LE FAIT DU JOUR
Entre les murs : un film en dehors de l’École ?
ÉDITORIAL
Médailles : la leçon de Fromentine
LE SYSTEME
Les lycéens au cœur de la réforme des lycées l Lycée : Gaudemar parle l Les revalorisations au J.O. l Agricole : Précarité l Doublement des suspensions de profs au Royaume-Uni l Rennes perd son recteur.
L’ÉLÈVE
L’entrée en 6ème vue par les 4ème l Echec scolaire : le cas de Renaud l Les DYS c’est quoi ?
LA CLASSE
Les difficultés langagières des jeunes du professionnel
LA RECHERCHE
Le système éducatif
CITOYENNETE
Les élections sénatoriales
LES DISCIPLINES
Le changement climatique facteur de préoccupation pour 2 Européens sur 3 l Français : Le Goncourt des lycéens l S.E.S. : La contre-attaque ?
LES TICE
Faites vous prêter un TBI
Le fait du jour
Entre les murs : un film en dehors de l’École ?
Peut-on tirer un enseignement pédagogique du film « Entre les murs » ? « En réalité, le film n’est jamais véritablement « entre les murs » de l’école… Ce qu’on nous montre comme matrice pédagogique, c’est un vague cours magistral dialogué, où, en l’absence de structuration pédagogique, de lest intellectuel, d’enjeux culturels, le professeur est contraint de jouer avec la séduction, la pression et la sanction ». Face au vent médiatique, Philippe Meirieu met en garde contre les interprétations qui peuvent être tirées du film.
« Il faut absolument refuser que ce film soit interprété par les uns comme un acte de foi dans une pédagogie compassionnelle qui se suffirait à elle-même et, par les autres, comme la dénonciation implicite d’une démission éducative orchestrée par quelques pédagogues irresponsables ». Pour P. Meirieu le film de F. Bégaudeau ne montre en rien une démarche pédagogique exemplaire.
Lire la tribune de P. Meirieu sur le Café
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Médailles : la leçon de Fromentine
C’était lors des dernières vacances de Printemps dans cette petite commune de Vendée. Une quinzaine de jeunes d’une colonie de vacances de Seine-Saint-Denis faisaient l’apprentissage du surf. Je les observais tomber à répétition dans l’eau froide, se remettre d’aplomb sur la planche avant de prendre à nouveau un bain froid. Je me disais qu’il était dommage que leurs professeurs ne voient pas leur obstination.
C’est cette motivation que Xavier Darcos souhaite encourager en distribuant des médailles aux bacheliers. « Je ne réduis pas le mérite à une simple distribution de diplôme ou de bon point » déclare-t-il dans Le Parisien. Mais je crois très important que les adultes, si exigeants avec les élèves, leur retournent ensuite une reconnaissance. La remise de prix ou de diplôme n’est donc pas seulement une récompense, mais une marque de gratitude de l’école envers les élèves qui illustrent les valeurs de l’école ».
Dans un pays où une coterie célèbre l’ennui comme une vertu scolaire et méprise le bac, il faut reconnaître que X. Darcos n’a jamais eu de mots dévalorisants pour les bacheliers. On peut le croire quand il parle « d’encourager les jeunes lorsqu’ils réussissent par la force de leur travail, malgré les difficultés, familiales, sociales ».
Pour autant la récompense est-elle un bon outil de motivation ? De nombreux travaux de psychosociologie apportent des réponses à cette question. La motivation n’est plus présentée comme quelque chose d’inné mais de construit. A la fin des années 1970, Lepper et Greene ont publié un livre au titre révélateur : « les coûts cachés des récompenses ». Ils ont pu montrer que la motivation intrinsèque, celle que l’élève se construit, est toujours plus efficace que l’extrinsèque. Pire encore, celle-ci fait disparaître l’intrinsèque. La récompense quand elle est perçue comme un outil de contrôle a un effet décourageant.
Nul doute qu’à Fromentine, nos jeunes n’attendaient aucune médaille s’ils tenaient debout sur la planche plus d’une minute. Ils n’étaient pas là pour recevoir et avoir mais pour devenir et être. Et ils trouvaient sur la plage les ingrédients que les psychosociologues ont identifié pour construire cette motivation intrinsèque : faire partie d’un groupe, relever un défi, avoir de la liberté dans la gestion de l’apprentissage. Certains de ces éléments se retrouvent d’ailleurs dans la réforme du lycée que préconise un certain X. Darcos….
Sur la question de la motivation, on consultera avec profit « Apprendre et faire apprendre », PUF.
Les lycéens au cœur de la réforme des lycées
« Pour la réforme du lycée, je veux débattre aussi avec les lycéens. Et voilà pourquoi, à la fin du mois d’octobre, je ferai venir à Paris tous les élus, de chaque lycée de France ». Cette annonce, lors de l’émission « A vous de juger » sur France 2, illustre les relations compliquées du ministre avec les lycéens.
Quelques jours auparavant Xavier Darcos souhaitait la création d’une UMP lycées et dénonçait la première organisation lycéenne, l’UNL, comme sous-marin socialiste. Mais au dernier B.O. il a aussi pris soin d’organiser soigneusement les élections des délégués lycéens et de leur accorder de la considération. Faire venir un ou deux représentants des 1563 lycées (sans compter les 1027 L.P.) ne sera pas une mince affaire…
Le ministre a aussi apporté quelques éclairages sur la réforme du lycée annonçant un enseignement du droit, une vieille demande lycéenne, et une « préparation à la société numérique » en précisant que ce ne serait pas un enseignement « sur la machine ». Un point à suivre de près : l’expérience de l’option informatique des années 1980 a été un échec pour l’intégration des TIC.
Lycée : Gaudemar parle
« S’attaquer aux structures, cela ne veut pas dire tailler à la hache dans les emplois, mais bien avoir une idée moderne, novatrice de l’enseignement dans un cadre pédagogique ». C’est dans un blog de La Provence que J.-P. de Gaudemar, recteur d’Aix-Marseille chargé de la réforme du lycée par X. Darcos, a communiqué sur le projet de nouveau lycée.
Il développe les grands axes déjà décrits par X. Darcos : des enseignements modulaires, des heures d’études, un nouveau bac avec davantage de contrôle continu. Plus nouveau il a donné en exemple l’introduction de la technologie au lycée. Il a marqué le souci d’intégrer les régions à la réflexion menée sur cette question.
Sur le Café,la réforme du lycée
Les revalorisations au J.O.
Annoncées par Xavier Darcos, les mesures de revalorisation sont publiées au Journal Officiel du 12 septembre. Elles concernent trois catégories de personnels : les nouveaux professeurs, les directeurs d’école, les enseignants effectuant des heure supplémentaires.
Ces derniers, exerçant obligatoirement dans le secondaire, se verront attribuer une prime de 500 € s’ils assurent au moins 3 H.S. Elle sera versée au cours du premier trimestre.
Les directeurs d’école toucheront une indemnité de sujétion spéciale dès la première classe : 1495 € pour 1 à 4 classes, 1695 de 5 à 9 classes, 1895 pour 10 classes et plus. 200, 400, 600 € seront versés en une fois au cours du premier trimestre, le reste étant mensualisé. Les taux sont majorés de 20% dans l’enseignement spécialisé. L’indemnité attribuée aux directeurs d’école spécialisée est supprimée.
Enfin le ministère crée une « prime d’entrée dans les métiers d’enseignement, d’éducation et d’orientation » destinée aux enseignants, COP, CPE. Elle est de 1 500 €.
Agricole : Précarité
C’est peu connu, mais les emplois précaires ne manquent pas au Ministère de l’Agriculture, enseignants contractuels, personnels Atos ou de direction, leur situation, au moindre accroc peut devenir aberrante. Un blog propose de recueillir leurs témoignages, une façon plutôt humaine de lutter contre la précarisation. On y lit l’histoire de cet enseignant qui doit régulièrement déménager, sa petite famille sous le bras, celle d’une employée en cuisine qui n’est pas payée pendant son arrêt maladie, et d’autres encore.
Le blog raconte aussi des mobilisations qui aboutissent comme celle du lycée agricole de Sartène qui, dès la rentrée, a retrouvé deux agents contractuels grâce à la ténacité des personnels.
Le blog des précaires de l’enseignement agricole
Doublement des suspensions de profs au Royaume-Uni
Selon BBC News, le nombre de professeurs suspendus aurait augmenté de 86% au Royaume-Uni. Le premier motif est la protection de l’enfance, ce qui regroupe las actes de violence verbale ou physique et la pédophilie. Les syndicats britanniques font état d’une montée des accusations infondées suivies immanquablement par des mesures de suspension prises automatiquement par les autorités.
En 2005 Claude Lelièvre avait montré en France le doublement des plaintes contre les enseignants suivies dans trois cas sur quatre par la reconnaissance de l’innocence de l’enseignant.
Sur le Café, C. Lelièvre : les risques du métier
Rennes perd son recteur
Un décret publié au J.O. du 12 septembre annonce le départ du recteur de Rennes, Jean-Baptiste Carpentier. Il intègre le cabinet du Premier ministre.
L’entrée en 6ème vue par les 4ème
Anouk, Capucine, Coline, Delphine, Elodie, Maud, Pierrick, Quentin, Sarah, Tiphaine et d’autres encire, tous élèves de 4ème du collège Malraux de Voreppe, ont pensé à leurs camarades de sixième. Ils leur proposent un livre numérique, réalisé en cours de technologie, présentant le collège. Avec de bonnes questions : comment est la cantine et que mettre dans son cartable le jour de la rentrée.
Echec scolaire : le cas de Renaud
« Renaud a aujourd’hui presque 20 ans, il rentre cette année en Bac Pro vente. Sa mère, Julie, nous a raconté son parcours scolaire vécu en exil de la lecture ». Le témoignage de Renaud vient enrichir le blog ouvert pour la Journée du refus de l’échec scolaire. Enseignants et parents, venez témoigner !
Les DYS c’est quoi ?
« Dyspraxie, dyscalculie, dysgraphie, dysorthographie, dysgnosie des signes conventionnels… autant de troubles correspondant à des « pannes » de natures différentes : panne de fonctions cognitives, panne d’apprentissage, panne d’un outil, panne d’une acquisition… Repérer ces troubles multiformes n’est pas toujours facile ». Sur le site académique de Poitiers, le Dr Alain Pouhet fait le point sur ces DYSfonctionnements et montre que faire localement face à ce stroubles.
La classe
Les difficultés langagières des jeunes du professionnel
Sur 17 000 jeunes signalés comme en difficultés de lecture dans l’éducation nationale, les 3 quarts sont en L.P. (un pourcentage qui va régressant), 20% en lycée (une proportion qui a triplé depuis 2004 !). Deux groupes de travail de l’académie de Versailles se sont attachés à mieux connaître ces élèves et à proposer des actions aux enseignants.
L’enquête menée auprès de 110 enseignants montre des difficultés pour lire les énoncés, rédiger des phrases, prendre la parole. La brochure académique propose des activités adaptées en français, mais aussi en histoire-géographie, maths et enseignement professionnel.
La recherche
Le système éducatif
« 126 ans après les lois Jules Ferry pour le primaire, l’école française réussira-t-elle à démontrer son efficacité au XXIème siècle ? ». Pour répondre à cette question, Jean-Louis Auduc, directeur adjoint de l’IUFM de Créteil, propose un état de s lieux sans concession et actualisé du système éducatif.
Il retrace brièvement l’histoire de l’Ecole pour amener à une réflexion appuyée sur une large documentation aux problèmes de l’école d’aujurd’hui. Chacun est mis en perspective d efaçon claire et efficace.
Il est ainsi question de la décentralisation, du socle commun, de l’orientation, de l’établissement dans son environnement, de « l’usager client », des rapports école – entreprise et de l’égalité des chances.
Par ces présentations claires, l’ouvrage, recommandé aux étudiants préparant les concours de l’enseignement, apprendra beaucoup aux acteurs de l’Ecole : profs en exercices, parents délégués etc.
Jean-Louis Auduc, Le système éducatif. Un état des lieux, Paris, Hachette 2008, 384 pages.
Sur le Café, article de JL Auduc sur la formation
Citoyenneté
Les élections sénatoriales
Le renouvellement du tiers des sénateurs aura lieu le 21 septembre dans les 39 départements de la zone A : de l’Ain à l’Indre, le Territoire de Belfort et la Guyane, ainsi que 4 collectivités d’Outre Mer. 114 sièges sont à pourvoir (dont 12 nouveaux) par 50 720 grands électeurs.
Les disciplines
Le changement climatique facteur de préoccupation pour 2 Européens sur 3
Devant le terrorisme, juste après la pauvreté, le changement climatique est ce qui soucie le plus les Européens, montre une enquête publiée par la Commission européenne. Le taux est particulièrement fort cheez les hommes, éduqués, jeunes et votant à gauche. Mais près d’un Européen s’estime mal informé sur ce phénomène.
Les Européens estiment aussi que leurs gouvernants et les grandes entreprises n’en font pas assez. Eux-mêmes agissent : c’est le tri des déchets la baisse de la consommation énergétique qui leur est accessible.
En conclusion, la Commission appelle à un effort éducatif. « Les résultats de cette enquête montrent que les Européens sont fortement préoccupés par le changement climatique et clairement disposés à entreprendre des démarches pour lutter contre lui, mais parfois ils manquent de connaissance et d’information sur la manière de le faire. Accroître les niveaux de connaissance parmi les citoyens à propos du changement climatique et des manières de le combattre est essentiel pour arriver à cela ».
Français : Le Goncourt des lycéens
Xavier Darcos s’est rendu au lycée Jean Vilar de Meaux pour lancer le 21ème Goncourt des lycéens. 15 romans ont été sélectionnés pour cette nouvelle édition du prix. L’événement offre à 2 000 lycéens la possibilité de lire et d’étudier des œuvres sélectionnées. Quant au lycée Vilar, des enseignants se plaignent des retombées de l’assouplissement de la carte scolaire et de la baisse du nombre d’enseignants.
S.E.S. : La contre-attaque ?
Toujours sous la menace d’une révision complète des S.E.S. , les enseignants regroupés dans l’Apses s’arment idéologiquement. D’une part ils ont réuni un riche dossier argumentaire sur les débouchés de la filière, ce qui y est enseigné etc.
Ils peuvent aussi s’appuyer sur un long texte de Christian Laval, publié dans la revue du MAUSS. Pour lui, « le rapport Guesnerie est un travail de commande politique parfaitement honorée. Il ne cache pas son hostilité profonde à ce que sont les SES et à leur démarche et il entend de la manière la plus explicite les remplacer par un catéchisme de « fondamentaux » faisant la part belle à la microéconomie et à une sociologie neutralisée et opérationnelle. De façon plus subtile que l’IDE, le but reste clair : mettre au pas une discipline trop peu inscrite dans le grand consensus libéral du fait de son origine impure à l’époque de la modernisation gaulliste, à un moment où le pouvoir politique ne faisait pas de l’intervention de l’État, de la macroéconomie, et de la question du « partage des bénéfices » des questions complètement taboues ».
Sur le Café, SES une discipline révisée
les tice
Faites vous prêter un TBI
Tester un tableau blanc interactif gratuitement ? C’est ce que propose Speechi qui vise 2 000 prêts cette année. Chaque établissement peut obtenir un TBI mobile en prêt pour une durée de 10 jours.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
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