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Par François Jarraud

La grande inconnue de cette rentrée c’est la grippe. Si la pandémie est forte, et tout semble l’indiquer, les établissements vont connaître une véritable désorganisation entre absentéisme des élèves et profs malades.

Un dossier spécial du Café

Qu’est ce que la grippe H1N1 ? Quelles mesures sont prises en France ? Comment cela se passe-t-il dans les autres pays ? Comment parler de la grippe avec les élèves ?

Le dossier spécial du Café pédagogique

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Grippe.aspx

Grippe H1N1 : Pandémie en vue

Selon l’OMS la pandémie grippale « s’étend rapidement » mais les symptômes sont généralement « bénins » et la guérison arrive généralement sans intervention médicale. L’Organisation Mondiale de la Santé avait recensé 182 000 cas dans le monde au 13 août, générant 1 799 décès. Mais on s’attend à une progression très rapide de la maladie. Le gouvernement britannique estime que 25 à 50% de la population sera malade. La grippe devrait faire 50 à 700 000 décès supplémentaires.

En France, tout le monde a les yeux braqués sur la Réunion. L’île a effectué sa rentrée deux semaines avant la métropole. Elle est en hiver et une certaine fraicheur règne sur une partie de l’île. Ce sont ceux qui sont le plus touchées par la grippe. Mais partout le nombre de cas explose. En une semaine le nombre de consultations médicales liées à la grippe a été multiplié par plus de trois. Selon Clicanoo, 5 200 élèves étaient déjà malades à la fin de la deuxième semaine de cours, soit 2% de la population scolaire. « Dans mon collège », nous écrit un enseignant,  » on semble un peu dépassé, j’ai beaucoup de collègues en arrêt et beaucoup d’élèves absents. Aujourd’hui 5 dans une classe, 4 dans l’autre, 6 dans celle où je suis professeur principal ». Malgré les déclarations de Luc Chatel, les établissements restent ouverts.

Article Clicanoo

http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=219074&page=article

Site OMS

http://www.who.int/csr/disease/swineflu/fr/index.html

Le plan gouvernemental

Luc Chatel a présenté le 18 août le plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale. Au plan officiel publié au B.O. spécial du 18 décembre 2008 s’ajoutent deux circulaires envoyées aux recteurs le 30 juillet et aux chefs d’établissement le 19 août. Elles établissent un calendrier d’actions. Enfin le dernier B.O. d’août publie des instructions officielles.

Dès la rentrée, des brochures seront distribuées aux familles pour expliquer les raisons d’une éventuelle fermeture d’établissement et présenter les gestes pour se protéger. Les élèves, de la maternelle à la terminale, seront informés de ces gestes, comme se laver les mains plusieurs fois par jour pendant 30 secondes. « Les responsables des écoles et des établissements scolaires se sont préparés à gérer les cas groupés » affirme le ministère. La circulaire qui leur est adressée se limite à demander la présentation des « gestes barrières ». Si le chef d’établissement constate chez plusieurs élèves des symptômes grippaux, « le directeur d’école ou le chef d’établissement en informe les autorités sanitaires locales. En attendant leur prise en charge médicale, il fait placer les élèves concernés dans un lieu écarté des activités collectives et prévient leurs parents. Il avertit également l’ensemble de la communauté éducative (parents, élèves, personnels) de la situation et des mesures mises en œuvre pour éviter la propagation du virus ».

« Lorsque trois cas de grippe A seront signalés dans une même classe en moins d’une semaine », l’établissement sera fermé a annoncé Luc CHatel le 16 août. Mais le dossier de presse précise que la fermeture est décidée par le préfet « au cas par cas ». Dans ce cas, « la continuité pédagogique sera maintenue ». Le ministère a prévu la diffusion sur France Culture de 288 heures d’émission éducatives et sur France 5 de 264 heures. Cela représente 5h30 par jour, 4 jours par semaine durant 12 semaines. « Pour les collèges et les lycées, des enseignants référents assureront des permanences dans l’établissement ». Ils seront en contact avec les élèves et assureront le relais avec les enseignants. Enfin « l’académie en ligne » proposera des cours pour tous les niveaux sur Internet.

Faut-il fermer ou non les établissements ? Les opinions sont partagées. Le ministère estime que la fermeture peut ralentir la pandémie, les jeunes n’étant plus confinés ensemble. Ainsi chaque année les vacances d’hiver limiteraient la transmission des maladies. L’Europe préconise de laisser les écoles ouvertes. Elle estime que les gardes improvisées faciliteront la transmission du virus. Mais elle craint surtout les conséquences économiques des fermetures d’école. Obligés de garder leur enfant, les parents s’arrêtent de travailler.

A l’automne, une campagne de vaccination aura lieu.

Le plan ministériel

http://www.education.gouv.fr/cid24881/grippe-a.html

Dossier de presse

http://media.education.gouv.fr/file/Info_grippe/27/9/Info[…]

Le dispositif

http://www.education.gouv.fr/cid45588/grippe-a-dispositi[…]

Note recteurs

http://media.education.gouv.fr/file/Info_grippe/27/9/In[…]

Note directeurs

http://media.education.gouv.fr/file/Info_grippe/82/[…]

Brochure pour les parents

http://media.education.gouv.fr/file/Info_grippe/27[…]

Fermer les classes

http://fr.news.yahoo.com/4/20090815/tts-france-g[…]

Europe et France

http://www.touteleurope.fr/fr/actions/social/sante-[…]

Le dossier pandémie grippale

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Grippe.aspx

Ressources pour les enseignants

http://www.pmev.fr/articles.php?lng=fr&pg=4483

Ressources pour les enseignants

http://www.ac-reunion.fr/index.php?id=info-grippe

Les instructions officielles au B.O.

Le B.O. du 27 août publie trois circulaires définissant le rôle des enseignants, l’organisation des établissements et le rôle des personnels de santé.

Les enseignants sont invités à présenter les « gestes barrières » (se laver les mains, utiliser un mouchoir jetable) aux élèves « dans les tout premiers jours de la rentrée scolaire ». Les chefs d’établissement organisent ces présentations. « Il est essentiel que les élèves et les personnels des établissements aient accès à des installations sanitaires propres et pourvues en produits hygiéniques adaptés : savon liquide, essuie-mains jetables ou souffleries », des conditions rarement réalisées jusque là, mais qui ne dépendent pas de l’Etat.

Une circulaire indique la conduite à tenir dans les établissements. Le texte insiste sur la nécessité de « sensibiliser les élèves, leurs parents et les membres du personnel à la responsabilité individuelle de chacun en matière de limitation de propagation du virus ». Il s’agit d’apprendre les mesures de protection : éviter les contacts rapprochés, se laver fréquemment les mains avec du savon ou une solution hydro-alcoolique, s’essuyer les mains avec du papier jetable, tousser dans le pli du coude et non dans sa main, utiliser des mouchoirs en papier jetables, nettoyer avec soin les poignées de porte et les rampes d’escalier.  » Des sessions d’information des élèves devront être aménagées au sein de l’emploi du temps de la première semaine de rentrée » demande la circulaire. L’établissement invitera aussi les parents d’élèves « à envisager des modes de garde adaptés » c’est-à-dire sans garde collective : celle-ci pourrait renforcer l’épidémie.

Enseignants et élèves malades. Les élèves ou personnels malades « doivent être immédiatement isolés du reste de la communauté scolaire » tout en restant sous la surveillance d’un adulte ;

– l’école ou l’établissement à la responsabilité de contacter les parents pour organiser la prise en charge médicale de l’élève par le médecin traitant (le recours au centre 15 étant réservé aux urgences médicales) et le retour à domicile dans les plus brefs délais ;

– dans l’attente du retour à domicile, les élèves ou membres du personnel malades doivent être isolés du reste de la communauté scolaire, dans toute la mesure du possible dans un local, idéalement l’infirmerie de l’établissement pour les établissements du second degré, tout en restant sous la surveillance permanente d’un adulte. « Il peut être utile, dans ce contexte particulier, de munir les élèves malades d’un masque anti-projection (dit masque chirurgical) jusqu’au retour à domicile ». L’établissement a la charge de signaler le cas à l’IEN (pour le primaire) ou à l’Inspection académique (secondaire). « Le chef d’établissement informe de son signalement le conseil général dans le cas d’un collège ou le conseil régional dans le cas d’un lycée ». Il doit aussi informer les établissements voisins.

Dans les cas groupés. Quand il y a au moins 3 cas en même temps dans même classe ou dans des classes différentes avec des activités partagées, le directeur d’école ou le chef d’établissement doit procéder à un nouveau signalement et informer les familles des élèves et les personnels. « afin, en particulier, de conseiller aux personnes avec des facteurs de risque d’aller consulter un médecin dans les délais les plus brefs ».

Fermeture des écoles et des établissements. Elle ne peut être envisagée que localement par le préfet. La réouverture ne peut avoir lieu que après 6 jours et un nettoyage des locaux. « Les élèves et les adultes qui ne présentent aucun symptôme ou qui, ayant été atteints par la maladie, sont à la fin de la période de contagiosité, soit sept jours après l’apparition des premiers symptômes, peuvent réintégrer l’établissement scolaire (Il est rappelé que cette réintégration n’est pas soumise à la production d’un certificat médical).

La publication de ces textes se fait deux semaines après la rentrée à la Réunion, où près de 7 000 cas sont recensés, alors qu ele ministre reçoit , le 28 août;, les syndicats à ce sujet.

L’encart au B.O.

http://www.education.gouv.fr/pid22865/encar[…]

Dossier : La grippe et l’Ecole

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Grippe.aspx

Vaccinations dans les écoles à compter du 28 septembre

Les ministres de l’intérieur et de la santé ont présenté le 27 août la campagne de vaccination contre la grippe H1N1. Les vaccinations pourraient débuter le 28 septembre. Il s’agit de vacciner l’ensemble de la population, à raison de deux injections par personne. Les vaccinations auront lieu dans des centres définis par les préfets (gymnase, salles disponibles hors locaux médicaux). Elles visent à réduire la mortalité, contenir la circulation du virus et limiter l’impact économique de la pandémie.

Pour les scolaires, des équipes mobiles se rendront dans les établissements. Mais la circulaire ministérielle précise que « la question de l’inclusion des enfants et des adolescents de moins de 18 ans reste ouverte ». De même, les personnes prioritaires ne sont pas encore désignées.

La circulaire

http://www.sante-sports.gouv.fr/IMG/pdf/Circulaire_va[…]

La pandémie présentée aux enfants

Pratique pour le primaire, ces pages animées du site officiel expliquent la pandémie aux enfants : comment attrape-t-on la grippe, les règles d’hygiène, si je suis malade…

Le site

http://www.pandemie-grippale.gouv.fr/monquotidienenpand[…]

En Angleterre et aux Etats-Unis on mise sur la continuité

Le Royaume-Uni s’attend à une pandémie brutale. Le gouvernement a émis des recommandations aux établissements scolaires (qui sont sous l’autorité des pouvoirs locaux). Il recommande la fermeture mais délègue aux chefs d’établissement le pouvoir de fermer. Ils ont donc l’obligation de préparer un double scénario : que faire en cas de fermeture et dans le cas où l’établissement reste ouvert en perdant une partie de son personnel. Ils doivent préparer un lieu d’isolement des élèves malades et organiser des moyens de contact avec les parents.

Les recommandations du gouvernement fédéral américain concernent essentiellement l’accompagnement scolaire des élèves malades. Le texte rappelle les obligations scolaires des Etats. Par suite les enseignants doivent prévoir pour 12 semaines des séquences d’enseignement à distance diffusées sur Internet ou sur des supports classiques. La tâche est facilitée par le fait que de nombreux districts scolaires ont déjà des cours sur Internet.

UK recommandations

http://www.teachernet.gov.uk/_doc/13524/Shortversionofgui[…]

Etats-Unis : plan fédéral

http://www.ed.gov/admins/lead/safety/emergencyplan/pandemi[…]

Rendez-vous ratés avec la grippe H1N1

L’annonce progressive de la pandémie grippale a ouvert l’opportunité pour l’Ecole française d’affronter ses insuffisances. A quelques jours de la rentrée, l’occasion semble perdue.

Le rendez-vous raté ce n’est certainement pas celui de la pandémie. Si l’on en croit l’OMS, si l’on suit les préparatifs des autres pays, si l’on regarde ce qui se passe en ce moment à la Réunion, on ne peut plus douter que la pandémie soit massive. Le gouvernement français se garde bien de donner des chiffres mais on peut craindre, comme au Royaume-Uni qu’un quart ou plus de la population soit touché. La montée en flèche de la grippe à la Réunion dès la rentrée, spécialement dans les zones les plus fraiches de l’ile, donne un avant goût de la capacité de ce virus à s’épandre. Aucun plan national ne pourrait stopper une pandémie sur laquelle on a encore beaucoup à apprendre. Les fermes mesures annoncées par Luc Chatel rassurent probablement le public. Mais on voit bien ce qu’il en est à la Réunion de leur application… Quand Alain Bouvier prédit une désorganisation profonde du système éducatif, il ne manque pas d’arguments.

Le premier rendez-vous raté avec la grippe c’est certainement celui de l’éducation à la santé. Certes le plan gouvernemental prévoit l’apprentissage des gestes barrières à la pandémie. Mais l’apprentissage restera théorique tant la situation sanitaire réelle des établissements (bien des enquêtes l’ont établi) ne permet pas sa mise en application concrète. Comment, par exemple, dans un établissement ordinaire, chaque élève pourrait-il passer 30 secondes à se laver les mains quand on sait qu’il n’y a souvent qu’un seul lavabo pour 100 ou 200 élèves ? Avec quel produit d’ailleurs le faire ? Comment obliger les élèves à se moucher dans du papier quand on ne dispose pas de stocks ? Comment mettre en quarantaine un élève quand l’infirmière est sur 2 ou 4 établissements ? Comment apprendre à éternuer avec retenue quand le crachat est banal ? La faute n’en revient pas à Luc Chatel. Elle vient de loin, de l’opposition drastique que notre culture scolaire fait entre esprit et corps, qui nous amène à mépriser l’entretien du second. Si, au Canada, on considère qu’il ne faut pas fermer les établissements parce que le faire serait se priver de l’opportunité d’éduquer les élèves aux règles de prévention sanitaire, c’est sans doute parce que celle-ci est déjà correctement enseignée. Rien n’est mieux préparé à la transmission des germes que nos classes françaises. Est-il encore temps de faire quelque chose ? Pourra-t-on en quelques jours inverser les comportements et modifier les équipements ? Et mieux se préparer à d’autres pandémies.

Ce ne serait que pour rencontrer l’autre rendez-vous manqué : celui de l’école et de sa communauté. Alors qu’on peut prévoir des absences massives d’enseignants et d’élèves pendant probablement 12 semaines, est-il encore temps d’organiser la continuité pédagogique ? Certes il y aura les cours transmis par radio et télévision. Mais ça ne saurait remplacer un véritable accompagnement scolaire construit par les enseignants au profit de leurs élèves. La pandémie offre ainsi la possibilité de lier chaque établissement à sa communauté, de nouer des liens avec les parents, d’intégrer l’Ecole dans son milieu humain. Jamais le besoin d’accompagnement scolaire n’a été aussi fort. Pour de nombreuses raisons, on voit mal le système arriver à mobiliser des « professeurs référents » au rôle énigmatique. Parce que notre Ecole est ce qu’elle est la pandémie grippale pourrait marquer le pays davantage que nos voisins.

Des instructions à compléter

Publiées tardivement, les instructions relatives à la pandémie grippale répondent à de nombreuses questions des personnels. Mais elles laissent de coté une question qui devient maintenant centrale : la protection du personnel.

Les dernières circulaires publiées au B.O. répondent aux questions que les enseignants, les chefs d’établissement et les élus locaux se posent. Aux enseignants, elles leur rappellent leur rôle d’informateur des élèves. Elles donnent la marche à suivre aux chefs d’établissement quand ils seront confrontés aux premiers cas grippaux. Aux élus locaux, elles donnent enfin des indications sur les dispositifs à mettre en œuvre, s’il en est encore temps…

Mais un point nous semble tout à fait sous évalué. La grippe a pu apparaître comme anodine sur le plan médical. Les derniers décès à la Réunion, les récents chiffres de l’OMS sont en train de faire évoluer cette représentation. Dans Le Monde, Antoine Flahault revoit à la hausse la mortalité.  » On serait en face d’une maladie dont la mortalité directe – un cas pour 10 000 infections – serait certes très rare mais malgré tout 100 fois supérieure à celle de la grippe saisonnière » écrit-il. Rappelons que celle-ci génère 5 à 6 décès directs et une surmortalité de 5 à 6 000 personnes en année normale…

Du coup la question de la protection des personnels se pose de façon urgente. Si  » la seule stratégie qui aujourd’hui bénéficie d’une solide expérience dans le domaine de la grippe est celle de la protection des personnes à risque », il convient alors que le ministre indique quelles sont les catégories à risque et comment elles vont être protégées.

Si en France on n’a pas encore défini les personnes à risque, de Suisse nous provient cette définition. « D’après les dernières données, un risque accru de complications existe pour les personnes souffrant de maladies chroniques (p. ex., affections respiratoires ou rénales, maladies cardio-vasculaires ou métaboliques, ou les personnes atteintes d’une immunodéficience congénitale ou acquise), les femmes enceintes, les enfants en bas âge, les personnes de plus de 65 ans ». Pour ces catégories il est urgent de définir la politique à suivre. Doivent-elles rester devant les élèves jusqu’à ce qu’elles attrapent la grippe ? Doivent-elles anticiper un départ . Doit-on leur donner à titre préventif du Tamiflu, un traitement que recommande A Flahault et que le site gouvernemental suisse juge aussi efficace.

Pour éviter la panique, peut-être aussi pour masquer leur impréparation, en avril 1986, les pouvoirs publics avaient choisi de nier le passage des nuages de Tchernobyl, exposant ainsi des milliers de concitoyens aux radiations. La tentation pourrait revenir, d’autant que l’état navrant de la médecine du travail dans l’éducation nationale pourrait donner à penser que, malgré le vieillissement et la féminisation, peu de personnes font partie des personnes à risque. Les personnels de l’éducation nationale ne doivent pas devenir de nouveaux otages des hésitations.

Article du Monde

http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/08/26/la-m[…]

En Suisse

http://www.bag.admin.ch/pandemie/wissen/index.html?lang=fr

Par François Jarraud

Sur le site du Café