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Par François Jarraud

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Le fait du jour

TICE : Le rapport d’audit demande une vraie gouvernance
Les récents rapports d’audit nous ont habitués à de froids travaux qui ne voyaient l’éducation que sous l’angle comptable avec la volonté de générer des économies à n’importe quel prix. Le rapport d’audit « sur la contribution des nouvelles technologies à la modernisation du système éducatif » échappe à la règle. Signé par les inspecteurs généraux Anne-Marie Bardi et Alain-Marie Bassy, il laisse en blanc le tableau des gains prévisionnels et s’intéresse à ce qui se passe dans les classes.

Il rappelle le paradoxe français : un équipement des établissements globalement convenable, une utilisation administrative des Tice qui s’est installée sans problème mais une utilisation en classe des TICE qui positionne la France en queue du peloton européen.

Comment expliquer le paradoxe ? Les auteurs relèvent d’abord un déficit de gouvernance. La décentralisation éclate les responsabilités d’équipement et d’entretien entre l’Etat et les collectivités locales. Pire encore,  » l’échelon central de l’éducation nationale n’assure pas la cohérence des multiples initiatives… En matière de TICE, la politique nationale résulte aujourd’hui de l’agrégat d’impulsions ministérielles successives, portant sur des « expérimentations » diverses. Les « généralisations » sont toujours annoncées, sans qu’elles se traduisent dans les faits ».

Aussi le rapport préconise d’abord de « reconstituer un cadre de gouvernance« . Le ministère serait recentré sur la définition d’une politique éducative qui serait prise en charge par la seule Dgesco. Celle-ci aurait à cœur d’affecter des moyens humains clairement identifiés aux missions Tice . La mise en oeuvre des équipements se ferait via des plates-formes territoriales communes à l’Etat et aux collectivités locales. Les auteurs recommandent également un effort de formation des enseignants et le déploiement de personnes ressources dans les établissements.

Le rapport s’est aussi intéressé à la diffusion des ressources logicielles. On sait que le marché des logiciels éducatifs en France est lilliputien. Les rapporteurs proposent des portails académiques permettant la vente des ressources pédagogiques. L’audit

Editorial

Redoublement : Une décision utile ?
Alors que les conseils de classe du second trimestre rendent leurs verdicts, la question du redoublement se pose aux professeurs et arrive dans les familles. Cette mesure est-elle efficace ? Peut-on s’en passer ?

La France championne du monde du redoublement. Avec 38% d’élèves qui ont redoublé au moins une fois, la France se clase en tête des pays développés par l’importance de ses redoublants. Ceux-ci se concentrent à certains niveaux. C’est le cas, par exemple, de la seconde où un élève sur sept redouble. C’est aussi la classe où ils sont le plus contestés : le conseil de classe « autorise à redoubler » trois fois plus d’élèves que ce que sollicitent les familles. Les familles auraient-elles des doutes sur l’efficacité du redoublement ?Lire la suite
Le système

La culture à l’école ? J.M. Zakhartchouk déchiffre les candidats
 » Je viens de lire les réponses des principaux candidats à l’élection présidentielle au questionnaire envoyé par le Forum permanent pour l’éducation artistique ; elles sont fort instructives et contredisent fortement l’idée qu’il y aurait le même vide dans les programmes des candidats concernant l’éducation artistique et culturelle. Je suis depuis longtemps convaincu que l’enseignant doit avoir plus que jamais un rôle de « passeur culturel » et que la formation à la culture, entendue comme véritable appropriation par les élèves, est un des « fondamentaux » du socle commun pour lequel je milite également, notamment au sein du CRAP-Cahiers pédagogiques . Or, si on lit les déclarations des trois candidats ayant des chances d’être élu, on trouve une nette différence entre celles d’une part de Ségolène Royal et François Bayrou et celle de Nicolas Sarkozy. Je voudrais ici livrer des citations significatives et proposer quelques commentaires ».Lire la suite

Nuit d’occupation dans le 92
 » Après plusieurs nuits d’occupation et la participation aux grèves nationales, les établissements du 92 sud, organisés en coordination, estimant n’ayant pas été entendus, ont décidé d’occuper de nouveau leur établissement« . Une dizaine d’établissements des Hauts-de-Seine, collèges et lycées, devraient participer jeudi 5 avril à cette nuit d’occupation. Les enseignants demandent l’annulation du décret Robien sur les décharges et l’augmentation des moyens prévus à la rentrée dans leur établissement. Le site du mouvement

Pourquoi voter pour S. Royal ?
Nicole Belloubet a deux particularité : rectrice de Toulouse elle a démissionné en mars 2005 estimant que son ministre ne lui donnait plus les moyens nécessaires. Auparavant elle avait rédigé un célèbre rapport sur la réforme des lycées où elle promouvait « une approche moins abstraite et déductive, plus inductive et expérimentale, sur des pratiques et des productions pluridisciplinaires ».

Dans Libération du 3 avril, elle analyse les propositions du Pacte présidentiel de S. Royal sur l’Ecole et appelle à voter pour elle. « Ces enjeux, partagés par la communauté éducative, sont aujourd’hui ceux de la défense du service public de l’éducation nationale et l’école ne pourra conjuguer efficacité et justice sociale que s’ils sont compris et portés par une volonté politique ».Article de Libération

Soudan : L’école a besoin de 30 millions de $
Selon l’Unicef, 850 000 enfants sont inscrits à l’école au Sud Soudan cette année, soit plus de deux fois le nombre d’inscrits durant les deux décennies de guerre qui ont ravagé cette région. La guerre a notamment détruit les écoles : seul 16% sont en dur aujourd’hui. Pour maintenir l’effort, former 2 500 nouveaux enseignants, l’Unicef doit trouver 30 millions de dollars. Dépêche

L’élève

A Maincy les enfants au pain sec !
Lundi 2 avril, neuf enfants âgés de 3 à 6 ans ont été mis au pain sec par la cantine municipale : leurs parents n’avaient pas payé la cantine. La situation se serait renouvelée le 3 avril si des parents n’avaient pris l’initiative d’offrir des sandwichs aux enfants.

La maire de Maincy, Pascale Coffinet, assume face aux médias. Selon l’AFP elle estime que « légalement nous n’avions pas le droit d’aller acheter quelque chose aux enfants, en cas d’allergie. Notre tort a été de prendre ces enfants à midi. Les instituteurs auraient dû les garder et appeler les parents négligents ». On reste confondu devant ce manque d’humanité et de repères.

L’affaire suscite d’autres indignations. S. Royal estime qu' »il est impensable qu’aujourd’hui de très jeunes enfants soient pris en otages et soient traités de cette façon traumatisante pour eux ». Pour la Fcpe, « cette attitude scandaleuse pose la question du statut de la restauration scolaire. Compte tenu des modes de vie des parents aujourd’hui, un service de restauration scolaire adapté aux rythmes et aux besoins des enfants n’est-il pas devenu une obligation de service public ? Au-delà du cas particulier de Maincy, alors que de nombreuses familles ne peuvent pas payer la cantine à leur enfant, instaurer un droit à la restauration scolaire serait reconnaître le droit de l’enfant à disposer d’au moins un repas équilibré par jour ».

En 2005, l’Unicef France avait proposé une loi imposant la gratuité des cantines scolaires. Article du MondeCommuniqué

Epilepsie et scolarité
« L’épilepsie peut rimer avec scolarité réussie ». La fondation française pour la recherche en épilepsie publie une brochure qui présente les travaux des neuropsychologues. Pour elle on peut aider les 250 000 enfants épileptiques français en mettant en place un projet personnel de scolarisation associant famille, rééducateurs et enseignants. La fondation

La classe

Les profs s’avouent démunis face à la grande difficulté scolaire
« Le fait d’être confronté à la grande difficulté scolaire est un facteur de changement pour huit enseignants sur dix ». L’étude de Chi-Lan Do sur « les représentations de la grande difficulté scolaire par les enseignants » publiée dans un Dossier de la Depp (ministère) met l’accent sur l’identité commune des enseignants du primaire et du secondaire confrontés à ce problème.

S’agissant d’enfants qui ont entre 6 et 15 voire 16 ans, les enseignants sont d’accord pour juger que l’origine de la difficulté provient d’abord de l’environnement de l’enfant, puis de l’organisation du système éducatif et enfin, pour 1 prof sur 10, de l’élève lui-même. « Dans leur ensemble, les enseignants désignent comme principal facteur environnemental l’absence d’intérêt des familles ; parmi les causes liées à l’organisation du système scolaire, l’absence de prise en charge des élèves en grande difficulté leur paraît la plus préjudiciable, tandis que le manque de bases solides est perçu le plus déterminant chez l’élève à l’origine de sa propre difficulté scolaire ».

Un autre trait commun est de repousser le problème avant le niveau d’enseignement du professeur. « 82,9 % des professeurs de collège affirment que par expérience, il leur semble que c’est avant l’entrée au collège que les problèmes liés à la grande difficulté scolaire peuvent être le mieux traités ; leur donnant implicitement raison, 45,8 % des professeurs des écoles désignent l’entrée en grande section de maternelle ».

Que faire face à la grande difficulté scolaire ? 84% des profs de collège, 62% des profs des écoles ne croient pas que le redoublement soit une solution. Neuf profs sur dix croient en l’efficacité du soutien individualisé et en l’aide au travail personnel. Mais 3 profs des écoles sur 4 citent le Rased (réseau d’aide ) alors que 2 profs de collège sur 3 mentionnent l’orientation précoce dans des structures particulières. Il faut dire que « la prise en charge collective de la grande difficulté scolaire nécessite un travail de concertation loin d’être habituel sur le terrain » souligne Chi-Lan Do. Ainsi si les professeurs des écoles recherchent systématiquement l’aide du Rased, les enseignants de collège se tournent vers le professeur principal (68%) ou les parents (50%). Les profs sont demandeurs de formation, voire de « méthodes qui marchent » ou de « trucs ».

Ce désarroi et cet isolement se retrouve dans le dernier grand enseignement de cette enquête. Selon C.-L. Do, les professeurs se diviseraient de façon identique entre le primaire et le secondaire, en trois groupes de poids identique. Il y aurait « ceux qui éprouvent un sentiment de « combativité et de défi » (33,5 % des professeurs des écoles, 30,1% des professeurs de collège) face à un phénomène qu’ils jugent le plus souvent inacceptable et qui les conduit à ajuster leur niveau d’exigence en modifiant leurs méthodes et pratiques ou leur relation à l’élève; ceux qui mettent en avant leur « sens du devoir et souci d’équité envers l’élève »; ceux qui ressentent une impression « d’impuissance, isolement ou fatalisme » (29,6 % des professeurs des écoles, 33,1 % des professeurs de collège) devant un phénomène perçu comme inéluctable et ont davantage tendance à baisser leur niveau d’exigence ».

Les représentations de la grande difficulté scolaire par les enseignants Année scolaire 2005-2006. Les dossiers évaluations et statistiques – D.E.P.P. – N°182. Mars 2007.L’étude

La recherche

Enseigner une langue en 6ème
Organisée par l’Inrp-Icar à Paris le 11 mai, cette journée d’étude interroge les liens entre enseignement du français et d’une langue étrangère. L’équipe de recherche présentera des outils didactiques nouveaux destinés à munir les élèves de repères stables selon la théorie linguistique des opérations énonciatives (ARB).
Contact : audin@inrp.frL’inrp IcarRappel :le stage 2006

Colloque de l’Afec
« La rencontre des cultures et des civilisations, phénomène ancestral qui s’accélère dans la période contemporaine, provoque une réaction ambivalente, qui est à la fois de l’ordre de l’attraction et de l’aversion. Il s’ensuit un processus d’ouverture et de clôture, de confiance et de défiance à l’égard de l’Autre… Ce colloque se donne d’abord pour objectif de déconstruire des stéréotypes et des malentendus qui servent à séparer des individus et des peuples, et d’autre part à porter l’attention sur les modalités et les effets réciproques des rencontres Orient-Occident et Nord-Sud, qui ne sont pas nouvelles ». L’Association francophone d’éducation comparée (Afec) organise du 28 au 31 octobre, à Alexandrie, un colloque international sur les « approches comparatives des traditions et modernités éducatives ». Programme

Les disciplines

Histoire-géo : Profs et élèves : un seul lit pour deux rêves
Profs et élèves vivent-ils la même leçon en cours ? Nicole Braxmeyer et Jean-Claude Guillaume nous donnent une rare occasion de sonder les attentes, les intentions, les motivations des professeurs d’histoire-géographie de collège. Plus rare encore, à coté des 113 enseignants interrogés, leur étude a consulté près de 3 000 élèves ce qui permet un exceptionnel croisement.

L’étude montre des professeurs dont l’identité est essentiellement disciplinaire. Les professeurs d’histoire – géographie sont motivés par le plaisir d’enseigner les disciplines et de transmettre aux élèves le goût de ces disciplines. Mais que font-ils en classe ? En histoire ils veulent « faire comprendre le présent » (81%) et « exercer l’esprit critique » (75%). En géographie ils enseignent « les relations entre l’home et son milieu » (63%). En éducation civique ils « forment des citoyens responsables » (61%). Les élèves, eux, pensent « apprendre des dates » (87%), apprendre des pays (86%) ou encore « apprendre à devenir un élève responsable » (49%, formule retenue par 2% des professeur seulement). L’écart entre ces représentations est frappant.

Il n’y a pas toujours plus de cohésion sur le déroulement du cours. Alors que 40% des enseignants déclarent passer moins de 20 minutes à parler et un tiers moins de 10 minutes, 82% des élèves ont l’impression de passer leur temps à écouter le prof (alors qu’ils préféreraient travailler en groupe). 40% des élèves préféreraient copier moins. Las ! un prof sur quatre écrit le résumé au tableau pour que les élèves le recopient, un prof sur deux le dicte. L’écriture autonome des élèves est peu développée. La moitié des professeurs n’ont jamais recours à la prise de notes, 34% y ont parfois recours.

Ce qu’aimeraient faire les élèves c’est d’abord utiliser davantage l’ordinateur. Or 85% des élèves disent que ça ne leur arrive jamais, 11% parfois (on soulignera au passage l’écart entre ces chiffres et ceux, très exagérés, diffusés dans une autre publication ministérielle). Les profs confirment : 5% utilisent les tice en histoire, 7% en géographie. On sait que l’enseignement secondaire français est le dernier en Europe pour ces usages. Les élèves aimeraient aussi travailler davantage sur l’actualité et même choisir parfois la leçon.

Pourtant pas de divorce entre profs et élèves. Les profs trouvent leurs élèves attentifs et ceux-ci sont intéressés par les sujets historique et géographiques (38%). Pour les professeurs les principaux obstacles à la réussite des élèves ne sont pas à chercher dans leur paresse ou leur désintérêt mais dans l’irrégularité du travail et la lourdeur des programmes.

L’étude de la DEPP (ministère) conclue donc sur une note harmonieuse. Les métiers liés à l’histoire continuent à faire rêver les élèves.

Image de la discipline et pratiques d’enseignement en histoire-géographie et éducation civique au collège. Les dossiers évaluations et statistiques – D.E.P.P. – N°183. Mars 2007.L’étude

Internet

Faille dans Yahoo Messenger
Secuser signale une nouvelle faille dans le logiciel de messagerie instantanée Yahoo Messenger. Une nouvelle version du logiciel est disponible et doit être téléchargée. Communiqué

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