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Par Françoise Solliec

Dans la construction de la chaîne de communication entre établissement, élèves et familles, le cahier de textes est un outil précieux, souvent trop peu et mal utilisé dans sa version papier. La version électronique, qui devrait se généraliser dès la rentrée 2009, offre bien des avantages susceptibles d’entraîner l’adhésion des enseignants.

Seul ou associé à un ENT, le cahier de textes électronique est en lui-même un premier outil de communication avec les familles. Permettant de suivre au jour le jour les activités de l’élève et d’avoir un regard global sur la progression du cours, il offre aux parents une entrée supplémentaire dans la classe ou même dans l’établissement, si sa mise en place a été décidée au niveau du conseil d’administration. Dans la circulaire de rentrée 2009, il est mentionné que « Tout en renforçant la fiabilité des informations transmises et leur élargissement à de nouvelles ressources, la version numérique du cahier de textes facilite l’individualisation des activités demandées aux élèves ». Les recteurs, les inspecteurs, les chefs d’établissement « devront s’attacher à sa généralisation ».

Au lycée Louis Bascan de Rambouillet (78), avec 220 profs, 2300 élèves et 17 bâtiments, le communication est une problématique d’importance. L’établissement s’est donc porté rapidement volontaire pour entrer dans l’expérimentation régionale de l’ENT et dispose depuis 2 ans du produit Eliot de Fylab, qui propose un cahier de textes spécifique. Les enseignants ont reçu une première formation, pour une utilisation basique (publication dans la zone réservée à chacun comme dans un chier papier) puis des compléments, en fonction de leurs souhaits. « Les plus avertis », déclare Jean-Paul Bizeau, chef de travaux, qui coordonne le développement de l’ENT, « l’utilisent davantage comme un livre, avec des leçons, des devoirs, des documents et l’organisent en chapitres datés. Ainsi, à chaque devoir on peut associer le corrigé (mais pas les notes car l’intégration avec les logiciels de vie scolaire OMT n’est pas encore assez poussée), ou proposer une fiche de TP en ligne. Les professeurs peuvent partager entre eux l’accès à leur cahier de textes et échanger ainsi des exercices ou des applications. Les informations sont visibles par les élèves et les parents ».

Aujourd’hui, le cahier papier a pratiquement disparu et les 220 enseignants remplissent le cahier électronique, certains de manière basique, mais une bonne moitié s’y trouvant assez à l’aise. Les élèves, qui ont d’emblée adopté ce fonctionnement, sont une source de pressions supplémentaire.

L’équipement du lycée est en phase avec ses ambitions. Trois gros bâtiments sont déjà équipés d’un ordinateur dans chaque classe et deux vont l’être prochainement. De nombreuses salles disposent d’un video projecteur fixé au plafond, les ressources internes du réseau pédagogique sont interfacées avec l’ENT et pour les logiciels professionnels coûteux, les élèves disposent de licence d’exploitation qui leur permettent de travaille chez eux.

« Les enseignants, qui avaient du mal à se rencontrer en raison de la distance entre les bâtiments, dialoguent maintenant beaucoup par messagerie interne » explique Jean-Paul Bizeau. « Le cahier de textes a renforcé le dialogue avec les parents. On veut aboutir à une situation qui minimise la communication papier et l’ENT permet à chacun d’être informé des événements et réunions ou de disposer des consignes sous forme numérique. Cependant, il faut souligner que ce choix suppose un gros travail de l’équipe de gestion administrative. Il faut tester les produits, recueillir les avis des utilisateurs, suggérer des améliorations, tenir des réunions de travail régulières avec les éditeurs, etc. »

Pour les établissements qui ne disposent pas d’ENT, différentes versions de cahiers de textes électroniques sont proposées sur Internet, élaborées par des enseignants, des communautés ou des sociétés de services. Quelques exemples ont été présentés dans plusieurs éditions récentes du Café pédagogique.