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Après l’annonce par Xavier Darcos du maintien des concours en l’état en 2009-2010, Jean-Louis Auduc, directeur-adjoint d’IUFM, appelle à une refonte des concours : « Trop tournés vers l’amont, c’est-à-dire vers la validation de savoirs universitaires, et peu vers l’aval, c’est- à-dire les compétences nécessaires à l’exercice du métier, ces concours doivent être modifiés dans l’avenir ».

Le ministère de l’éducation nationale vient d’indiquer que les concours de recrutement d’enseignants seront maintenus pour la session 2010, dans leur état actuel.

Compte tenu de la situation : une réforme pleine de paradoxes et de contradictions, mal ficelée et mal gérée, il ne pouvait pas faire moins !

Les phrases évoquant les conditions pour se présenter aux concours indiquent clairement que la possession d’une licence restera le niveau minimal requis pour s’inscrire aux épreuves du CAPES et du CRPE.

L’usine à gaz proposée pour essayer de maintenir un ersatz de mastérisation, pour certains reçus aux concours 2010 qui se verraient refuser d’être fonctionnaire-stagiaire, est d’une fragilité juridique extrême par rapport aux règles régissant les concours de la fonction publique.

Cette proposition doit être retirée pour ne pas déstabiliser les jeunes se destinant au métier enseignant, ne pas pénaliser les jeunes de milieux populaires qui de plus en plus nombreux, selon les statistiques récentes, se présentent à ces concours de recrutement, et éviter une gestion chaotique et irresponsable des stagiaires dans chaque académie à la rentrée 2010.

Il faut cependant remarquer que l’année de stage prévue en 2010-2011 verra, par rapport à aujourd’hui, le stagiaire avoir, à l’entrée dans le métier, moins d’heures consacrées à l’apprentissage des gestes professionnels nécessaires à l’exercice du métier enseignant.

Les actuels concours de recrutement d’enseignants, maintenus en l’état à la session 2010, ne peuvent satisfaire pour les années qui viennent à partir de la session 2011, ceux qui sont attachés à une véritable professionnalisation du métier enseignant devenu de plus en plus complexe, nécessitant une formation solide à la diversité des publics scolaires afin de mettre en œuvre les conditions de la réussite du maximum d’élèves.

Trop tournés vers l’amont, c’est-à-dire vers la validation de savoirs universitaires, et peu vers l’aval, c’est- à-dire les compétences nécessaires à l’exercice du métier, ces concours doivent être modifiés dans l’avenir.

Espérons que l’année 2009-2010 permettra enfin la construction de concours de recrutement alliant à la fois l’exigence d’un haut niveau de savoir disciplinaire et la nécessaire mise en œuvre des compétences indispensables pour dans la classe, concevoir, développer, évaluer, des activités d’apprentissage ayant l’ambition de faire réussir tous les élèves.

Jean-Louis AUDUC

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