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Par Françoise Solliec

Avec la prise en compte des problématiques des énergies renouvelables, le secteur des métiers de l’énergie est aujourd’hui un des secteurs très porteurs en terme d’emplois, du niveau V jusqu’au niveau I. Zoom sur un des établissements de formation offrant une véritable filière d’excellence dans le domaine.

Le lycée polyvalent Maximilien Perret d’Alfortville (94) a été l’un des premiers a être labellisé « lycée des métiers » (métiers de l’énergie) dans l’académie de Créteil. Avec une offre de formation très complète dans sa spécialité, 1 CAP, 4 Bac pro 3 ans qui intégrent désormais les 4 BEP anciennement proposés, 3 baccalauréats techniques, 5 BTS, une licence professionnelle et une filière d’ingénieurs, en partenariat avec l’Ecole des Mines, l’établissement couvre tous les aspects du domaine, que ce soit la domotique, les installations thermiques ou les métiers de l’électrotechnique. Les contenus de formation, très en prise avec l’actualité et les évolutions technologiques, font maintenant une large place aux énergies renouvelables. Le lycée assure de plus des activités de formation continue à l’intérieur d’un GRETA spécifique et des activités de formation à l’apprentissage au travers de 3 CFA.

Soutenu par le ministère de l’industrie, le lycée a ouvert en 2002 une antenne à Pékin, le centre de formation franco-chinois aux métiers de l’énergie qui accueille une centaine d’étudiants de l’Institut de génie civil et d’architecture. Ce centre, en voie d’extension, est très axé sur les équipements des énergies renouvelables.

« Un des points forts de notre établissement », explique le chef de travaux Jean-Pierre Solé, « c’est que, grâce à la région, tous nos équipements sont à l’échelle 1, c’est-à-dire en vraie grandeur. Les élèves travaillent sur des chaudières ou des sytèmes de climatisation de dimensions quasi industrielles et non sur des maquettes pédagogiques. Ils ne sont donc pas surpris par les installations lorsqu’ils arrivent dans les entreprises.

Ces équipements sont par ailleurs utilisés en formation continue, nous disposons d’un des plus gros GRETA de France, le GEFEN, qui nous apporte une importante taxe d’apprentissage, ou pour les présentations de nos partenaires industriels.

La région est également très présente sur le plan de la maintenance et du fonctionnement des équipements généraux du lycée. En échange, nous lui proposons d’exploiter notre expertise pour réaliser une étude sur le rendement de notre système de chauffage et, peut-être, expérimenter de nouvelles solutions ».

L’établissement a déjà une longue histoire professionnelle. Ouvert en 1887 comme école professionnelle de la chambre syndicale de couverture plomberie, il a fait peu à peu évoluer ses formationsdans le domaine des fluides et de l’énergie. Créé collège d’enseignement technique en 1956, puis lycée, il a ouvert le GRETA de formation aux métiers de l’énergie 1980. Il est devenu lycée polyvalent à l’occasion de son déménagement et de sa reconstruction en 1997. La plate-forme technique actuelle a été inaugurée en 2000.

« Cette longue expérience nous apermis d’établir un très important réseau d’anciens élèves, qui occupent des postes à tous les échelons du secteur fluides énergie » continue Jean-Pierre Solé. « Cela faciite beaucoup les recherches de stages et nous assure des contacts très fructueux avec nombre d’entreprises qui nous donnent par ailleurs pas mal de matériel. Les anciens élèves sont aussi très présents à nos journées portes ouvertes et viennent à plusieurs reprises rencontrer les élèves. Ceux-ci, et leurs enseignants, sont également invités aux séminaires de présentation de nos partenaires industriels. Ces contacts permettent d’être en prise avec les problématiques et les évolutions des professions et parfois d’intégrer de nouveaux gestes professionnels dans les formations. Ainsi, Idéal Standard nous a fourni une centaine de lavabos pour que nos élèves apprennent à les percer pour installer les robinets. Ces partenaires organisent aussi des colloques sur les nouveaux instruments de mesure, les évolutions des réglementations, l’utilisation de technologies numériques. Autant d’occasions pour nous de nous familiariser avec les nouvelles compétences et réflexions professionnelles ».

Malgré le succès de ses formations dans un secteur très porteur, « on a chaque année plus d’offres d’emplois que d’élèves » le lycée rencontre aussi des problèmes de motivation et d’absentéisme chez un certain nombre d’élèves, notamment en 1ère année de filière, y compris en BTS. Il s’est donc inscrit dans le dispositif régional Réussite pour tous et a mis en place cette année une politique de « présentéisme, car nous préférons envisager cette action sous un angle positif » conclut Jean-Pierre Solé.