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Par Françoise Solliec

Si le réseau local des écoles et des établissements d’enseignement artistiques (musique, danse, théâtre) sous tutelle du ministère de la culture apparaît aujourd’hui pour les communes qui les abritent adapté et performant au regard d’autres pays, les améliorations (lisibilité, équilibrage et mutualisation au sein d’une région) prévues par la loi de décentralisation d’août 2004 ne se sont pas mises en place. Dans un rapport récent, la sénatrice Catherine Morin-Desailly émet une vingtaine de propositions « pour sortir de l’impasse ».

Actuellement, les établissements d’enseignement artistiques sont, à de rares exceptions près, sous la responsabilité des communes, tant pour leur fonctionnement (demande d’agrément et recrutement des enseignants notammet) que pour la majeure partie de leur financement. C’est souvent aussi au niveau des communes que s’élabore une politique d’ouverture et d’initiation à l’éducation artistique en liaison avec les établissementsd scolaires.

La loi de 2004 prévoyait dans son volet enseignements artistiques l’élaboration « d’un schéma départemental de développement des enseignements artistiques » et la mise en place, au niveau des régions, de cycles d’enseignement professionnel initial, CEPI, intégrés dans les plans régionaux de formation professionnelle. Or, à ce jour, un seul PRDF, celui de Poitou-Charentes, a intégré un volet enseignements artistiques.

En effet, les collectivités s’inquiètent à la fois du manque de transparence des transferts financiers de l’Etat prévus par la loi et du montant de ces transferts, la mise en place des CEPI induisant des frais qui n’existaient pas auparavant.

Dans son rapport, Catherine Morin-Desailly propose tout d’abord « une méthodologie pour sortir de l’impasse » et de « réaffirmer la nécessité d’un consensus national autour du caractère prioritaire des enseignements artistiques en France ». L’Etat devrait urgemment « clarifier et conforter le volet financier de la réforme ». Il devrait aussi se « repositionner sur ses missions de pilotage et d’accompagnement » et assurer une meilleure coordination entre ministères de la culture et de l’éducation nationale.

Il s’agit aussi pour le Sénat de « consolider la rénovation des enseignements artistiques », en regrettant que les arts plastiques ne soient pas concernés par cette réforme. Il est donc préconisé dans le rapport de « répondre au défi de la démocratisation » et délargir l’accès aux établissements « dans le cadre de campagnes Osez le conservatoire ! ».

Le rapport recommande enfin d’ « assurer la continuité et la cohérence des parcours vers l’enseignement supérieur », dans le cadre d’une réflexion sur des pôles de ressources régionaux, afin de « préciser les finalités des formations professionnelles artistiques ».