LE FAIT DU JOUR
On apprend mieux avec les TICE confirme une étude anglaise
ÉDITORIAL
Vivement la semaine des quatre samedis
LE SYSTEME
Une instit de maternelle écrit à Darcos l La rentrée dans le 93 l Le SGEN CFDT veut un vrai projet pour l’Ecole l Le transfert d’emplois de personnels administratifs aux collectivités locales annulé l Le RERS 2008 est paru.
L’ÉLÈVE
Ecole et famille l Charente maritime : des transports scolaires désorganisés
LA RECHERCHE
La Carte Scolaire, d’Agnès Van Zanten et Jean-Pierre Obin., Que Sais-Je, PUF, 2008.
CITOYENNETE
L’Unicef s’engage contre la réforme de l’ordonnance de 1945
LES DISCIPLINES
En classe avec « Entre les murs » l Musique : Découverte d’une nouvelle étude de Beethoven
LES TICE
Manuel numérique : le ministère insatisfait
Le fait du jour
On apprend mieux avec les TICE confirme une étude anglaise
« C’est clair, quand les écoles utilisent effectivement les nouvelles technologies cela peut avoir un impact direct sur les résultats des élèves ». Pour le Becta, l’administration britannique en charge des TICE, les écoles qui utilisent les TICE voient la motivation des élèves et leurs résultats monter. Le Becta estime que 52 000 élèves ont vu leur résultat au GSCE (l’examen de fin d’école obligatoire) monter d’un cran de D à C suite à l’usage des TICE. L’utilisation des TICE chez soi est aussi corrélée statistiquement et amène de meilleurs résultats en maths et anglais. L’introduction de TBI en classe s’accompagne de meilleures performances. « Les écoles devraient utiliser au maximum Internet, les téléphones portables , les TBI; les blogs, les podcasts pour créer un environnement stimulant pour les élèves » estime le Becta.
Ces propos s’appuient sur plusieurs études menées de 2002 à 2007. Elles confirment des travaux précédents dont le Café avait rendu compte. Si elles ne lèvent pas totalement le voile sur les facteurs qui expliquent ces progrès scolaires, elles montrent que les TICE améliorent la motivation des élèves.
Sur le Café, trois étude sprécédentes
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Vivement la semaine des quatre samedis
Quand mai 68 n’était pas une période historique mais un récent passé, le jeudi il n’y avait pas école et dans les familles, espérer «la semaine des quatre jeudis » c’était un peu comme « croire au Père Noël », une douce utopie, un rêve de cancre, un espoir de rêveur, de contemplateur de nuages. En primaire, désormais, il y a la semaine des quatre jours, trois jours à rester à la maison, faire du sport, de la musique, s’amuser, ne rien faire, ce n’est pas si mal.
Enfin, ce ne serait pas si mal car petit à petit, ce temps gagné est grignoté par les activités périscolaires. La dernière annonce en date, celle de cours d’anglais en dehors du temps scolaire, se rajoute aux séances de soutien et autres stages de remise à niveau. En dehors du temps scolaire, certes mais dans l’école. Les élèves en difficulté, souvent peu friands de ces heures passées dans la salle de classe sont invités à y passer plus de temps encore. Il est difficile de condamner des efforts réalisés pour permettre à tous les enfants d’apprendre le minimum requis pour se débrouiller dans la vie. Mais une fois encore, on regrette que la réponse aux difficultés d’apprentissage soit proposée exclusivement dans le cadre du système.
Combien d’enseignants, de parents ont constaté que des enfants repérés en difficulté scolaire révélaient de véritables talents dans des activités sportives, culturelles ou dans la vie sociale. Talents modestes ou éclatants, visiblement, ils éclosent là où les contraintes scolaires ne les freinent pas. Et pourtant, la réussite est souvent subordonnée à la maîtrise des apprentissages de base. Relier les deux mondes, les deux univers, celui des apprentissages formels et celui des apprentissages informels est un défi lancé à tous les éducateurs.
Les collectivités locales pourraient constituer le liant, construire les passerelles et redonner aux enseignants une place reconnue au cœur de la cité. Mais voilà, comme pour la semaine des quatre jeudis, on rêve encore car pour que tout cela existe, il faudrait avant tout que la politique éducative soit pensée globalement et non pas sujette aux à coups des annonces, et soit fédératrice plutôt que jacobine.
Monique Royer
Une instit de maternelle écrit à Darcos
« Je suis très choquée par les propos méprisants que vous avez tenus lors de l’audition de la commission publique des finances au Sénat, le trois juillet dernier, vis-à-vis du travail des enseignants de petite section d’école maternelle, dont la fonction serait essentiellement de « faire faire des siestes à des enfants ou leur changer les couches ». Pour Muriel Quoniam, par ailleurs présidente de l’ICEM, « cette réflexion prouve votre ignorance totale de l’école maternelle, des enfants qui la fréquentent et du personnel qui y travaille. Elle n’a pour but que d’amuser la galerie sur le dos d’une institution publique (et de son personnel) dont votre souci essentiel est de convaincre l’élu et l’électeur qu’elle doit disparaître car trop coûteuse ».
Elle réagit à l’intervention de X. Darcos au Sénat. Dans le film de cette audition on entend le ministre dire : « »Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? Je me pose la question, ces personnes ayant la même compétence que si elles étaient par exemple institutrice en CM2. Donc la question du préélémentaire me paraît devoir être posée ».
La Lettre ouverte de M. Quoniam
Sur le Café, l’intervention de x Darcos
La rentrée dans le 93
Une rentrée sans trop de heurts pour l’inspecteur d’académie, une liste de difficultés qui s’allonge et sur lesquelles il faut être très vigilants pour la FCPE 93, un programme d’actions chargé pour les deux parties, telle s’annonce l’année 2008-2009 en Seine–Saint-Denis.
Lire le reportage de F Solliec
Le SGEN CFDT veut un vrai projet pour l’Ecole
Pour le SGEN-CFDT, l’accumulation des mesures annoncées par Xavier Darcos depuis 1 an ne dessine en rien un projet global pour l’école. Si certaines des mesures ont bien été prises pour régler un problème identifié (suppression des heures du samedi matin, accompagnement éducatif, stages de langues, prime aux néotitulaires, etc.), on en cherche en vain la cohérence. Et comment pourrait-on croire que les suppressions de postes, effectives ou annoncées, vont améliorer les performances du système éducatif français ?
Pourtant, cette dégradation des conditions de travail n’entraîne pas pour autant un refus de fonctionner. « Les collègues n’ont pas envie que ça ne marche pas » explique Thierry Cadart « et les jeunes sont demandeurs d’effectuer des heures supplémentaires, comme le montrait notre enquête sur les conditions de travail dans les collèges ».
On a bien l’impression que le ministre va enterrer les réflexions de la commission Pochard. Aujourd’hui, ce n’est que sur le lycée que porte la réflexion de fond, mais vu l’urgence de la mise en place, le projet pourrait bien aussi se voir complétement dénaturé ».
Lire le reportage de F Sollliec
Le transfert d’emplois de personnels administratifs aux collectivités locales annulé
Le Conseil d’Etat a annulé deux arrêtés de transfert de personnels administratifs, de cantine et ménage nous apprend l’AFP.
Le RERS 2008 est paru
« Repères et références statistiques (RERS) sur les enseignements, la formation et la recherche » est un peu la bible de tous ceux qui s’intéressent à l’Ecole. Ils y trouvent les statistiques dont ils ont besoin sur le système éducatif, les élèves, les diplômes, les personnels et les budgets.
Rédigée par la DEPP (ministère), l’édition 2008 apporte plusieurs nouveautés : l’accès à la licence des bacheliers, la réussite au bac par série etc.
Ecole et famille
« Il existe toujours des tensions entre les attentes des enseignants et l’implication des parents, et les freins à la création d’un lien durable école-familles perdurent : on n’est pas encore passé de contacts individuels à des relations institutionnelles dans des espaces collectifs de travail. Comment alors mettre en place une relation qui ne soit vécue ni comme une intrusion, ni comme une absence des familles ? Comment faire évoluer l’image historique de l’institution scolaire qui doit « sauver » les élèves de leurs familles ? » Ce numéro de rentrée des Cahiers pédagogiques explore les malentendus entre Ecole et parents. Il montre la diversité des situations.
Sur le Café, le Guide de rentrée des parents
Charente Maritime : des transports scolaires désorganisés
Dans beaucoup de lieux, l’école dépend du transport scolaire. C’est vrai en Afrique, lorsque la distance entre la maison et l’école diminue les chances de suivre une scolarité prolongée. C’est vrai aussi en Charente Maritime où la rentrée a pris pour les élèves un air de gymkana. Une société de transport a remporté l’appel d’offres pour la totalité du département. En lieu et place des différentes compagnies qui sillonnaient les routes charentaises souvent rurales, un système unique baptisé « Les Mouettes ».
Des bus qui ne passent pas, des villages qui ne sont plus desservis, des temps prévisionnels de trajet s’apparentant plus à un supersonique qu’à un modeste car, on ne compte plus les incidents qui ont émaillé la semaine de rentrée. A La Rochelle, des lycéens ont attendu jusqu’à douze heures trente un bus prévu deux heures plus tôt. Du côté de Surgères, des parents se sont aperçus qu’aucun arrêt n’était prévu désormais dans leur village, obligeant leurs enfants, de retour du collège ou du lycée professionnel, à parcourir cinq kilomètres à pied. On ne compte plus les chauffeurs perdus, ne sachant plus quel circuit prendre. Les établissements scolaires recueillent les plaintes, impuissants. La situation est d’autant plus cocasse que le président du Conseil Général n’est autre que Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports.
Certes, les choses devraient rentrer progressivement dans l’ordre mais ces anecdotes nous rappellent que la question des transports scolaires est loin d’être secondaire. Une dépêche de l’Afp soulignait la semaine dernière les conséquences des heures de soutien en primaire sur l’organisation du ramassage scolaire. Rallonger la journée est parfois impossible. On arrive alors à des heures de soutien placées le midi, sans que la pause méridienne en soit pour autant augmentée. Dans certains cas, prendre le bus ou apprendre, il faut choisir !
La recherche
La Carte Scolaire, d’Agnès Van Zanten et Jean-Pierre Obin., Que Sais-Je, PUF, 2008.
Co-rédigé par deux références en matière de politique éducative, ce petit opuscule décortique avec talent l’évolution de la pensée d’Etat en matière de carte scolaire, depuis la massification des années 60, quand la création des collèges a donné l’espoir de réunifier les élèves qui vivaient séparés, les plus humbles au cours complémentaire, les plus favorisés dans les petites classes des lycées.
Il passe au crible les conséquences de la décision de Nicolas Sarkozy, de supprimer d’ici 2010 la carte scolaire, notamment en dressant un premier bilan des évolutions constatées depuis 2007. Ainsi, si les demandes de dérogation restent peu nombreuses, les auteurs portent un « jugement réservé » sur la mise en œuvre de l’objectif d’amélioration de la diversité sociale dans les établissements. « C’est aux deux extrémités de la hiérarchie des établissements que la mixité sociale est mise le plus à l’épreuve » : peu d’élèves modestes dans les établissements convoités, et disparition des catégories moyennes et favorisées dans les établissements les plus « évités ».
S’appuyant notamment sur les travaux de Nathalie Mons, bien connus des lecteurs du Café, A. Van Zanten et J.-P. Obin estiment que les politiques de « libre choix » ne montrent nulle part en Europe leur efficacité en instaurant un « cercle vertueux » qui améliore la qualité des résultats scolaires sous la pression du libre marché. « Contrairement à ce qu’on observe dans le secteur marchand, les usagers de l’éducation sont peu mobiles », surtout pour les familles les moins dotées culturellement. « Les parents de milieu défavorisé sont surtout victimes des choix des parents plus favorisés qui recherchent « l’entre-soi » scolaire, social et ethnique ». Même dans les établissements ordinaires, on recrée souvent des formes de ségrégation par le biais d’options ou de classes de niveau pour attirer les bons élèves. Les établissements qui accueillent les publics les mois faciles ont moins besoin d’un surplus de moyens (souvent assez conséquents dans les zones « Ambition Réussite », disent les auteurs) que de compétences internes et d’accompagnements externes de proximité en matière pédagogique et éducative.
La mixité sociale, dont il est désormais avéré que c’est le premier facteur d’efficacité d’un établissement, n’est pas forcément un objectif partagé par tous, écrivent crûment les auteurs. Du côté des enseignants comme du côté des parents, on est parfois tenté de protéger ses intérêts, et il est difficile pour les élus (sous pression des électeurs) et l’administration de l’Education Nationale de travailler ensemble pour faire jouer à la sectorisation scolaire sa vraie fonction : réduire l’impact des ghettos territoriaux qui se développement dans les zones urbaines…
Patrick Picard.
Citoyenneté
L’Unicef s’engage contre la réforme de l’ordonnance de 1945
Après une prise de position remarquée contre la réforme de l’ordonnance de 1945 sur les mineurs, Unicef France amorce une campagne sur cette question. Une trentaine de personnalités se sont engagées à réagir sur cette question. Xavier Emmanuelli, Guy Gilbert, JC Guillebaud, Claude Roméo, Bernard Stiegler apporteront leur expérience.
Les disciplines
En classe avec « Entre les murs »
Ca sera le succès de la rentrée. Le film « Entre les murs » de L. Contet sort le 24 septembre. Mais son dossier pédagogique, réalisé par Zéro de conduite, le précède.
Il offre des pistes intéressantes pour l’enseignement du français en seconde , de l’éducation civique en 6ème et seconde (sur le thème de l’intégration) et enfin de SES (sur école et socialisation.
Musique : Découverte d’une nouvelle étude de Beethoven
Selon Reuters, un universitaire australien vient de découvrir la dernière étude de Beethoven.
les tice
Manuel numérique : le ministère insatisfait
L’appel d’offre lancé par le ministère pour des manuels numériques légers « s’est révélé infructueux » annonce le ministère. « Par rapport aux exigences de la pédagogie, la technologie aujourd’hui n’apporte, en effet, que des réponses partielles : actuellement, il est notamment impossible de disposer, avec l’encre numérique, de la couleur, indispensable pour des ouvrages scolaires ».
Le communiqué annonce un séminaire sur les manuels numériques en octobre.
le Cafe
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