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« Le coeur du problème c’est que notre système éducatif a été conçu pour une autre époque, une époque où la plupart des travailleurs n’avaient besoin que d’une éducation rudimentaire. On ne peut pas continuer en rafistolant ce système. On ne peut avancer qu’en changeant le système ». Centralisation, développement du préélémentaire, investissement dans l’Ecole : sous le titre « Choix difficiles ou temps difficiles », le rapport de la Commission sur les compétences de la main d’oeuvre américaine invite les Américains au sursaut.
Cette commission est composée d’universitaires, d’anciens politiques, de patrons, de formateurs, d’anciens cadres éducatifs. Elle est financée par des fondations privées comme la Fondation Bill et Melinda Gates. Elle succède à une première Commission qui, au début des années 1990, avait mobilisé l’opinion américaine pour un sursaut éducatif alors que la mondialisation commençait.
Le réflexe est le même. Les Etats-Unis se sentent menacés par la montée en puissance de l’Inde et la Chine, deux pays qui forment en grande quantité d’excellents étudiants qui se contentent de faibles salaires. « Il y a 30 ans, les Etats-Unis pouvaient revendiquer 30% des étudiants du monde entier. Aujourd’hui la proportion est tombé à 14% ». Pour les rapporteurs sans effort éducatif, le pays ne pourra tenir tête à la compétition internationale. Sa seule issue c’est de hisser le niveau éducatif encore plus haut.
Mais comment faire ? Le rapport propose une réforme profonde du système éducatif. En premier lieu, il invite à investir dans l’enseignement préélémentaire qui semble être une clé du redressement. Dans un pays où l’école maternelle est peu répandue, le rapport demande à ce que tous les enfants soient scolarisés en maternelle à partir de 4 ans pour tous les enfants, 3 ans pour ceux des milieux défavorisés. Pour compenser cet investissement, l’examen de fin de secondaire aurait lieu à 16 ans en seconde. Les lycéens iraient directement en « collège », le premier cycle universitaire. Moyennant quoi la création du préélémentaire ne coûterait que 8 milliards de dollars supplémentaires.
Un troisième point concerne les enseignants. Le rapport invite à recruter les meilleurs étudiants et pour cela à élever les salaires de 45 000 dollars à 95 000 voire 110 000 $.
Parallèlement la commission invite à une recentralisation du système éducatif. A la place des districts, ce sont les états qui gèreraient le système éducatif et passeraient un contrat d’objectif avec les écoles. Un système de bourse viendrait au secours des élèves défavorisés.
« Un bon niveau en anglais, en maths, en technologie et en science aussi bien qu’en littérature, histoire et arts, sera essentiel. Les futurs salariés devront être à l’aise avec l’abstraction, bons en analyse et en synthèse, avoir un bon sens créatif, savoir s’organiser eux-mêmes, être capables d’apprendre vite… et de s’adapter ». Le rapport invite donc à revoir le niveau exigé.
Selon Education Week, le projet de réforme reçoit un accueil positif des syndicats enseignants. L’appel à développer un système éducatif préélémentaire obligatoire, la nécessité de rehausser le niveau scolaire pour faire face à la compétition internationale semblent faire l’unanimité. Seule la centralisation du système éducatif est accueillie avec méfiance, par exemple par le NEA, le principal syndicat enseignant.
Le rapport (pdf)
Article Education Week
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