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S'il s'est relativement bien installé au primaire et moyennement en collège, le B2i s'imposera-t-il vite au lycée ? Photo CP

 » Les dispositions de la présente circulaire s’appliquent dès sa parution au Bulletin officiel de l’éducation nationale (B.O.), dans les écoles, les collèges, les lycées et les CFA et SA gérés par des EPLE. Il appartient aux responsables pédagogiques de prendre les mesures les plus appropriées pour assurer la transition entre l’ancien et le nouveau dispositif pour les élèves déjà engagés dans le processus de validation ». Tout l’avenir du dispositif tient dans ces deux phrases.

Rappelons que le B2i est un brevet attestant de compétences informatiques et internet obligatoire à l’école et au collège depuis des années et étendu récemment au lycée. Une nouvelle circulaire vient préciser son mode d’évaluation, en application de l’arrêté du 14 juin 2006.

« Les compétences constitutives du B2i sont donc développées et validées dans le cadre des activités pédagogiques disciplinaires, interdisciplinaires ou transversales menées dans les écoles et les établissements d’enseignement et de formation. Pour chaque niveau, une “feuille de position B2i”, dont le modèle figure en annexe 2 de la présente circulaire, décline les items permettant de valider la compétence visée… Tous les enseignants ont vocation à valider les items constitutifs des compétences qui figurent dans les feuilles de position du B2i… Au collège, au lycée et dans les CFA et SA gérés par des EPLE, l’attestation du B2i ne peut être délivrée que si au moins deux disciplines figurent sur la feuille de position… Pour chaque niveau, le B2i est acquis lorsque 80 % des items sont validés (en dehors des items optionnels pour ce qui concerne le B2i lycée) et qu’au moins la moitié des items de chacun des domaines est validée… L’attestation est délivrée par le directeur de l’école sur proposition du conseil de cycle ou par le chef d’établissement sur proposition de l’équipe pédagogique ou du conseil de classe. Le B2i collège sera, à compter de la session 2008, pris en compte lors de la délivrance du diplôme national du brevet ».

Sur son blog, Bruno Devauchelle, un spécialiste du B2i, s’étonne de la validation à 80% : « comment comprendre ce passage qui est en contradiction légale avec le socle commun ? »

Mais le texte soulève d’autres interrogations. Plus de 5 ans après son introduction dans les collèges, le B2i n’est réellement implanté que dans environ la moitié d’entre eux. Une enquête réalisée par le Café, a mis en évidence le fait que son déploiement dépendait prioritairement du chef d’établissement et reposait souvent sur un seul enseignant (souvent le prof de technologie).

Dans l’absolu, le ministère a sûrement raison d’exiger une validation par plusieurs enseignants et d’inscrire le B2i au brevet, ce qui le rend réellement obligatoire. On perçoit qu’à travers ces mesures les objectifs poursuivis ne visent pas seulement les apprentissages des élèves. Le ministère veut, à travers le B2i, inciter les enseignants à utiliser les TICE en classe et à travailler en équipe. Il valorise également un nouveau type de diplôme qui évalue des compétences et non pas des connaissances. Il faut bien le dire: ces objectifs sont susceptibles d’améliorer l’Ecole.

Cependant, un texte suffit-il pour faire évoluer les pratiques des enseignants ? Au bout de plusieurs années de B2i, la validation croisée a du mal à entrer au collège. Qu’en sera-t-il au lycée ? Le travail en équipe y est encore plus rare et l’évaluation par compétence y est quasi absente.

Cette circulaire, applicable dès cette année scolaire, peut-elle changer réellement le fonctionnement des établissements ? Si les textes officiels et particulièrement les règlements d’examens ont une influence réelle sur les pratiques enseignantes, l’ampleur des changements demandés par le B2i pourrait bien exiger du temps. Et sans doute aussi de la détermination pour les proviseurs.
Au B.O.
Rappel : dossier du Café sur le B2i
Le blog de B. Devauchelle