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Par François Jarraud

Cette année encore le budget de l’éducation nationale est marqué par des suppressions de postes : – 13 500. Mais ce sera pire en 2010…

Dans l’enseignement primaire, 500 postes sont créés pour accueillir près de 17 000 élèves supplémentaires. Mais, depuis 3 ans, le ministère n’ouvre pas les postes annoncés : 2 200 postes se sont envolés ainsi de façon discrète. Une des façons de rendre indolore ces ajustements consiste à réduire le nombre d’élèves. Ainsi le taux de scolarisation à 2 ans a diminué de moitié en 6 ans, il atteint 18% en 2008 (- 3% depuis 2007). Les 500 postes créés sont liés à 500 postes détachés supprimés. Ainsi disparaissent des emplois qui n’étaient pas devant élèves mais contribuaient au fonctionnement de l’Ecole : animateurs classes vertes, formateurs, enseignants de langues, animateurs TICE etc.

Enfin 1 500 postes de Rased sont réaffectés et 3 000 stagiaires sont supprimés soit 750 emplois à temps plein.

Dans le secondaire, on prévoit 10 400 élèves de moins (+ 16 000 en collège et – 20 600 en lycée). 5 500 postes d’enseignants sont supprimés, compte tenu de la création de 500 emplois en zep.

Le budget présenté au Sénat

http://www.senat.fr/rap/l08-099-313/l08-099-3132.html

Sur le Café

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/09/2909[…]

Pas d’état de grâce pour Luc Chatel

A peine nommé, Luc Chatel , le nouveau ministre de l’éducation nationale, doit affronter les réactions suscitées par le dernier message de son prédécesseur. L’annonce de la suppression de 16 000 postes d’enseignants à la rentrée 2010, soit 3 000 de plus qu’en 2009, fait lever les syndicats.

Le Snes parle de « provocation », évoque « une dégradation de la formation » puisque les emplois supprimés correspondent aux stages IUFM et calcule que « les stagiaires dans le second degré assurent aujourd’hui 8 heures de cours hebdomadaires, soit l’équivalent de 4.500 emplois ». Le Snuipp s’indigne : « Comment comprendre que la formation professionnelle des enseignants soit réduite à la portion congrue, que les lieux de formation que sont les IUFM soient remis en cause, que la formation en alternance risque d’être réduite à un simple compagnonnage au moment où le métier d’enseignant requiert une plus grande professionnalité pour favoriser la réussite de tous les élèves ? Comment comprendre que des lauréats des concours 2010 puissent être responsables de classes sans avoir jamais effectué de stages en responsabilité dans leur cursus ? »

L’Unsa relève les contradictions des discours présidentiels. « L’investissement éducatif devrait être une priorité :il aura été ,de budget en budget, abandonné. Les budgets traduisent la réalité des convictions ». Pour le Sgen « le ministre change, les suppressions de postes s’aggravent ».

Communiqué Sgen

http://www.cfdt.fr/rewrite/article/20390/salle-de-presse/le-mini[…]

Communiqué Snes

http://www.snes.edu/spip.php?article17193

Communiqué Snuipp

http://www.snuipp.fr/spip.php?article6479

L’accompagnement de l’Ecole saigné à la rentrée 2009

Alors que le ministre présente les premières classes du programme Ecole numérique, de nombreux postes liés au développement des TIC seront supprimés à la rentrée 2009. Selon le Snuipp, qui publie une liste précise, 500 postes d’enseignants détachés ou mis à disposition pour des missions d’accompagnement de l’école, seront supprimés à la rentrée 2009.

Il s’agit pour la rue de Grenelle de créer 500 nouveaux postes dans les classes du primaire, rendus nécessaires par la croissance démographique (14 000 élèves supplémentaires) en supprimant 500 postes d’enseignants détachés.

Sont ciblés des enseignants formateurs, participant au développement des langues ou des TIC, les missions culturelles liées aux musées. Ainsi en Moselle, 8 postes disparaissent : 5 en formation, 1 d’animateur TICE, 1 en mission langue régionale, 1 en soutien RAR (enseignement prioritaire) en CP dédoublés. Dans le Cantal 2 postes sont supprimés, un mi-temps PEP, un autre OCCE, un poste CDDP. Dans l’Allier, un poste de mission TICE et un quart de poste de coordination de classes transplantées.

Pour le Snuipp, il s’agit « d’un appauvrissement sans précédent de l’école ». Le syndicat demande le rétablissement de ces emplois qui correspondent « à des missions nécessaires à la réussite des élèves ».

Une étude de la Depp confirme le désengagement financier de l’Etat

Dépenses éducatives en chute libre, inégalités dans leur répartition : une étude de la Depp vient confirmer le sentiment général. Sous Xavier Darcos, comme sous plusieurs de ses prédécesseurs, la dépense intérieure d’éducation a diminué. De 7,6% en 1995 elle est descendue à 6,8% en 2006 puis à 6,6% en 2007. La part d el’Etat dans la DIE qui était de 61% en 1980 ne représente plus que 55% en 2007. Inversement celle des collectivités locales est passée de 14 à 23%. Les écarts restent forts entre catégories d’élèves. La dépense moyenne par élève est de 7 470 euros mais il faut compter 5 350 dans le primaire, 7 930 pour un collégien, 10 240 pour un lycéen et 10 150 pour un étudiant.

L’Etude

http://www.education.gouv.fr/cid28337/le-cout-de-l-educ[…]

Mystère sur la RGPP

Le programme de Révision Générale des Politiques Publiques vise à améliorer la performance de l’Etat et à dégager des économies. Alors que tous les ministères sont dotés d’un programme complet, l’éducation nationale est à la traîne. Curieux non ?

Annoncé vendredi 4 avril 2008, le programme de Révision générale des politiques publiques (RGPP) vise à dégager 10 milliards d’économie en 2009 dont 5 sur le budget de l’Etat. Les 166 mesures choisies par le président et le gouvernement ciblent prioritairement les dépenses sociales (sécurité sociale, insertion sociale, logement etc.). Mais la RGPP s’intéresse aussi de près à l’éducation.

 » La refonte du système éducatif passe par un recentrage de l’école sur les apprentissages fondamentaux » confirme le programme gouvernemental. « La refonte du système repose sur l’engagement des enseignants qui sont à l’origine de la réussite des élèves. La rénovation de leurs conditions de travail et la diversification de leurs missions permettra l’augmentation de leur pouvoir d’achat. L’autonomie des établissements sera développée afin que ceux-ci disposent de leviers plus importants pour mieux adapter l’offre aux besoins ».

Le document annonce donc la révision du métier d’enseignant,  » une réflexion sur l’offre éducative au lycée et l’équilibre entre les différentes filières ».

http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/cmpp4-4-8/cmpp4_avril_08.html

Par François Jarraud

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