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La déclaration de Ségolène Royal promettant de rétablir les moyens supprimés par Robien afin de lutter contre l’échec scolaire mérite d’être soulignée. En effet elle rompt avec le discours dominant depuis plusieurs années qui souligne que le système éducatif français ayant vu croître plus vite ses moyens que ses résultats et son équité, il soit légitime d’amputer ceux-là.

Et il est vrai que le budget de l’éducation nationale a augmenté alors que le système éducatif continuait de produire de l’échec scolaire. C’est ce raisonnement qui a été avancé par trois ministres successifs qui se sont attaqués d’abord aux établissements avant de s’en prendre maintenant aux salaires des enseignants. Il s’appuie aussi sur un courant qui critique le lien entre éducation et progrès économique et condamne une « inflation scolaire » qui serait porteuse d’inégalité sociale.

Prenons du champ. Ce débat franco-français, une récente étude de la Banque mondiale, rédigée par deux professeurs de Stanford et de l’Université de Munich, nous permet de le dépasser et d’apporter une réponse à la question de la rentabilité de l’investissement scolaire.

Pour Eric A Hanushek et Ludger Wössmann il n’y a pas de doute : « les capacités cognitives d’une population, plus que la seule scolarisation, sont puissamment en lien avec la croissance économique ».

Ils voient trois effets économiques de l’éducation : elle permet d’avoir une main d’œuvre plus productive, plus inventive et surtout plus adaptable, une qualité nécessaire pour négocier les évolutions économiques.

Pour autant davantage de moyens ne suffit pas. Pour nos chercheurs, les politiques qui se limitent à donner des moyens, en réduisant la taille des clases, en augmentant l’argent disponible pour les écoles, ne suffisent pas.

L’utilisation des moyens peut être plus ou moins bonne. Pour eux il est clair qu’il faut investir dans la motivation et la formation des enseignants. Et faire les réformes structurelles nécessaires.

Ainsi la question des moyens nous ramène aussi à celle du type d’école et de pédagogie dont nous avons besoin. Une constatation que les études internationales, comme Pisa, avaient également faites. Un autre débat pour les candidats.