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Par Françoise Solliec

Mission impossible pour les universités que de définir les masters qui pépareront au mieux les futurs enseignants aux nouveaux concours de recrutement ? Où trouver la recette miracle qui alliera subtilement la maîtrise de connaissances (pluri)disciplinaires de niveau master et l’indispensable formation professionnelle qui permettra de recruter des personnels efficaces de suite, sans parler de garantir d’autres débouchés professionnels aux recalés des concours ?

Les candidats sélectionnés seront les plus aptes possibles à exercer leur métier dès leur recrutement

François Perret, doyen de l’inspection générale et Mark Sherringham, conseiller du ministre, présentaient le 13 octobre à la presse les maquettes générales des futurs concours de recrutement des enseignants du 1er et du 2nd degré. Sur la base des accords passés le 30 septembre avec la CDIUFM et la CPU, ces maquettes répondent au souci de séparer clairement la logique de validation universitaire (le master) et la logique de recrutement (le concours).

Selon François Perret, le concours n’a donc plus pour objectif de de valider des savoirs universitaires mais de sélectionner et de classer. Les nouvelles maquettes répondent également à un souci d’harmonisation et d’égalité entre les disciplines et les degrés. Ainsi, chaque concours comportera deux épreuves écrites pour l’admissibilité (chacune de coefficient 2) et deux épreuves orales pour l’admission (chacune de coefficient 3), qui permettront de sélectionner les candidats les plus aptes à exercer leur métier et à être opérationnels immédiatement.

Les épreuves d’admission seront en effet fondées sur des compétences didactiques. Pour les professeurs des écoles, il s’agit de la préparation d’une « leçon qui sera replacée dans sa progression disciplinaire et dans le déroulement d’une journée de classe dont le candidat précisera l’organisation » et d’un entretien avec le jury, en prenant appui sur une étude de cas ou de textes que le candidat devra analyser. Pour les enseignants du second degré, la leçon, disciplinaire, sera « tirée du programme de collège, de lycée ou des classes post-baccalauréat du lycée … en l’adaptant à un niveau de classe donnée et en l’inscrivant dans un progression disciplinaire ». L’entretien avec le jury est similaire à celui décrit ci-dessus.

Les épreuves d’admissibilité se dérouleront à la fin du premier semestre universitaire, en janvier, les épreuves d’admission en juin. Pour être recruté, le master devra être validé. Les enseignants du premier degré devront de plus être en possession d’un brevet de natation 50 mètres, d’un brevet de secourisme, du certificat informatique et internet C2i et d’un niveau C1 dans une langue étrangère.

Pour les enseignants du second degré, les épreuves d’admissibilité continuent à mettre l’accent sur les connaissances disciplinaire, le niveau retenu étant celui de la licence.

Les épreuves resteront nationales pour tous les concours du 2nd degré, académiques pour ceux du 1er degré. A partir des maquettes générales, des ajustements sont à effectuer pour tenir compte des spécificités, notamment pour les PLP et les CPE.

En réponse aux questions, Mark Sherringham indique que les groupes de travail vont désormais se situer sur 3 plans, l’un concernant plus spécifiquement l’enseignement supérieur et l’examen des maquettes de masters qui doivent être transmises en janvier 2009, le deuxième portant sur la question des stages et la première affectation, le troisième sur la revalorisation. Les organisation syndicales, signataires du protocole d’accord, seront informées et pourront émettre des avis qui seront, éventuellement, pris en en considération. Tous les textes réglementaires doivent être élaborés d’ici la fin de l’année scolaire.

Concernant l’avenir des IUFM, désormais écoles internes des universités, Mark Sherringham estime qu’il s’agit pour eux à la fois d’un risque et d’une chance. Les enseignants seront titulaires d’un master comme les IUFM l’avaient demandé, et le ministère fait le pari que les universités sauront, avec l’aide des IUFM, définir des masters qui donneront une première formation professionnelle aux enseignants, tout en permettant l’insertion dans d’autres voies pour les candidats malheureux.

Pour les candidats qui ne seront pas reçus au concours 2009, mais voudront se représenter en 2010, Mark Sherringham indique enfin que des mesures transitoires seront définies.

Les maquettes sont accessibles sur le site du ministère, dans la page sur la réforme du recrutement et la formation des enseignants.