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Par François Jarraud

LE FAIT DU JOUR

Décrets Robien : Suspension partielle probable

ÉDITORIAL

Les marchands d’angoisse et les attentes des familles

LE SYSTÈME

Seconde carrière : le démarrage ? l CPGE : les thèmes des Tipe

L’ÉLÈVE

500 000 étudiants boursiers l Des jeux pour la salle d’attente l P2P : Le Conseil d’Etat autorise la chasse aux pirates l Des parents sans papiers d’enfants scolarisés arrêtés

LA CLASSE

Quand le portable change la classe

LA RECHERCHE

Une étude du Cidree sur le pilotage par les résultats l Education et croissance :l’exemple australien l Les enseignants chercheurs

CITOYENNETE

La Charte dela laïcité l Sarkozy, Guy Môquet et l’Ecole

LES DISCIPLINES

SES : Les perspectives économiques de l’Ocde l Histoire-Géo : Pratiques d’enseignement et image de la discipline l Cinéma :Pialat : L’amour existe

Le fait du jour

Décrets Robien : Suspension partielle probable

Merci au Snuipp qui publie un compte-rendu assez précis de sa rencontre avec X. Darcos. Pour le syndicat, le ministre « annulera une partie du dispositif mais conservera certains points du décret Robien », d’autant que « aucun moyen supplémentaire n’est envisagé » pour la rentrée. Le ministre ouvrira en octobre une discussion sur le métier d’enseignant.

Le service minimum concernera bien l’éducation nationale, mais X. Darcos promet de respecter le droit de grève des enseignants. Il n’a pas apporté de réponse à la question des 30 000 emplois vie scolaire dont le contrat prend fin fin juin.

Le Snuipp signale des aspects positifs. « Le Ministre a rappelé que pour lui la scolarité obligatoire allait jusqu’à 16 ans et qu’il considérait que l’Education Nationale devait l’assumer et qu’il était hostile à l’apprentissage à 14 ans ». Enfin il promet de clore la querelle des méthodes de lecture.

http://www.snuipp.fr/spip.php?article4609

N’hésitez pas à réagir sur les actualités qui vous interpellent, comme sur la plupart des articles du Café en vous rendant dans le forum correspondant (menu de droite).

Pour pouvoir réagir, il faut préalablement s’être inscrit sur le site et être identifié. À très vite !

Les marchands d’angoisse et les attentes des familles

Le dénigrement est-il un argument de vente ? Il semble que oui à en lire le dernier communiqué de presse de Keepschool. L’entreprise agressive sur le marché de l’accompagnement scolaire publie un « baromètre du second trimestre 2007 » présenté comme une « étude sur les français et le secteur de l’éducation nationale ». Selon Keepschool, pour 67% des personnes interrogées, l’Education nationale « stagne ou va de moins en moins bien, mais surtout elle ne fait rien pour améliorer sa situation ». Mais, quelle chance !, « un peu moins de la moitié pense que des organismes comme Keepschool peuvent se charger du soutien scolaire ».

Ces propos méritent-ils un démenti ? Si nulle part le mot « sondage » n’est prononcé pour désigner cette « étude », le doute est entretenu et l’entreprise alimente l’angoisse des familles à quelques jours du bac en jetant le discrédit sur l’éducation nationale. Celle-ci a sans aucun doute bien des progrès à faire, mais il faut rappeler qu’une série de réels sondages atteste que les parents ont une vision positive de l’Ecole. Ainsi le sondage La Tribune France Inter de mai 2006 qui montre que 8 parents sur 10 sont satisfaits de l’éducation fournie par l’Ecole. On trouve un taux comparable dans l’Observatoire de la Peep la même année.

Pourtant le succès commercial des entreprises de soutien scolaire est bien réel et il interroge l’Ecole. Certes il s’explique en partie par le crédit fiscal dont bénéficient les clients de ces entreprises. Mais, pour Dominique Glasman, auteur d’une étude sur l’accompagnement scolaire, « le principal carburant de la demande demeure l’incapacité du service public à assurer ses missions : l’insuffisance des dispositifs de soutien gratuits et le manque d’attention porté aux élèves au fur et à mesure qu’ils progressent dans le cursus… Se faire réexpliquer ce que l’on n’a pas compris n’est pas possible dans les conditions normales de fonctionnement de la classe, ça l’est dans le cours particulier ».

Dans la réponse à apporter, les TICE auront sans doute une place intéressante. En effet elles peuvent apporter une aide précise à chaque élève, à la carte et au moment précis où l’élève la souhaite. Des projets d’accompagnement scolaire sont en ce moment entrain de se monter pour pouvoir offrir prochainement un service gratuit aux familles.

Mais ce que révèle le succès de ces entreprises c’est aussi l’inadaptation du modèle scolaire pour un nombre croissant d’élèves. Quelles que soient les offres mises au point par les collectivités locales, l’Ecole ne pourra pas faire l’économie de son renouveau pédagogique.

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Seconde carrière : le démarrage ?

Le BO du 24 mai 2007 publie de nombreuses vacances de postes en détachement pour des enseignants de toutes disciplines, sur de nombreuses régions. Parallèlement, le dispositif « seconde carrière », qui vise à proposer aux enseignants des emplois hors de l’éducation nationale, semble en train de se développer. Ainsi le site dédié de l’académie de Paris propose depuis dix jours un nombre croissant d’emplois.

Enfin le site ministériel Evidens fait peau neuve. De nombreux postes en détachement sont proposés pour des cadres de l’enseignement, et une rubrique « liens » est apparue vers les 5 bourses principales des trois fonctions publiques.

Si vous ne savez pas comment postuler, si vous souhaitez réaliser au préalable un pré-bilan professionnel de vos compétences, ou être accompagnés dans votre projet d’évolution professionnelle, vous pouvez contacter l’association « Aide aux profs« .

Le B.O.

http://www.education.gouv.fr/bo/2007/21/default.htm

Site académique de Paris

http://www.ac-paris.fr/article.php3?id_article=239

Evidens

http://www.evidens.education.gouv.fr/

Aide aux profs

http://www.aideauxprofs.org

La rubrique Carrière du Café mensuel

CPGE : Les thèmes des TIPE

Un arrêté fixe les thèmes des Tipe en classes préparatoires scientifiques.

http://www.education.gouv.fr/bo/2007/21/MENS0751834A.htm

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500 000 étudiants boursiers

« En 2005, 522 000 étudiants reçoivent une aide de l’Éducation nationale (soit 1,3%de plus qu’en 2004) pour un montant global de 1,3 milliard d’euros » précise une étude de la Depp (ministère). La proportion de boursiers dans l’enseignement supérieur est stable à environ 30%. Les boursiers sur critères sociaux forment 95% des étudiants aidés, et 40%d’entre eux se trouvent dans le dernier échelon, celui pour lequel l’aide est la plus importante.

Etude Depp

Des jeux pour la salle d’attente

L’association Sparadrap aide les enfants dans l’accès aux soins médicaux. Pour faire baisser l’angoisse de la salle d’attente elle a réalisé un carnet de jeux, destiné aux 6-8 ans, téléchargeable.

http://www.sparadrap.org/asp/conseil.asp?THE_Id=2&i_lang=1

P2P : Le Conseil d’Etat autorise la chasse aux pirates

Le Conseil d’Etat vient d’aller contre une décision de la Cnil et d’autoriser les sociétés d’auteur et de producteurs à utiliser des systèmes automatisés pour traquer les internautes qui téléchargent de la musique sur les réseaux P2P. La Société civile des producteurs phonographiques (qui regroupe 900 producteurs comme Sony ou Universal) « accueille avec beaucoup de satisfaction cette décision ». Elle rappelle que « le rejet de sa demande par la CNIL ne lui a pas permis, ainsi qu’à la SACEM et à la SPPF, de mener les actions de prévention et de répression de la piraterie musicale qui étaient pourtant effectuées dans la plupart des états de l’Union européenne ». La traque pourrait être lancée. Avec une réserve : la loi Dadvsi prévoit des peines si lourdes qu’elle est difficilement applicable.

Communiqué

http://www.scpp.fr/SCPP/tabid/318/default.aspx

Sur le Café : Quel avenir pour la loi Dadvsi?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/25042007Accueil.aspx

Des parents sans papiers d’enfants scolarisés arrêtés

Resf dénonce l’arrestation de parents de trois jeunes enfants scolarisés à Paris.

Article de Métro

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La classe

Quand le portable change la classe

« En troisième, nous travaillons sur la musique concrète : je fournis plusieurs sons et je demande aux élèves de les morceler,les tordre, les éclater,les retourner, les détruire,leur appliquer des effets, bref de les maltraiter avant finalement de les monter à nouveau pour créer une œuvre courte… Je suis toujours étonnée de ce qu’ils sont capables de faire… Après 3 ou 4 séances nous avons 25 fichiers à écouter, anonymement. Et là je peux vous dire que la classe écoute ! ». Ce témoignage d’Anne-Françoise Delorme, professeur d’éducation musicale à Saint-Paul-lès-Dax (40) est extrait d’En Connexion, la revue qui soutient l’opération Landes interactives du Conseil général des Landes.

Rappelons que le département a doté tous les collégiens de 4ème et 3ème d’un ordinateur portable. Le numéro 5 d’En Connexion rend compte des usages en EPS, en langues anciennes et en arts plastiques. Les reportages ne parlent pas la langue de bois. On y lit de l’enthousiasme pour l’opération mais aussi les difficultés. Et on se retrouve, comme dans cet extrait, dans l’atmosphère impalpable de la classe.

Le site de l’opération

http://www.landesinteractives.net/

Dans le Café le colloque de 2006

Dans le Café, le colloque de 2004

http://www.cafepedagogique.org/dossiers/landes04/index.php

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La recherche

Une étude du Cidree sur le pilotage par les résultats

Le pilotage du système éducatif par les résultats est-il efficace ? On sait que le thème est apparu dans la campagne électorale française. Or le Cidree, un organisme qui relie des représentants des systèmes éducatifs européens, publie un ouvrage sur ce sujet.

« Il y a un consensus croissant », écrit Gabor Halascz, qui dirige l’ouvrage, « entre les politiques et les chercheurs sur le fait que le meilleur moyen d’augmenter la qualité et l’efficacité de l’éducation est de combiner autonomie des établissements avec une forte information sur les résultats et des incitations fortes envoyées aux écoles pour qu’elles les utilisent ». L’étude s’appuie sur des exemples tirés de plusieurs pays européens : république tchèque, Angleterre, Espagne, Flandres belge, Allemagne, Slovénie etc.

Mais comment définir l’efficacité en éducation ? Sur quels critères la mesurer ? Un exemple impressionnant est donné par la réforme tchèque, décrite par Hana Zufanova. En 2005, les établissements ont obtenu une large autonomie, tempérée par des processus d’évaluation interne et externe, en même temps que la carte scolaire disparaissait. L’évaluation des enseignants est faite en fonction d’une nouvelle définition du métier. On attend de l’enseignant qu’il se tienne informé dans son champ disciplinaire, dans celui de la pédagogie, qu’il prépare les élèves aux tests, qu’il les aide individuellement et qu’il cherche à adapter son enseignement aux attentes des élèves. L’évaluation va assez loin puisqu’elle intègre l’avis explicite des élèves sur les cours.

C’est que pour les auteurs, rien n’est pus mauvais que l’auto-évaluation des établissements. Ils recommandent un double contrôle à la fois interne et externe. « Les autorités administratives mettent en place un cadre précis. Cela veut dire pour les écoles qu’elles sont dirigées avec des administrations compétentes et une autonomie partielle de telle façon qu’elles connaissent leur degré d’autonomie… Plus d’autonomie c’est plus de responsabilité ce qui amène chaque établissement à construire son propre système de gestion de la qualité. Cette auto-évaluation conjuguée avec des tests ou des analyses externes permettent de préciser des stratégies d’amélioration ».

Un article vient quand même montrer les limites de ce pilotage. Partant de l’expérience américaine, plus ancienne que celle de l’Europe, Heinz Schirp estime que les professeurs, sous la pression des tests, tendent à réduire leur programme. « Les écoles adaptent leurs cours aux sujets des tests. « Les enseignants passent un temps disproportionné à enseigner pour les tests… L’évolution finale c’est enseigner le test ».

Cidree, Schools for Quality. What Data – based Approaches Can Contribute, Cidree, Sint Katelijne Waver, Belgique, 2006, 187 pages.

Sur le Café : Peut-on piloter l’Ecole par les résultats ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/02052007Accueil.aspx

Rappel : Sur le pilotage par les résultats

http://www.esen.education.fr/documentation/liste.phtml?idRP=2&idR=304

Education et croissance : l’exemple australien

L’éducation a-t-elle un impact sur la croissance économique ? En d’autres termes, est-elle rentable ? S. Matsushita, A. Siddique et M. Giles (University of Western Australia) tentent dans une étude de mesurer la contribution de l’éducation à la croissance économique australienne de 1969 à 2003. Selon eux, un tiers de la croissance sur cette période est due à l’éducation. Leur conclusion concerne les politiques. Pour eux l’accès à l’enseignement supérieur doit être rendu plus facile.

http://d.repec.org/n?u=RePEc:uwa:wpaper:06-15&r=edu

Les enseignants-chercheurs

« Comment les universitaires travaillent-ils, quelles sont leurs tâches de travail et que disent-ils des conditions d’exercice de leur double métier d’enseignant et de chercheur ? » Dans le cadre du séminaire sur le travail enseignant, Sylvia Faure interviendra le 13 juin à l’INRP sur le thème « comment penser et analyser le travail des enseignants-chercheurs ? ».

http://ep.inrp.fr/EP/formations/continue/travail_enseignant_2007

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citoyennete

La Charte de la laïcité

Le rapport annuel du Haut Conseil à l’intégration s’articule en deux parties. La première est consacrée à « l’analyse comparative des différents modèles d’intégration en Europe ». Le HCI en tire des recommandations comme la création d’un ministère de l’immigration (c’est maintenant chose faite) et l’imposition d’un lien entre formation culturelle obligatoire et accès aux droits sociaux des immigrés. Le HCI parle de « propositions d’amélioration du contrat d’accueil et d’intégration ». Celui-ci a été créé par la loi du 24 juillet 2006.

La seconde partie est consacrée à un projet de « Charte de la laïcité dans les services publics » en 11 articles. Celle-ci stipule par exemple : « Article 9. Lorsque la vérification de l’identité est nécessaire, les usagers doivent se conformer aux obligations qui en découlent ; Article 10 Les usagers des services publics accueillis à temps complet dans un service public soumis à une réglementation spécifique tel que les établissements médico-sociaux, hospitaliers, militaires, pénitentiaires, doivent voir leurs croyances respectées et être mis en mesure de participer à l’exercice de leur culte, en particulier à l’occasion de la naissance, des fêtes religieuses et du décès ; Article 11 L’exercice de ces libertés tient compte des nécessités découlant de la mission des services publics et à leur organisation, s’agissant notamment de la santé, de la sécurité, et de l’hygiène ». De l’hygiène.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000341/index.shtml

Rappel : La laïcité à l’usage des éducateurs

http://freeweb.1901.net/laicite-educateurs/

Sarkozy, Guy Môquet et l’école

Dans Libération, l’historien Gérard Noiriel explique pourquoi il a démissionné de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. « Pendant la campagne électorale, nous avons fait savoir publiquement que l’intitulé d’un ministère avec côte à côte les mots «immigration» et «identité nationale» n’était pas tolérable…. Dans un ouvrage que j’ai publié chez Fayard, je montre le rôle majeur des mots ­ plus que des idées ou des arguments ­ dans la construction des stéréotypes sur l’immigration. Ce label associant immigration et identité nationale charrie des représentations négatives. Désormais, tout le monde va prononcer quotidiennement le nom de ce ministère, et ce qui auparavant ne s’entendait que dans la bouche des gens d’extrême droite va être complètement banalisé ».

Faut-il lire la lettre de Guy Môquet ? On sait que N. Sarkozy a demandé aux enseignants de lire en classe la dernière lettre du jeune Guy Môquet, fusillé par les Allemands. L’Expresso du 24 mai rappelait les critiques des historiens du CVUH. Toujours dans Libération, Laurent Joffrin plaide pour la lecture. « Le Président, dit-on encore, n’a pas à remplacer les professeurs. Il ne le prétend en aucune manière. Il se trouve seulement qu’en démocratie les élus décident in fine de l’organisation des programmes ».

http://www.liberation.fr/actualite/societe/255763.FR.php

Joffrin

http://www.liberation.fr/rebonds/255737.FR.php

SES : Les perspectives économiques de l’Ocde

« Notre prévision centrale reste très favorable, avec un atterrissage en douceur aux États-Unis, une reprise forte et soutenue en Europe, une trajectoire solide au Japon et une conjoncture « bouillonnante » en Chine et en Inde. Conformément aux tendances récentes, la croissance des économies de l’OCDE s’appuierait sur de fortes créations d’emplois et une baisse du chômage. Les statistiques récentes, tout comme les enquêtes auprès des entreprises et des ménages, suggèrent qu’au sein de la zone euro une vigoureuse reprise se poursuit, toujours tirée par l’Allemagne ». Chaque année, les perspectives économiques de l’Ocde sont attendues.

Les enseignants y trouvent un appareil statistique intéressant (il sera en ligne à la mi -juin) et une vision de l’économie mondiale. Pour tempérer l’optimisme mondial de l’Ocde, précisions que l’organisation montre un ralentissement de en 2007 et 2,3 en 2008. Pour l’Ocde, la France ne sortira pas de sa torpeur : 2,1 en 2006, puis 2,2 les deux années suivantes.

Cette année l’Ocde réagit aux publications altermondialistes. « Étant donnée l’insistance avec laquelle les inconvénients de la mondialisation sont mis en avant dans le débat public, on peut aisément perdre de vue les gains multiformes que permet un monde mieux intégré ». Du coup, un chapitre des Perspectives est consacré à la globalisation sous le titre « tirer le meilleur parti de la mondialisation ». Il montre les moteurs de la mondialisation, la montée en puissance des échanges et des migrations (on remarquera sur ce point l’exception française). Pour l’Ocde, « Le niveau de vie matériel s’est élevé avec l’ouverture aux échanges internationaux. L’ouverture aux flux transfrontaliers de produits et de facteurs stimule la croissance et les revenus car elle contribue par diverses voies à une allocation efficiente des ressources3. Premièrement, le commerce favorise la division du travail, puisque les pays se spécialisent dans leurs domaines d’avantage comparatif. Deuxièmement, des marchés intégrés permettent aux producteurs et aux consommateurs de profiter pleinement des économies d’échelle. Troisièmement, une pression concurrentielle accrue incite les producteurs à réduire leurs marges, s’attaquer aux sources d’inefficacité et à faire des investissements de capital et d’innovation générateurs de gains de productivité, d’où une baisse des prix et une augmentation de la production et de l’emploi ».

La mondialisation a aussi, pour l’organisation, à voir avec l’éducation. « La mondialisation amplifie les gains des politiques d’éducation qui dotent les travailleurs de compétences générales leur permettant d’exercer un large éventail d’activités à forte valeur ajoutée (Commission européenne, 2005 ; Trefler, 2005). Cependant, le financement de l’éducation ne peut plus reposer sur l’idée que les bénéficiaires resteront dans le même pays (OCDE, 2006c). La mobilité accrue des travailleurs hautement qualifiés a alourdi les pertes sèches résultant d’un enseignement supérieur gratuit. Des frais de scolarité associés à des prêts sous conditions de ressources permettent de réduire ces pertes sèches. De la sorte, on allège aussi les dépenses publiques d’enseignement supérieur, qui ont un impact régressif puisqu’une part disproportionnée des étudiants appartiennent à des familles dont le revenu est supérieur à la moyenne ou formeront des familles de ce type ».

Perspectives mondiales de l’Ocde

Histoire-Géo : Pratiques d’enseignement et image de la discipline

« Les trois composantes de la discipline, l’histoire, la géographie et l’éducation civique, bénéficient d’une image positive, partagée par les enseignants qui disent leur attachement aux contenus et par les élèves qui ont le sentiment de réussir. Les professeurs assignent à leur enseignement les objectifs de donner aux élèves les moyens de comprendre le monde, de s’y situer et d’agir en citoyens responsables… Les pratiques d’enseignement demeurent caractérisées par la transmission des contenus par le professeur et par une grande importance accordée à l’étude des documents…, tandis que l’expression autonome des élèves occupe peu de place. Les professeurs s’avèrent soucieux de renouveler leurs pratiques et de s’ouvrir à l’usage d’outils nouveaux pour mieux répondre aux besoins des élèves, qu’ils considèrent intéressés et actifs ». La Note d’information de la Depp (ministère) synthétise l’étude N. Braxmeyer et Jean-Cl. Guillaume dont nous avions rendu compte début avril.

A cette occasion nous avions souligné les écarts de représentation entre professeurs et élèves. Les professeurs veulent « faire comprendre le présent » (81%) et « exercer l’esprit critique » (75%). En géographie ils enseignent « les relations entre l’home et son milieu » (63%). En éducation civique ils « forment des citoyens responsables » (61%). Les élèves, eux, pensent « apprendre des dates » (87%), apprendre des pays (86%) ou encore « apprendre à devenir un élève responsable « . Alors que 40% des enseignants déclarent passer moins de 20 minutes à parler et un tiers moins de 10 minutes, 82% des élèves ont l’impression de passer leur temps à écouter le prof (alors qu’ils préféreraient travailler en groupe). Ce qu’aimeraient faire les élèves c’est d’abord utiliser davantage l’ordinateur. Or 85% des élèves disent que ça ne leur arrive jamais, 11% parfois. De façon plus positive, l’étude montre une perception favorable des profs par les élèves, et vice-versa.

Note d’information

Sur le Café : « Profs et élèves : un seul lit pour deux rêves ».

Cinéma : Pialat : L’amour existe

« Le cinéma de maurice pialat est parcouru par une évidence : ce qui se vit, se dit, s’invente, se défait dans la « vraie » vie résonne – le plus souvent en échos fracassants – un jour ou l’autre, dans les films. Ce sont de ces correspondances dont nous sommes partis pour tracer une forme d’auto-portrait, celui d’un cinéaste qui n’oublia jamais ce que fut l’enfance et ne voulut rien céder quant à ce qu’aimer veut dire ». Ce documentaire d’Anne-Marie Faux et Jean-Pierre Devillers évoque un des plus grands cinéastes français. Il est présenté à Cannes et à partir du 30 mai au cinéma du Panthéon à Paris dans le cadre d’un festival Pialat.

http://www.maurice-pialat.net/amourexiste.htm

http://www.festival-cannes.fr/index.php/fr/archives/film/4431941

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Trouver les anciens Expresso ?

« Comment consulter les anciens Expresso » nous demandent plusieurs lecteurs. La réponse est tout en bas de page (mais vraiment tout en bas) en cliquant sur le lien « les archives de l’Expresso ». Il ne s’affiche pas ? Rechargez la page…

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