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Le fait du jour : La Journée ONL en direct

Le ministre fut fidèle à son habitude : ouvrant le 24 janvier la journée de l’Observatoire National de la Lecture consacrée à la production d’écrit, Gilles de Robien alla chercher Zidane pour convaincre la salle que c’est forcément l’entraînement qui fabrique l’expert. Des mauvais esprits pensèrent que c’est d’abord parce qu’il avait beaucoup tapé dans la balle « pour de vrai » qu’il avait pu accepter les sacrifices de l’entraînement pour devenir expert…

Mais le zélé poursuivit le couplet en vantant l’œuvre inégalée de son ministère pour remettre au premier plan les fondamentaux de l’Ecole, appelant à une nouvelle étape, après la syllabique, la grammaire et les quatre opérations, par l’enseignement du vocabulaire. Puis il disparut, laissant place aux experts. S’il était resté, peut-être aurait-il pu entendre que les savoirs de la recherche disponibles au XXIe siècle nous apportent quelques éclairages qui complètent utilement ceux du XIXe…

Ces éclairages, Patrick Picard les reproduit dans son reportage. Machel Fayol, Madelon Saada-Robert, Claudine Garcia-Debanc, Claire Boniface et François Quet réfléchissent sur l’apprentissage de l’écrit.
Le compte-rendu du Café

Editorial : A propos des résistances à l’informatique

« Le Chili avait besoin de se repositionner dans une économie globale qui exigeait de nouvelles connaissances et compétences chez ses travailleurs. Il devait aussi jouer un rôle nouveau dans la communauté internationale, celui d ‘un pays démocratique construisant une citoyenneté renforcée… C’est dans ces conditions que les ordinateurs sont devenus un élément désiré du système éducatif chilien. On espérait que les ordinateurs feraient changer l’école,on les voyait pas seulement comme un outil d’efficacité mais aussi de transformation »

Dans un article de la revue Interactive Educational Multimedia (n°13 d’octobre 2006), Monica Kaechele étudie l’introduction des TIC dans le Chili post-Pinochet.

Peu de pays ont eu autant d’attentes envers les TIC. Le Chili espérait que les TIC donnent accès à la connaissance à tous les jeunes Chiliens et amène ainsi plus de justice sociale. Sa modernité devait même développer un sentiment de promotion sociale chez ces jeunes.

Et bien, pour M. Kaechele, la force de ces espoirs n’a pas été suffisante et le Chili constate lui aussi l’échec de l’intégration des TIC dans son système éducatif.

L’auteur se demande donc pourquoi. Suffit-il de parler de « résistance » des enseignants devant un risque de »perte de contrôle » de la classe et des élèves ? M. Kaechele aborde la question sous l’angle de l’habitus cher à Bourdieu.

Pour elle l’outil informatique lui-même en tant qu’outil pour manipuler du savoir et organiser le travail scolaire entre en contradiction avec un système scolaire centré sur la mémorisation de l’information et sa manipulation en éléments fermés qui doivent être appris individuellement. L’utiliser c’est entrer en conflit avec les règles qui organisent les relations entre les enseignants et les élèves, la discipline, la gestion du temps. Ils imposent par eux-mêmes de réfléchir à l’organisation des cours.

Les outils traditionnels sont forcément mieux adaptés à la mémorisation particulièrement quand il y a peu de machines par rapport au nombre des étudiants. A moins qu’on utilise l’ordinateur d’une façon telle qu’il devienne un outil d’enseignement traditionnel et qu’on coupe court aux possibilités de mutualisation et d’autonomie qu’il véhicule.

Dans l’importante littérature qui analyse l’échec de l’intégration des TIC dans de nombreux pays (mais pas partout), le travail de M. Kaechele a l’intérêt de montrer que c’est la recherche de l’efficacité scolaire qui peut l’expliquer et de mettre en évidence la puissance des représentations. Des éléments à débattre.
Article

Le système : EPEP : L’Andev regrette un projet inapplicable

L’ANDEV, ne se satisfait pas des conditions actuelles de fonctionnement de l’école, et estime que des évolutions sont souhaitables. Elle considère que l’expérimentation d’EPEP si elle est bien conduite et évaluée, permettra d’alimenter la réflexion partagée sur le fonctionnement de l’école. Cependant, elle ne doit pas viser à abandonner toute autre hypothèse de travail comme par exemple l’évolution du statut des directeurs d’écoles ou la réforme du fonctionnement des circonscriptions. Enfin, elle regrette que le projet de décret tel qu’il est présenté aujourd’hui ne soit pas applicable en l’état ».

Dans une tribune accordée au Café pédagogique, Claudine Paillard, présidente de l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes, dresse un tableau des difficultés de l’école et étudie le projet de décret sur les Etablissements publics de l’enseignement primaire qui est discuté le 25 janvier par le CSE.

Pour elle, « les communes depuis de nombreuses années, dépassent largement leurs obligations dans le domaine scolaire, sans qu’il y ait eu clarification des textes sur la répartition des compétences. De ce fait, les directeurs de l’éducation considèrent que l’administration actuelle de l’institution scolaire ne révèle pas la réalité ni de l’investissement financier des communes ni de leur volonté d’impulsion dans le domaine éducatif… Les parents aimeraient être considéré comme de véritables « usagers de Service Public ». Ils comprennent de moins en moins un fonctionnement qui ne fait apparaître les cohérences éducatives ni sur les différents temps de vie de l’enfant (temps scolaire, temps péri scolaire), ni et surtout sur la durée de sa scolarité ».

Pourtant le projet d’Epep  » n’est pas en lui-même porteur de réponses aux questions soulevées ». Enfin le projet semble « inapplicable » pour l’Andev qui en dénonce le manque d’ambition. L’articulation entre l’école et l’Epep ou le rôle du directeur d ‘école, par exemple, semblent peu clairs.

Les enseignants du Snuipp, du Se-Unsa, de l’Unsen Cgt et du Sgen-Cfdt, et les parents de la Fcpe, de la Peep et de l’Unaf ont manifesté le 22 janvier leur opposition à ce texte auquel ils reprochent par exemple la position dominante des élus locaux. Finalement le projet de décret semble ne satisfaire que le ministre.
Tribune de C. Paillard
L’Expresso du 23/01 sur l’Epep
Le colloque d el’Andev

Le système : Signature d’un accord sur les personnels de direction

Le ministre a signé le 24 janvier un accord avec le Snpden Unsa, l’ID Faen et le Sgen Cfdt sur les personnels de direction qui renforce l’autonomie et les moyens des chefs d’établissement.

 » Ces engagements devraient améliorer considérablement les conditions d’exercice du métier de personnel de direction » estime Philippe Guittet, secrétaire général du Snpden. « Pour la première fois, et nous nous en félicitons, le temps de travail des personnels de direction est reconnu sur la base de 207 jours de travail par an et 47 jours ouvrés de congés (hors jours fériés). En outre ce temps de travail ne devra pas dépasser 10 demi journées par semaine. Les personnels de direction, parce qu’ils sont des cadres autonomes, sont responsables dans ce cadre de l’organisation de leur travail ».

Car l’accord satisfait une autre revendication des chefs d’établissement : mettre fin au « harcèlement » administratif.  » Les recteurs devront définir une charte de qualité pour la maîtrise des flux d’informations ». Les chefs d’établissement et leurs adjoints bénéficieront d’indemnités majorées.

Cet accord fait suite à la manifestation très réussie de novembre 2006. Le Snpden avait fait connaître le 17 janvier sa satisfaction et son intention de signer cet accord.
Communiqué
Le Sndep

La recherche : L’Icem Freinet sabrée par le ministère

« Les mouvements pédagogiques, depuis leur création, participent au développement de l’enseignement public, ils ont été les partenaires de l’Education nationale pendant des décennies… Les menaces qui pèsent sur ces creusets de recherche et d’innovation entraîneront une rupture historique avec l’Education nationale ! » L’Icem pédagogie Freinet proteste contre la forte baisse de la subvention versée par le ministère de l’éducation nationale : -30% en 2006.

La décision sanctionne un courant pédagogique qui marque profondément les pratiques pédagogiques en France et qui se situe aux antipodes des choix faits par Gilles de Robien. Pour l’Icem, « c’est toute une conception de l’éducation qui est ainsi remise en cause : une éducation ambitieuse qui prend en compte la diversité de tous les élèves et le souci de les faire tous réussir, en les motivant, en les respectant, en les soutenant, en leur ouvrant l’accès à la Culture. Une éducation qui intègre pleinement les principes et les valeurs de démocratie solidaire et participative, pour permettre à tous de devenir des citoyens et des citoyennes en capacité de comprendre le monde et d’agir sur lui…. Ce désengagement de l’État envers l’ICEM et toutes les associations éducatives complémentaires est bien en cohérence avec les dérives marchandes qu’il produit et qui renforce les inégalités, l’individualisme, la compétition et l’exclusion. Le XXIe siècle verra-t-il disparaître les valeurs de laïcité, de solidarité, de fraternité qu’ont défendu sans relâche les hommes et les femmes épris de progrès, de justice et d’égalité tout au long du siècle dernier ? »
Icem Freinet

La classe : L’Ecole prend insuffisamment en compte les risques

 » En 2005-2006, 23,9% des établissements du second degré n’ont pas réalisé les exercices d’évacuation obligatoires, ce qui avait déjà été relevé l’année précédente. Ce constat est encore plus préoccupant pour les 1 489 établissements accueillant des élèves handicapés où 23% des collèges et 21% des lycées ne réalisent qu’un exercice et 72 établissements aucun ». Cette légèreté dans la gestion des risques,le rapport annuel de l’Observatoire national de la sécurité des établissements scolaires la montre du doigt dans d’autres domaines.

 » 31% de l’ensemble des lycées ne disposent pas de salles de TP équipées de ventilation obligatoire pour les polluants chimiques. 11% des établissements déclarent utiliser encore des cartouches de gaz malgré l’interdiction qui remonte à 1998… Le stockage des produits dangereux ne fait pas l’objet d’une attention suffisante, notamment dans les collèges. Signalons également que 42% des collèges et 14% des lycées ne disposent pas d’armoires de stockage ventilées. La présence de douches de sécurité, de lave-œil/douches oculaires est toujours insuffisante (respectivement 47% et 69% des lycées). L’armoire de première urgence est installée en salle de TP ou à proximité dans seulement 33% des collèges et 57% des lycées ».

Des progrès ont par contre été faits dans l’accueil des élèves handicapés.  » Une sensibilisation accrue est en train de s’opérer. 422 collèges et 326 lycées ont déclaré accueillir au moins un élève présentant un handicap moteur ».
Rapport de l’ONS

La classe : La grande lessive du 25 janvier

« La Grande Lessive repose sur le détournement d’une pratique familiale commune et incontournable. Le dispositif propose ainsi une version accessible de l’exposition, mais aussi de la pratique artistique. Il s’agit le jour venu d’étendre le matin une feuille de format A4 à l’aide de pinces à linges sur un fil tendu dans un lieu convenu. Un dessin, une photographie, un collage, une peinture… réalisés pour l’occasion de préférence hors de l’école seront accrochés par leur auteur qui signera au dos de la réalisation. Le soir, chacun reprendra ce qui portera désormais trace du regard porté par d’autres ». Le Café a annoncé le 6 décembre ce projet un peu fou de Joëlle Gonthier. Le pari c’est que nos écoles, nos salles des profs, nos cours de récréation se couvrent le 25 janvier de dessins, de photos, de collages, simplement accrochés à une ficelle par une modeste pince à linge. Plus de 30 000 personnes ont répondu à cet appel à la fois artistique et qui vise à créer du lien social. Le jour de lessive c’est aujourd’hui !
La grande lessive

L’élève : Contre l’obésité, le podomètre

« Les podomètres peuvent être efficaces en encourageant les jeunes à être actifs en dehors des heures d’école et durant les week ends ». Ce n’est pas une formule en l’air : le ministre de l’éducation britannique a fait tester cette efficacité dans une cinquantaine d’écoles primaires et a retenu le podomètre comme arme contre l’obésité.

Effectivement le podomètre incite les enfants à compter leurs pas et du coup ils s’activent davantage. Il est couplé à un site web où les élèves peuvent entrer leurs résultats. 45 000 machines devraient être distribuées cette année pour un coût estimé à 760 000 euros.
Article Guardian
Article BBC News

Citoyenneté : Les présidentielles

Famille, école, justice, emploi, environnement, immigration… A travers 18 grands thèmes et de nombreux extraits vidéos, l’INA nous invite à redécouvrir les enjeux des élections présidentielles. Qui se souvient de Marcel Barbu ? Le site part aussi à la pêche aux candidats qui ont cherché les suffrages des français depuis 1965. Enfin chaque élection peut être vécue à travers une sélection d’actualités. Voilà un bel outil d’éducation civique pour faire réfléchir ls élèves sur la vie politique.
Le site INA Elections

Citoyenneté : L’Europe a 50 ans

Le 25 mars 2007 marquera le 50ème anniversaire du Traité de Rome qui a créé la Communauté économique européenne. La présidence allemande de l’Europe rappelle l’événement dans une brochure qui retrace l’histoire de la construction européenne et montre l’action de l’Europe.

 » Cette rétrospective des 50 dernières années révèle une réussite sans précédent. Nous, Européens, pouvons être fiers de ce que nous avons réalisé: la CEE fondée le 25 mars 1957 est devenue une Union à 27 États membres qui, après les douloureuses expériences de la guerre, des expulsions et de la misère, unit aujourd’hui le continent européen dans la paix et apporte à celui-ci un niveau de prospérité et de stabilité qu’il n’avait jamais connu auparavant. Le marché intérieur qui fonctionne selon des règles uniformes pour plus de 450 millions de consommatrices et consommateurs ainsi que la monnaie commune contribuent chaque jour à notre prospérité et à notre sécurité économique. L’espace Schengen signifie des frontières ouvertes pour les citoyens. Grâce à l’espace commun de justice, de liberté et de sécurité, l’Union européenne fournit par ailleurs une importante contribution à la sécurité commune. Vers l’extérieur, l’Union est devenue une puissance commerciale de premier plan et un facteur important dans la politique internationale ».
Document
L’Europe dans le Café

Primaire : Poésie en liberté

L’association Poésie en liberté et PrimLangues organisent un concours de poèmes en langues étrangères dans les écoles primaires. Les classes d’écoles primaires du monde entier sont invitées à déposer un poème (5 à 20 lignes maximum) dans leur langue maternelle jusqu’au 31 janvier. Les sept langues éligibles du site PrimLangues sont les suivantes : allemand, anglais, arabe, espagnol, italien, portugais et russe.

C’est un de ces poèmes que, du 31 janvier au 31 mars, les classes de cycle 3 françaises choisiront pour leur enregistrement.
Poésie en liberté

Arts : Une circulaire pour l’éducation artistique

Selon l’AFP, le ministère publierait une circulaire obligeant les écoles collèges et lycées à inscrire une dimension artistique dans leur projet d’établissement. Elle imposerait également cette approche dans tous les enseignements. La circulaire pourra-t-elle compenser l’effondrement des fonds éducation nationale consacrés aux classes à PAC ?
Dépêche AFP

Professionnel : Cap arts du bois

Le Journal officiel du 24 janvier publie un arrêté modifiant le cap « arts du bois ». Application à la session 2007.
Au J.O.

Le Café en travaux

Comme nous l’avions annoncé le 23 janvier, en préparation de la nouvelle plate-forme qui sera en ligne le 15 février, le site du Café est en travaux. L’accès a été perturbé le 24 et pourrait encore l’être le 25. Veuillez nous en excuser.