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Par Françoise Solliec

Les syndicats de la FSU concernés par la réforme des lycées (Snes, Snep, Snuep, Snetap et Snupden) exposaient à la presse le 5 février leur position : pas d’expérimentation à la rentrée et demande d’acter ce qui avait été acquis dans les discussions précédentes.

Pour Roland Hubert, co secrétaire général du Snes, la période de discussion en cours nécessite, pour être fructueuse, de retravailler les objectifs de la réforme. Les démarches précédentes n’ont pas permis au débat de s’installer véritablement et le calendrier annoncé est à nouveau très serré : décisions en octobre pour une mise en application en septembre, c’est bien court. « Nous voulons que le débat ait lieu », déclare-t-il, « et nous avons listé une dizaine de points qui nous semblent essentiels pour la réflexion, comme les objectifs de formation, la place de l’accompagnement de l’élève, qui ne doit pas être déconnecté de ce qui se passe en classe et la définition des conditions de travail ».

Les organisateurs de la réunion insistent pour que soient à nouveau actées les propositions qui leur semblaient acquises dans la précédente discussion :

maintien des voies et des séries ;

maintien du baccalauréat comme premier grade universitaire ;

abandon du « tout modulaire » ;

définition hebdomadaire des services et refus de leur annualisation.

Souhaitant que le débat fasse intervenir la profession dans son ensemble, ainsi que les élèves et les parents, les représentants syndicaux estiment qu’il est nécessaire de travailler cette réforme, en partant non pas de la classe de 2nde, qui est avant tout une classe d’articulation, mais du cycle terminal. « On nous demandait de construire la 2nde sans visibilité sur la suite ».

Pour le Snup, le syndicat des PLP, le bac pro 3 ans est une atteinte profonde à la voie professionnelle et met également en danger la voie technologique. La situation dans les LP est particulièrement difficile en ce moment avec la nécessité de répartir la DGH sans que l’on sache exactement de quels horaires les disciplines auront besoin.

Des rencontres entre les syndicats de la FSU et Richard Descoings ont déjà eu lieu, mais pour les représentants syndicaux, le ministre reste le seul interlocuteur. Ainsi, estimant que le temps de l’expérimentation ne peut venir avant le temps du débat, ils ont engagé les personnels à ne pas participer aux expérimentations annoncées, refusant notamment les semaines d’orientation et s’inquiétant de la provenance des 500 emplois qui devraient être affectés aux lycées expérimentateurs, qui ne seront probablement pas, selon les informations en possession du Snes, parmi les établissements les plus défavorisés.

Le congrès national du Snes, en mars, devrait être l’occasion de porter le débat, en attendant le congrès de la FSU, l’an prochain.