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Surgy 8 avril 2006

Comment maintenir l’égalité devant la formation en zone rurale ? En zone rurale, la moindre réduction de moyens a un impact beaucoup plus grave que dans les zones où abonde l’offre de formation. Dans les collines paisibles du Morvan, depuis plusieurs mois, plusieurs établissements luttent pour conserver leur dotation horaire. Le 8 avril, à Surgy, près de Clamecy (Nièvre) se tenaient les 1ères Assises des lycées ruraux. Une centaine de personnes y participaient dont Cécile de Joie qui participe au Collectif depuis sa création.

FJ- Cécile, pourquoi ces Assises ?

CDJ – L’idée de création d’un mouvement des lycées ruraux est apparue en Bourgogne au moment de l’annonce de la carte scolaire 2006 qui s’attaquait et s’attaque encore, (malgré les résistances locales), durement aux lycées ruraux, assez nombreux dans notre académie, compte tenu de l’organisation de l’espace régional. Ainsi en Bourgogne, l’espace rural couvre les 2/3 du territoire, 1/3 des Bourguignons y résident (529 000 personnes), 30% des actifs y travaillent, soit 184 000 personnes (Source INSEE Bourgogne, Dimensions, N°98, janvier 2003).

Photo C. de Joie

Ouverture des Assises nationales des lycées ruraux : de gauche à droite : M. Bardin, maire de Clamecy, Mme Rey, prof de Lettres, lycée de Clamecy, Christian Paul député et vice-pdt du Conseil régional de Bourgogne et maire de Surgy, des intervenants (F. Gaveau et MP Cerveau). Photo C. de Joie


Une dizaine de pôles ruraux bourguignons possède un lycée et/ou un Lycée Professionnel, quelques autres établissements (Lycée Professionnel de Varzy, Château-Chinon) sont localisés dans des communes rurales qui ne sont pas des pôles. En réduisant l’offre de formation dans les lycées ruraux, ainsi que le nombre d’options, c’est un coup dur porté à ces établissements de petite taille, dès lors, leur survie même est menacée. Pour le Rectorat de Dijon, les petits établissements doivent se concentrer sur les filières générales, mais nous constatons tous localement que si nous n’offrons pas des parcours diversifiés et complets, notre attractivité diminue très fortement.

FJ- Qui participe aux Assises ?

CdJ- Les Assises des lycées ruraux ont été organisées à l’initiative du lycée de Clamecy dans la Nièvre pour permettre aux personnes, qui se retrouvaient dans notre démarche, de se rencontrer, de discuter, et de proposer de véritables alternatives pour le maintien de ces établissements, qui nous semblent à la fois jouer un rôle dans l’aménagement du territoire, l’insertion des jeunes dans des régions isolées, et offrir des conditions de scolarisation originale permettant un meilleur encadrement et des expérimentations pédagogiques, qui ne seraient pas possibles dans de grandes cités scolaires totalement impersonnelles.

Photo C. de Joie

Un atelier lors des Assises – Photo C. de Joie


Pour l’instant une vingtaine d’établissements scolaires (Lycées et LP) en Bourgogne, Isère, Corrèze, Creuse, Haut-Marne, Vienne, se sont manifestés pour adhérer au collectif, les associations de parents d’élèves, notamment la FCPE, mais aussi les syndicats de l’éducation ont soutenu cette démarche . Des élus locaux (conseillers régionaux et députés) ont enfin manifesté leur soutien, car dans le cadre de la décentralisation qui va s’accentuer en 2007 pour la gestion des lycées, ils vont être responsables de l’élaboration de la carte des formations, et en Bourgogne comme dans d’autres régions, la Région veut soutenir les petits établissements , pour lesquels d’importants investissements ont souvent été consentis ces dernières années (modernisation des internats, réfections des ateliers, câblage informatique et équipement informatique).

FJ- Quelles actions sont envisagées pour vous faire entendre ?

CdJ- La première action menée a été de créer un blog pour faire circuler l’information et faire connaître notre démarche afin que tous les lycées de France concernés puissent se faire entendre. Il est accessible à http://soslyceesruraux.hautefort.com

Photo C. de Joie

Un atelier lors des Assises – Photo C. de Joie


La 2e action lancée après les vacances de février a été d’organiser ces Assises, tenues le 8 avril 2006. Elles ont été un moment fort de réflexion entre enseignants, élus, et parents d’élèves mais aussi représentants d’autres collectifs de défense des services publics en milieu rural, de la Fédération Nationale des Ecoles Rurales, des syndicats (SNES, SE-UNSA, FO, CFDT), des partis politiques : PS, PC, UDF. Nous tentons d’en dégager une charte qui sera mise à disposition des membres associés du collectif.

Quelques liens :
Le Blog du Collectif
http://soslyceesruraux.hautefort.com
Le 19/20 de France 3 du 8 avril
http://bourgogne-franche-comte.france3.fr/videojt/

Page publiée le 10-04-2006