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Le fait du jour : Décharges : pourquoi faire grève ?

Selon l’AFP, le décret instaurant la bivalence et supprimant les décharges de certains enseignants devrait être publié vendredi 9 février. L’annonce par le ministère de cette publication à cette date n’est pas innocente. Elle est à mettre en rapport avec la manifestation unitaire du jeudi 8 février organisée contre ce texte.

Le projet de décret a deux effets sur les enseignants : il réduit de façon sensible leurs revenus : le ministère évalue à 1500 euros la perte annuelle. D’autre part il impose au collège la bivalence selon les besoins du service, c’est-à-dire qu’il touche directement au savoir-faire et à l’identité des enseignants.

Techniquement, le décret réduit de façon drastique l’attribution de l’heure de première chaire aux seules classes préparant une épreuve du bac, excluant les autres classes de lycée et les BTS.

Le calcul des majorations horaires ne se fait plus sur une classe mais sur une « division ». Par exemple, tout professeur qui enseigne 8 heures ou plus devant des divisions de moins de 20 élèves voit son service majoré d’une heure. Le cumul de ces deux mesures va frapper de plein fouet certains professeurs des sections technologiques par exemple…

Les heures de laboratoire d’histoire-géographie sont supprimées. Celles de SVT et physique-chimie, suite aux réactions des associations professionnelles, semblent momentanément sauvées. Momentanément, car un nouveau texte met à la discrétion du recteur la gestion de ces heures pour des actions d’éducation et de formation sous contrôle précis de l’administration. Si l’on suit les recommandations des audits qui sont à l’origine du projet de décret, ce texte devrait permettre d’attribuer à des enseignants des tâches administratives, de coordination ou d’appui aux corps d’inspection, générant ainsi une suppression de postes administratifs.

Les professeurs en perte de service et les TZR pourront se voir imposer d’enseigner dans une autre discipline selon les besoins des établissements. Le décret introduit donc la bivalence officiellement avec la possibilité de l’imposer à tout professeur de collège.

En EPS, les 3 heures d’activités sportives ne sont plus de droit mais soumises à contrôle et acceptation par le chef d’établissement. Les heures de coordination rentrent dans le système de déclaration rectorale évoqué ci-dessus.

Le texte répond-il au besoin de faire évoluer le métier ? A l’origine de ce texte, un audit commun aux ministère des finances et de l’éducation nationale. En aboutissement, dans la loi de finances 2007, la récupération de 3 000 emplois d’enseignants à la rentrée 2007. C’est dire que la logique budgétaire encadre totalement le texte. Le décret a pour objectif de récupérer des moyens dès 2007.

Mais l’audit a aussi programmé l’avenir. La suppression de toutes les décharges est prévue dans un planning budgétaire établi jusqu’en 2010. Deux faits motivent cette pression budgétaire. D’une part la volonté d’augmenter le budget de l’université sans toucher à celui de l’éducation. D’autre part les besoins en postes d’enseignants créés par la loi Fillon. Cette loi est adoptée et impose des créations de postes que le gouvernement n’envisage de financer que par des économies. Plusieurs scénarios sont envisagés : ces suppressions de décharges mais aussi une réduction des heures d’enseignement, voire la suppression de certains enseignements.

Même si le texte prétend permettre à une modernisation du métier, son contenu, la nature des décisions, leur histoire, la nature même des mesures prises par ailleurs par le ministre (sur la lecture, la grammaire etc.), tout cela atteste d’une volonté de maintenir l’école traditionnelle en en abaissant le gabarit plutôt qu’un désir de rénovation. On chercherait en vain dans ce texte une définition nouvelle du métier prenant en compte les nouvelles missions des enseignants. On y chercherait en vain la volonté de faire réussir tous les élèves.

Quels risques pour les parents ? On saura jeudi si la mobilisation des enseignants garde le haut niveau du 18 décembre. On assiste depuis deux semaines à un durcissement local du mouvement. Dans quelques dizaines de lycées, les examens blancs ont été annulés, les notes ne sont plus distribuées, des conseils de classe tournent à vide.

Ce mouvement devrait durer et se renforcer. Dans un communiqué publié le 6 février, le principal syndicat enseignant, le Snes, appelle les professeurs à  » développer les actions en cours dans les établissements contre le décret et les suppressions de postes. Ces actions peuvent prendre des formes diverses : grève du zèle, ajournement des examens blancs, refus des réunions non réglementaires, refus des tâches supplémentaires, journées de la bivalence, etc. » La baisse de salaire imposée touche surtout les lycées qui aujourd’hui sont en pointe dans le mouvement. Mais la mise en place de la bivalence, parce qu’elle touche à l’identité des enseignants, devrait mobiliser des collèges.
Dépêche AFP
Communiqué Snes
Dossier du Café

Editorial : Violence scolaire : Jachère gouvernementale.

 » Les deux victimes pourront compter sur l’aide et le soutien des autorités de l’Education nationale. Elles bénéficieront notamment de l’aide juridictionnelle. Le ministre leur affirme sa totale solidarité ». A chaque incident médiatisé, comme celui de Châlons-en-Champagne, la formule revient dans le communiqué de la rue de Grenelle. Elle parle de solidarité.

Fut un temps, pas si lointain, où le ministre ne parlait pas de solidarité mais rappelait ses actions et ses objectifs. Cela a disparu. Pour le gouvernement la violence scolaire est presque devenue un risque individuel, quelque chose de « personnalisé » qui échappe à l’action gouvernementale au point que celle-ci est à peine évoquée.

La seule mesure concrète auquel condescend le ministère c’est de faire payer le coupable :  » les auteurs devront régler une facture correspondant au montant de la rémunération versée pendant la période d’arrêt de travail provoqué par l’agression ». Quel soulagement et quelle vision d’avenir pour les enseignants : tirer les marrons du feu pour le ministère…

Dans un autre communiqué, Gilles de Robien accuse les familles « défaillantes », qui  » ne créent pas les conditions à l’intérieur de la famille pour donner des repères à des gamins et des gamines de deux ans, trois ans, quatre ans, parce que ça commence à cet âge-là », allusion à la célèbre étude de l’Inserm qui demandait la mise en fiche des bambins. « La société doit régler son problème de violence ». On ne saurait dire plus clairement que la question ne concerne plus le ministre de l’éducation nationale.

La rue de Grenelle a-t-elle abandonné tout plan anti-violence ?D’ailleurs le ministère a-t-il une estimation réelle du phénomène ? Les derniers chiffres publiés, fin décembre, montraient une stabilité des incidents… alors qu’ils portaient sur l’année 2005-2006 riche des émeutes et des incidents liés au mouvement anti-Cpe. Depuis le logiciel Signa n’est plus renseigné. Il était de toutes façons notoirement « décalé  » par rapport aux situations réelles.

La dernière et plus importante intervention de Gilles de Robien sur ce sujet a été la publication en septembre 2006 de trois brochures d’une rare indigence qui prolongeaient une demande du ministre de l’intérieur. Les deux premières s’adressaient aux enseignants pour leur faire connaître les qualifications pénales des actes dont ils pourraient être victimes. La troisième, la plus importante, s’adressait aux chefs d’établissement pour leur apprendre comment collaborer avec la police et les méthodes de fouille. S’agissant d’un thème aussi important que la prévention de la violence scolaire, on pouvait attendre d’un ministre de l’éducation autre chose qu’un rappel du code pénal et un manuel d’apprenti vigile. Deux ouvrages qui ne répondent pas au défi.

Pourtant des politiques sont possibles. Si rien ne peut garantir contre des faits exceptionnels comme ceux de Châlon ou de Meaux, des politiques peuvent être efficaces contre la violence scolaire, telle qu’elle s’exprime quotidiennement à travers les brimades et le harcèlement des élèves, et faire évoluer le climat des établissements.

Ainsi, dans la revue VEI Diversité n°147, Margaret Shaw cite celles qui sont reconnues internationalement comme efficaces. Elles rassemblent les caractéristiques suivantes : « une attitude d’anticipation plutôt que de réaction; l’inclusion sociale avec soutien et intégration plutôt que l’exclusion; le développement de programmes adaptés à toute la population scolaire et aux besoins des individus à risque ainsi que de leurs familles,la prise en compte d’une communication préventive entre les parents et les enseignants;l’implication des jeunes eux-mêmes à l’élaboration des projets , de leur échafaudage à leur mise en pratique;le recours à des approches de médiation ».

Plus que de renvoyer la question à la vigilance de chefs d’établissement à qui on retire leurs moyens humains, d’agiter la sanction des magistrats, ou de parler de solidarité, le ministre serait bien inspiré de signaler lesquelles parmi ces actions il entend mettre en oeuvre. Probablement aucune…
Communiqué
Dépêche AFP
L’Expresso et la violence scolaire

Le système : Un instit sur deux en grève le 8 février

Selon un pointage du Snuipp, « un enseignant sur deux s’apprête à faire grève jeudi 8 février ». C’est dans l’est et en grande banlieue parisienne que le taux de grévistes devrait être le plus faible.

La recherche : A l’école de la sécurité

« La violence à l’école se vend, et elle se vend bien. Elle se vend médiatiquement et elle se vend à travers des programmes, des recettes miracles, des militances bien intentionnées ou des charlatans ». Eric Debarbieux, dans ce numéro 147 de Ville école intégration, rappelle l’importance et l’ambiguïté de la violence scolaire, à la fois rappel de la crise de l’école et objet social ballotté par les politiques et les médias. D’où sa demande de renforcer l’observation pour rationaliser le débat.

Le numéro s’ouvre sur un entretien avec le sociologue Hugues Lagrange qui ouvre quelques pistes pour comprendre le phénomène. C’est évidemment l’objectif de tout l’ouvrage qui s’articule autour de deux pôles. D’un côté des analyses qui tendent à comprendre le phénomène. Ainsi M. Shaw fait le point des stratégies utilisées dans le monde pour endiguer la violence scolaire. Bruno Robbes évoque le désir sécuritaire des enseignants. Erick Prairiat montre l’importance de la construction de l’estime de soi pour lutter contre elle.

Une seconde partie donne la parole à des acteurs : institutions, professeurs, responsables de politiques locales, médiateurs.

Un des articles les plus pénétrants et éclairants est sans doute le témoignage de Katrine Romhild Benkaaba, professeure d’anglais d’origine danoise. Elle raconte ses trois surprises. La première c’est la quasi absence de tout enseignement de la psychologie de l’adolescent à l’IUFM. « C’est lors d’un module optionnel sur « enseigner en zep » que des questions de psychologie des adolescents furent évoquées pour la seule fois ». La seconde c’est de se retrouver e charge d’une classe dès la sortie de l’iufm. La troisième ce furent « les attitudes très autoritaires et parfois humiliantes chez certains enseignants et l’acceptation,voire la valorisation, de ces attitudes ».
VEI Diversité, n°147, décembre 2006.
Sommaire
Eric Debarbieux
E. Tartar Goddet

La classe : Des idées pour utiliser les Tice en classe avec Projetice

L’association Projetice organise une présentation sur les usages des TIC le 7 février 2007 au CDDP des Hauts-de-Seine à Boulogne Billancourt, de 13h30 à 16h30. Tous les enseignants du primaire et du secondaire sont cordialement invités à y participer.

Au programme : des idées pour choisir les équipements TIC des écoles,collèges et lycées, et pour mettre, au service d’objectifs pédagogiques, des dispositifs techniques tels que le tableau numérique interactif, le Tablet-PC, les fils RSS, le Podcast et la Quizz Box. Pour pouvoir participer, il suffit d’envoyer un mail à : contact@projetice.fr
Projetice

La classe : Cyberfax L’Europe et nous

« Les jeunes d’Europe et du monde s’interrogent sur l’idée qu’ils se font de l’Europe, les valeurs qu’elle porte et ce qu’elle représente pour eux ». Ouvert aux 7 – 19 ans, Cyberfax est un webzine européen porté en France par le Clémi. Pour le 50ème anniversaire du Traité de Rome qui a créé la Communauté européenne, Cyberfax prépare un numéro spécial sur l’Europe. Vous pouvez faire participer vos élèves !
Cyberfax

L’élève : Surpoids et dépression sont le lot des enfants des familles défavorisées

Les inégalités sociales pèsent sur les enfants des familles immigrées ou modestes. C’est ce qu’établit une enquête réalisée pour le Conseil général du Val de Marne publié epar Institut national de veille sanitaire.

En 2005, un échantillon représentatif des collégiens et lycéens du Val-de-Marne a été sélectionné. Des examens anthropométrique et bucco-dentaire, et la passation d’un auto-questionnaire ont été réalisés.

Résultats : 17,0 % des adolescents avaient un excès pondéral (dont 3,1 % obèses), 43,6 % souffraient de carie et 18,3 % de risques dépressifs. Le risque d’excès pondéral augmentait si la mère n’avait pas le bac, si les parents étaient originaires du Maghreb, d’un pays « autre » (hors Europe et continent africain) ou s’ils vivaient dans un quartier d’habitat collectif.

Le risque de carie augmentait avec l’âge et si les parents n’avaient pas d’activité professionnelle ou étaient originaires du Maghreb. Le risque de dépression était élevé chez les adolescents estimant que « dans la famille, pour acheter à manger, il y a des problèmes » et ceux qui se sentaient en insécurité dans leur quartier.
L’étude

L’élève : Un Appel pour le droit effectif aux vacances

 » France, en 2004, 2 800 000 enfants et jeunes (5 et 19 ans) ont été exclus des vacances et de la norme qu’elles représentent. Les jeunes issus des classes moyennes sont particulièrement affectés ». À l’initiative de La JPA, une plate-forme d’associations s’est constituée en octobre 2006 autour du droit aux vacances des enfants. Elle regroupe des syndicats (FO, Sgen, Fsu, Se-Unsa etc.), des associations éducatives (Cemea, Occe, Fédération Léo Lagrange etc.), la Ligue de l’enseignement et les parents de la Fcpe. Un texte de revendications a été lancé le 5 février auprès des élus. Il revendique une « aide vacances » de 200 euros permettant de réaliser l’exercice du droit aux vacances. « Les acteurs du champ social proposent la mise en place d’une politique nationale en faveur du départ en vacances pour les enfants et les jeunes, coordonnée avec les autres aspects de la politique de l’enfance et de la jeunesse. Ils demandent la création d’une « aide vacances » annuelle de 200 €, reconnaissant le droit aux vacances de tous les enfants et adolescents. Cette aide doit permettre l’égalité d’accès aux vacances éducatives des mineurs ».
Appel (en pdf)
Pour lire les pdf

Citoyenneté : Cent ans d’immigration

Le Sénat organise le 12 février 2007, avec France 5 et la Cité de l’histoire de l’immigration, une avant-première / débats autour d’une série documentaire consacrée à « Cent ans d’histoire de l’immigration en France », qui sera programmée en avril 2007 sur France 5, et du film de Thomas Gilou « Michou d’Auber » .

Trois de ces films seront projetés en avant-première. Des tables rondes se tiendront autour de chaque documentaire : Urbanisme et intégration, vers une nouvelle organisation de la cité à partir du documentaire réalisé par Marie-Pierre Jaury « La Cité Karl Marx à Bobigny a 39 ans »; Quel regard le cinéma porte-t-il sur l’immigration et l’intégration ? à partir du documentaire réalisé par Laurent Catherine « Cinéma & Immigration, le grand film de l’intégration »; Immigration en France, la recherche d’un nouveau modèle d’intégration à partir du documentaire réalisé par François Rabaté «Cent ans d’immigration et d’intégration, des luttes et des blessures…». Parmi les participants des historiens, des réalisateurs, des comédiens et des spécialistes (Janine Ponty, Patrick Baquin, Pascal Dayre, Messaoud Hattou, Mouloud Mimoun, André Videau, Jeannette Bougrab, Malek Boutih, Marc Dubourdieu, Luc Gruson…).
Programme

Citoyenneté : Un appel pour Van Ruymbecke

 » Ne nous trompons pas, derrière le juge, c’est nous, citoyens, qui sommes atteints. C’est pourquoi j’appelle les femmes et les hommes de ce pays à se mobiliser pour que nous exigions l’inscription définitive de l’indépendance de la Justice dans notre Constitution ». Corinne Lepage lance un appel de soutien au juge Van Ruymbecke menacé de sanctions.

« Nous, citoyens de ce pays, nous ne pouvons plus accepter ce viol des institutions. La justice doit être indépendante du pouvoir politique. Nous réaffirmons le principe de séparation des quatre pouvoirs : Politique, économique, judiciaire et médiatique ». La candidate aux présidentielles demande la création d’un Conseil Supérieur de la Justice élu et indépendant du pouvoir exécutif et la saisine de ce conseil par tout citoyen du fait d’un dysfonctionnement grave de la justice ou la mise en cause de la responsabilité d’un magistrat ».
Le blog

Citoyenneté : La conférence de Paris met hors la loi le recrutement d’enfants soldats

Organisée par l’Unicef, la conférence de Paris, organisée par le Gouvernement français et l’UNICEF, a permis de rassembler des pays affectés par l’utilisation d’enfants soldats ainsi que des pays donateurs autour d’un but commun, aborder le problème du recrutement d’enfants et exploiter la volonté politique nécessaire à une solution.

Les gouvernements se sont engagés à « n’épargner aucun effort pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation illicites d’enfants par des groupes ou forces armés dans toutes les régions du monde, et à veiller à ce que les procédures d’enrôlement et de recrutement dans les forces armées respectent le droit international applicable ». Reste à appliquer ces principes ce qui passe par des mesures sociales.
Communiqué
Rappel : L’Expresso du 5/2/07

Histoire : Nouvelle mise à jour du Bureau de poche du prof d’histoire géo

Sorti fin novembre, le « Bureau de poche du prof d’Histoire-géo » en est déjà sa seconde mise à jour. L’idée du bureau est toute simple : une clé Usb où sont stockés des logiciels indispensables pour enseigner cette discipline.

La mise à jour comprend Didapages, un logiciel de création d’e-books, un menu télé, un fichier de démarrage automatique.
Le Bureau