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Patrick Picard, Le Café Pédagogique

Un dossier sur la formation des enseignants… Le Café ne doute de rien. Comment faire le point sur un sujet qui a suscité, ne serait-ce que dans les dernières années, des milliers d’articles, de publications, de point de vues, de prises de positions enflammées…

Le Café prend toutefois le risque d’un essai de synthèse, s’adressant autant aux enseignants des écoles qu’à ceux du second degré ou de l’enseignement agricole…

La formation est évidemment un enjeu essentiel du métier d’enseignant. Chaque nouvelle prescription ministérielle explique qu’il « faudra former prioritairement les enseignants à… » (l’intégration des élèves handicapés, les nouveaux programmes, le travail en équipe, la sécurité routière, l’évaluation, le travail en groupe, l’enseignement des TICE…), déclinant à l’infini la liste des urgences, tout en s’appliquant chaque année à organiser les conditions de plus en plus difficiles de sa mise en œuvre, en rognant les crédits, supprimant les remplaçants, exigeant sans moyen le remplacement des profs en stage, oubliant de qualifier ses propres formateurs…

Les enseignants, de leur côté, vivent souvent de plus en plus mal cette exigence du  » changement « , sommés d’être autre chose que ce qu’ils sont tout en étant la plupart du temps livrés à eux-mêmes, sans cadres collectifs de travail ni accompagnateurs attentionnés de leurs difficultés quotidiennes.

Moralité : nombreux sont ceux qui cherchent ailleurs que dans l’institution les conditions de leur développement professionnel. Associations ou syndicats deviennent alors le lieu de l’élaboration collective de la pensée professionnelle, lorsque la pensée officielle nie le métier. Mais pour la plupart, la solitude de la classe (parfois revendiquée dans un rapport finalement libéral au métier) est l’ordinaire.

Pourtant, de nombreuses recherches montrent la nécessité de la formation, à la fois pour rendre disponible l’énorme masse de travaux universitaires susceptibles d’aider l’enseignant à faire face aux difficultés d’apprentissage ou de mobilisation des élèves, mais aussi pour confronter les démarches pédagogiques, les différentes façons d’être  » dans le métier « . Mais pour cela, il est nécessaire de construire des cadres d’action qui ne se résument pas au « bourrage de crâne » ou à la normalisation pédagogique. Quelles que soient les bonnes volontés des formateurs, il est éminemment complexe d’organiser des actions de formations efficaces, qui amènent les enseignants à plus d’efficacité, mais aussi moins de difficultés à faire leur travail. Comme toute profession, expliquent les ergonomes, les enseignants doivent trouver le moyen de faire  » tranquillement  » leur travail, sans souffrance ni culpabilisation excessive. On en est loin.

Puisse ce modeste dossier ne pas produire l’inverse de cet objectif, et aider les enseignants à comprendre les enjeux pour se construire des cadres collectifs d’action plus efficaces.

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Dossier coordonné par Patrick Picard (contact)