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Par Françoise Solliec

Estimant qu’il est temps de relancer le débat collectif pour que de nouvelles organisations du calendrier scolaire puissent être mises en place dans les écoles primaires à la rentrée, la FCPE donnait le 3 février une conférence de presse pour reposer la question des rythmes scolaires.

La semaine de 4 jours est sans doute le plus mauvais calendrier qui soit déclare Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE. « La semaine de 4 jours impose trop de ruptures aux rythmes biologiques de l’enfant » explique Claire Leconte, professeure de psychologie. Ces ruptures désorganisent les rythmes biologiques et conduisent à un déficit de sommeil chronique. De plus, selon Claire Leconte, « les apprentissages massés sont moins efficaces que les apprentissages distribués dans le temps ».

Pour Evelyne Roques, du syndicat des IEN, le SIEN, l’action de l’inspecteur doit être centrée sur la réussite de l’élève, ce qui suppose de tenir compte des rythmes des enfants et de leurs besoins. La loi laisse la possibilité aux académies d’aménager la semaine scolaire, en concertation avec les municipalités, c’est une opportunité dont il faut se saisir.

Paul Bron, chargé de l’éducation à la mairie de Grenoble, est aussi un de ceux qui estime qu’une véritable réflexion doit être menée sur cette question des rythmes scolaires. Une consultation grandeur nature a donc été entreprise auprès des parents de la ville et des débats organisés avec les enseignants et les IEN. La projection d’un CD réalisé avec Philippe Meirieu sur le respect des rythmes de l’enfant sert d’amorce à la discussion. Les opinions sont très partagées, reconnaît Paul Bron. Il n’est pas facile de revenir en arrière quand chacun a déjà pris ses dispositions et s’est adapté à la semaine de 4 jours. Mais s’il faut prendre en compte les réalités de la vie des parents, il s’agit aussi pour la ville de proposer une offre éducative souple qui puisse s’adapter à différentes formules, tout en compensant la diminution des horaires. On peut jouer sur le temps d’accueil du matin, les horaires de cantine, le temps de sortie, déclare Paul Bron. Ainsi, si les écoles veulent travailler le matin, on peut reporter l’offre socioculturelle sur les fins de journée, de façon à maintenir l’école ouverte jusqu’à 17 h 30, alors que les activités scolaires proprement dites s’arrêtent à 15h 45. De même Paul Bron envisage de maintenir des écoles ouvertes le samedi matin, sans présence d’enseignants, pour des « activités liées à la parentalité ».

Pour Jean-Jacques Hazan, la position de l’ANDEV reflète la grande incertitude des municipalités, « plutôt quand même défavorable à la suppression des 2 heures d’enseignement ». Selon lui, le samedi matin était une journée favorable à l’apprentissage, car de courte durée. Les villes qui fonctionnaient déjà sur 4 jours perdent maintenant 3 semaines de cours. Il faut donc mener les discussions en conseil d’école pour que des projets pédagogiques puissent être établis sur des semaines de 9 demi-journées et des dérogations demandées aux inspecteurs d’académie.

La FCPE appelle tous les parents à s’investir dans ces discussions, en privilégiant l’intérêt collectif, notamment celui des enfants, et en proposant des organisations visant à des journées moins longues et plus nombreuses. Afin de sensibiliser l’opinion publique, plusieurs organisations, dont JPA (jeunesse au plein air) présidée par François Testu, professeur de psychologie et la FCPE, annoncent dès maintenant une journée sur le temps éducatif le 18 mars.