, ) lettres : les graphèmes…

Les élèves ont donc trois problèmes : comprendre, acquérir un système alphabétique et identifier les mots, et intégrer ces trois dimensions au cours de la lecture, de manière de plus en plus rapide et sans effort. (…) Ce serait simple, si on avait des systèmes orthographiques idéaux, qui associent toujours la lettre A avec le phonème [a]. Mais le premier problème vient avec les consonnes, entités abstraites non directement perceptibles, qui doivent être associées à une voyelle. Les enfants ne peuvent pas percevoir directement les consonnes, ils doivent apprendre à les construire, les discriminer, les catégoriser grâce à l’enseignement. Cela a l’air simple, mais c’est loin de l’être.(…) Au Japon, dans un système idéographique où ils avaient appris à lire sans décomposer la parole en  » petits morceaux « , même les grands lettrés peinaient à segmenter ou identifier les phonèmes. Les enfants sont dans la même situation, ils doivent le construire, et l’école est là pour trouver les moyens d’intervenir pour éviter au maximum les risques dans l’acquisition du principe alphabétique.

(…) Hélas, ça ne suffit pas en français, qui est une langue à système irrégulier, où un nombre non négligeable de mots ne se prononcent pas comme ils s’écrivent : plus de phonèmes que de lettres, et certains graphèmes qui correspondent à plusieurs phonèmes : « nous mentions » et « des mentions » !

(…) Mais il ne faut pas oublier que l’activité de lecture fait beaucoup référence aux connaissances antérieures et à la culture. Les programmes de 2002 avaient bien vu qu’un des problèmes à anticiper dès la maternelle, c’est la différence de culture entre les enfants. Lire aux enfants des histoires, entrer dans une culture partagée, de manière à ce qu’ils soient capables de bénéficier non seulement de leur capacité à traiter le code, mais aussi de leurs connaissances culturelles.(…)

Si on veut dépassionner les débats, ça vaut la peine de s’interroger sur les aspects sur lesquels on n’a pas de réponse, et plutôt que d’apporter des réponses passionnelles, travailler à développer des travaux empiriques, par exemple sur la place à donner à l’écriture dans l’apprentissage. Il se pourrait que l’écriture soit un moteur pour l’apprentissage du principe alphabétique. Mais c’est encore un conditionnel à confronter sérieusement au réel.

Texte complet sur
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/contr[…]


Les orthophonistes ?

Fédération Nationale des Orthophonistes Paris, le 8 décembre 2005

COMMUNIQUE DE PRESSE

Dans le débat actuel sur les différentes méthodes de lecture à la fois au sein de l’Education Nationale et à l’Assemblée Nationale, plusieurs interventions font référence à la position « des orthophonistes » à ce sujet.

La Fédération Nationale des Orthophonistes (FNO) tient à préciser de la manière la plus ferme, que les orthophonistes, professionnels de santé, interviennent au niveau du soin dans le domaine des pathologies de la lecture et dans la prévention de ces troubles. En aucun cas leur intervention thérapeutique ne se situe dans le domaine pédagogique qui, lui, relève de la responsabilité des enseignants et de l’Education nationale. Il n’existe à ce jour, aucune étude menée par des orthophonistes, validée scientifiquement, mettant en évidence des liens de causalité entre méthodes de lecture et pathologies du langage écrit.

Les affirmations d’orthophonistes sur les supposés effets de la méthode de lecture dite « globale » n’engagent que ces professionnels, à titre tout à fait individuel, et, ne constituent ni une position de la profession, ni une caution scientifiquement reconnue.

La FNO dénonce toute référence abusive et non fondée à une position des orthophonistes dans ce débat.

Page publiée le 03-02-2006