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Par François Jarraud

LE FAIT DU JOUR

Quatorze organisations écrivent au président de la République

ÉDITORIAL

Plagiat sur Internet : Eduquer ou dissuader ?

LE SYSTEME

Le budget 2008 l Les profs du privé désabusés l La guerre scolaire reprend en Suisse

L’ÉLÈVE

Les jeunes, questions de société l

LA CLASSE

Aujourd’hui la Grande Lessive l L’accompagnement éducatif à l’OZP

LA RECHERCHE

Savoirs pédagogiques et légitimation des réformes

CITOYENNETE

Le Sénat refuse le test ADN pour le regroupement familial

LES DISCIPLINES

Maths : document d’accompagnement collège l EDD : Le rapport de Greenpeace sur le changement climatique l EDD : La fonte des glaces en Antarctique

LES TICE

Un français à l’Icann

Le fait du jour

Quatorze organisations écrivent au président de la République

« Aider efficacement les jeunes les plus en difficulté, former les enseignants pour cela, combattre les inégalités sociales et le danger que représenterait l’instauration d’une école à deux vitesses, ouvrir un avenir positif pour tous les jeunes, rien de plus difficile, rien de plus compliqué sans doute, mais rien de plus indispensable pour les jeunes, pour nous, pour l’avenir du pays. C’est pourquoi l’Ecole doit réussir à se transformer ». Quatorze organisations de l’éducation réunissant enseignants,parents et élèves (Cé, CRAP-Cahiers pédagogiques, FAEN, FCPE, FERC-CGT, FIDL, FSU, GFEN, ICEM-Pédagogie Freinet, Ligue de l’enseignement, SGEN-CFDT, UNEF, UNL, UNSA Education) publient une lettre ouverte au président de la République.

Si elles appellent au changement, elles dénoncent la baisse de moyens. « Supprimer des milliers de postes, réduire l’offre d’enseignement pour tous, libéraliser la carte scolaire pour laisser se développer des ghettos scolaires, jouer la concurrence entre établissements, annoncer un collège éclaté, favoriser l’école privée, c’est menacer gravement le service public. Comment avancer avec une politique guidée par la seule réduction des coûts ?… L’école, les enfants et les jeunes méritent mieux. L’avenir des enfants d’aujourd’hui, leur formation de citoyen et leur insertion professionnelle ne peuvent pas se réduire à un problème de « rentabilité » du système, encore moins s’organiser en sélections successives avant le collège, les lycées ou l’université.

Leur avenir se joue dès la maternelle, il se joue dans des classes moins chargées, dans un collège pour tous, dans la mise en oeuvre de pédagogies et d’organisations prenant en compte chacun, permettant l’accès de tous aux savoirs, à la culture. Il se joue certes avec des études dirigées, mais aussi et surtout avec une meilleure cohésion de la communauté éducative, des enseignants formés, des personnels pour accompagner, aider à tous les niveaux enfants et adolescents ».

La lettre ouverte

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Plagiat sur Internet : Eduquer ou dissuader ?

« Les étudiants favorables à une formation à la documentation plagient plus que les autres. Effectuées sans contrôle anti-plagiat, les formations méthodologiques seules ne font que faiblement baisser le recours au copier-coller ». Cette vigoureuse condamnation de la formation à la documentation est également très intéressée : elle émane d’une « étude » réalisée par l’éditeur d’un logiciel de détection de plagiat sur Internet et l’Université de Lyon.

L’étude établit l’importance d’Internet comme source documentaire : 90% des étudiants y font appel et ils en distinguent les limites. Ils savent qu’Internet est rapide, offre une information variée mais de faible qualité. Elle montre que 83% des travaux sont réalisés avec l’ordinateur quitte, dans 62% des cas, à être ensuite écrits à la main. Les trois quarts des étudiants recopient au moins un passage pris sur Internet dans leurs travaux parce qu’ils trouvent que le copier-coller est facile et rapide. Ils estiment à 10% du travail la part prise par ce « copier-coller » dans les travaux.(habilement l’étude utilise cette expression dans les questions et introduit le mot plagiat dans les commentaires comme si les deux mots étaient synonymes…).

Doit-elle pour autant opposer démarche éducative et répressive ? Remarquant que 80% des étudiants ont reçu une éducation à la recherche documentaire, les auteurs en tirent la conclusion que ce sont ceux–là qui plagient le plus, calculent la corrélation et trouvent que ceux qui savent utiliser Internet ont davantage recours à Internet… Ils jettent alors le discrédit sur la formation documentaire accusée finalement de pervertir les étudiants alors qu’ils ne font qu’affirmer un sophisme.

Leur étude pourrait tout autant démontrer l’inutilité de leur logiciel. En effet, selon elle, la majorité des enseignants estiment ne pas en avoir besoin (51% affirment trouver que le copier-coller est inexistant ou peu important). 4% seulement des étudiants y confessent acheter des travaux tout faits sur Internet. Enfin, l’étude de ces partisans de la dissuasion sur l’éducation calcule que seulement 2% des étudiants pensent que copier n’entraîne pas de sanction.

Le plagiat par Internet est pourtant un problème sérieux. Dans une des premières études de fonds sur ce sujet, M. Bergadaà en avait montré l’étendue (plus importante qu’à Lyon) et avait détecté 5 profils différents d’étudiants : le non plagieur, le « bricoleur » qui utilise la toile sans connaître les règles; le « tricheur » qui suit ses camarades; le « manipulateur » qui ne suit que ses propres règles; le « fraudeur » qui les enfreint sciemment. Ce faisant elle montrait la nécessité d’éduquer les étudiants et de réglementer. C’est visiblement en réaction à ce travail, qui concluait à la vanité de la voie répressive, que s’établit l’étude lyonnaise.

Le plagiat interroge aussi les valeurs de l’Ecole. Il rappelle l’obligation d’égalité, celle-là même qui n’est pas n’est pas toujours respectée dans la classe dès lors que l’enseignant donne du travail à la maison. Combien de devoirs, de tout temps, ont été faits à la maison avec l’aide des parents dans les familles favorisées ? Il interpelle aussi l’Ecole sur le paradigme de l’éducabilité. C’est ce que des lycéens américains ont rappelé récemment en poursuivant leur établissement parce qu’il utilisait un logiciel (concurrent !) de vérification sur Internet.

Aussi l’Ecole est-elle fidèle à sa mission quand elle apporte une réponse éducative et créative. Alors qu’un rapport de l’Inspection fustige les procédures d’évaluation à l’université, sur la question du plagiat, il faut peut-être rappeler la position prise par la Commission de l’éthique de la science et de la technologie (CEST) québécoise. Pour la CEST les logiciels de détection instaurent la présomption de culpabilité à priori ce qui lui semble à la fois éthiquement inadmissible et générateur d’un climat scolaire dégradé. Aussi propose-t-elle d’évaluer autrement. Que « les enseignants adoptent des types de travaux et d’évaluation qui rendent le plagiat difficile ou trop peu profitable et qui aiguisent davantage la curiosité et le plaisir d’apprendre des étudiants ». La Cest recommande par exemple les exposés oraux, les travaux par étapes avec suivi effectué par l’enseignant ou un assistant, les laboratoires, les épreuves formatives et les études comparatives. Le souci d’une apparente efficacité ne doit pas nous faire oublier cette question fondamentale dans la relation pédagogique : peut-on enseigner et apprendre dans la méfiance ?

L’enquête lyonnaise

Dans le Café Le rapport du Cest

Dans le Café l’étude de M. Bergadaà

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Le budget 2008

Le ministre a présenté le 26 septembre le projet de budget pour 2008. Il confirme la réduction de 11 200 postes d’enseignants et,par suite,la réduction des postes aux concours.

11 200 postes d’enseignants seront supprimés soit 12 040 postes supprimés dans le secondaire et 840 créés dans le primaire. Le ministre précise que 2 040 postes seront récupérés par la réduction des surnombres disciplinaires et l’amélioration des remplacements. 4 200 postes seront remplacés par un volume d’heures supplémentaires. Enfin 1 800 postes disparaissent dans le second degré ainsi que 3 000 poste sis aux concours. Un millier de postes administratifs disparaissent également.

Le ministre souhaite respecter deux engagements. D’abord le fameux « travailler plus pour gagner plus ». 75 600 heures supplémentaires années défiscalisées seront proposées aux enseignants. Ensuite, et c’est lié, la généralisation de l’accompagnement scolaire. Le ministre devrait y consacrer 140 millions dont 43 pour payer des H.S.E. aux enseignants. Au total le budget de l’éducation devrait rester stable à hauteur de 59 milliards, diminuant encore un peu sa part dans le budget de l’Etat.

Le Snes estime, dans Le Monde, que les coupes réalisées, y compris dans l’administration, mettent l’éducation nationale « au bord de la rupture ». Pour le Sgen Cfdt, « le projet de budget 2008 est bien le reflet de l’absence de politique ambitieuse pour le système éducatif ». Le Sgen « dénonce une politique de revalorisation du pouvoir d’achat à coups d’heures supplémentaires (l’équivalent de 4200 postes). Il rappelle la revendication légitime des personnels d’un véritable rattrapage du pouvoir d’achat par une négociation salariale auquel le gouvernement se refuse ». Il dénonce également la suppression de 145 emplois dans l’enseignement agricole.

L’enseignement catholique a également manifesté son opposition. « On ne voit pas comment on pourra faire face à la rentrée 2008 » déclare son secrétaire général dans Libération. Il devrait perdre 1 400 postes en 2008.

Le projet de budget

L’enseignement catholique

Les profs du privé désabusés

Selon 20 Minutes, les profs du privé sont en mal de reconnaissance. Le quotidien cite une étude réalisée par la Fep-Cfdt. Elle montre que si les profs sont passionnés par leur métier, la majorité estime que le travail n’est pas assez reconnu

Article

La guerre scolaire reprend en Suisse

Après Genève, le canton de Vaud. Trois associations de parents appellent au référendum sur la question scolaire. Comme les militants de la droite genevoise, ils demandent le rétablissement des notes, la suppression des cycles et le rétablissement des redoublements.

Appel de 24 heures

Rappel : Vote à Genève

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Les jeunes, questions de société

« Alors que les jeunes sont en moyenne plus diplômés que leurs aînés, ils se situent en plus grande proportion en bas de l’échelle ». C’est une des réalités que fait découvrir « Les jeunes questions de société » sous la direction de P. Loncle. Il montre par exemple qu’un jeune sur deux est ouvrier. De 1975 à 1995,l’écart de revenu entre les ménages de 20-29 ans et ceux de 50-59 ans est passé de 15 à 40%

Mais cette synthèse aborde tous les aspects de la planète jeune :la santé,l’amour, les défis de la mondialisation et aussi la figure même du jeune dans son rapport à l’adulte. Une synthèse qui intéressera tous ceux qui travaillent avec les jeunes.

Patricia Loncle, dir, Les jeunes question de société , questions de politique, Documentation française, Paris 2007148 pages.

Communiqué

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La classe

Aujourd’hui, La Grande Lessive

Après son succès de janvier dernier, La Grande Lessive revient le 27 septembre. Cet événement sympathique et incroyable pourrait bien connaître un second succès.

La Grande Lessive est une installation éphémère qui se déploie deux fois par an là où des personnes décident de la faire exister. Environ 40 000 enfants et adultes ont pris part à sa première édition en janvier dernier. L’installation a ainsi existé en France, mais aussi en Ouzbékistan, au Guatemala, en Chine et ailleurs. La seconde édition a lieu le 27 septembre. Déjà près de 30 000 personnes annoncent leur participation

La Grande Lessive

L’accompagnement éducatif à l’OZP

Comment se met en place l’accompagnement éducatif ? Qu’en pensent les acteurs déjà engagés sur le terrain ? L’Observatoire des zones prioritaires qui intervient sur le terrain depuis longtemps invite les enseignants à une Rencontre le 10 octobre à Paris.

Programme

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La recherche

Savoirs pédagogiques et légitimation des réformes

« Le champ de la politique oscille toujours entre deux critères de validation, la science et le plébiscite ». Pour Hugues Draelants (Girsef), rien n’illustre mieux cette réflexion de Bourdieu que l’étude des réformes éducatives. Il étudie la légitimation des politiques publiques d’éducation depuis les années 1990 dans la Communauté française de Belgique.

Pour lui, après une période de légitimation par les sciences de l’éducation, leur politisation et les résistances rencontrées ont amené les décideurs à faire davantage appel au plébiscite des acteurs. « On assiste à une progressive reconfiguration des relations entre politiques, experts et enseignants ». En ce sens, la politisation du débat éducatif, dont nous avons tant d’exemples du Québec à la Suisse, est déjà une défaite de sciences de l’éducation.

L’étude

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citoyennete

Le Sénat refuse le test ADN pour le regroupement familial

La commission des lois du Sénat a refusé le recours aux tests ADN pour obtenir le regroupement familial. Ces tests sont inscrits dans la nouvelle loi sur l’immigration déjà adoptée à l’Assemblée. Elle a également allongé les délais de recours et supprimé pour les conjoints de français l’obligation de maîtrise du français.

Le projet de loi

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Les disciplines

Maths : Document d’accompagnement collège

EduScol met en ligne le projet du document d’accompagnement sur « grandeurs et mesures » au collège. Il s’appuie notamment sur des exemples pris de manuels étrangers.

Le document

E.D.D. : Le rapport de Greenpeace sur le changement climatique

« Sans être nul, le risque d’émergence ou de réémergence dans un pays comme la France de maladies à vecteurs en provenance des pays tropicaux doit être fortement relativisé (paludisme, dengue, fièvre jaune…)…. Les inquiétudes liées aux effets directs du stress thermique sur l’organisme humain paraissent beaucoup plus fondées. Un réchauffement modéré (£ 2°C en moyenne annuelle) aurait des effets bénéfiques en hiver, mais entraînerait une légère augmentation de la mortalité estivale. Un réchauffement plus important (< 3°C en moyenne annuelle) n’abaisserait pas davantage la morbidité et la mortalité de saison froide,mais accentuerait la mortalité de saison chaude au point de la rendre prépondérante sur l’année. La multiplication des grands paroxysmes thermiques serait plus préjudiciable que le relèvement de la valeur moyenne des températures. Le vieillissement de la population constituera un facteur croissant de vulnérabilité face au climat ». Le rapport de Greenpeace sur le changement climatique ne cherche pas à alarmer.

S’appuyant sur des experts reconnus, il fait le point de l’impact du changement climatique sur la France et sa population. Ainsi les activités agricoles ne seraient pas perturbées gravement. «  Le changement climatique générera des conditions, souvent plus favorables, parfois plus défavorables suivant les productions. Les grandes cultures et les prairies devraient être plutôt favorisées, sauf dans le sud où apparaît le risque de sécheresses accentuées, accompagnées de températures élevées. Les arbres fruitiers pourraient être exposés à des risques de gel accrus au moment de la floraison. Pour la vigne, le réchauffement est plutôt gage de qualité et régularité tant qu’il reste dans une gamme de 1 à 2°C. »

Le rapport

E.D.D. : La fonte des glaces en Antarctique

La Nasa publie une carte présentant la réalité de la fonte de la banquise.

Nasa

Arts : Détournements

« Martine devient lesbienne », « Martine vole » etc. : la célèbre collection de livres d’enfants est savoureusement évoquée sur Internet où un artiste détourne les couvertures à sa façon.

Le site Tremechan

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Les Tice

Un français à l’Icann

Jean-Jacques Subrenat, un ancien ambassadeur, a été désigné au conseil d’administration de l’Icann, cette association qui gère les noms de domaines sur Internet.

L’Icann

le Cafe

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