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La rentrée, c’est toujours le moment des bonnes résolutions. Mais qu’on retrouve son poste ou qu’on en découvre un autre, chacun sera sans doute partagé entre l’optimisme des débuts recommencés et l’inquiétude du pire à venir… Quels seront les sujets de préoccupations dans les salles des maîtres et les cours de récré ?

La grippe, sans doute, au cœur des préoccupations, et risquant d’eclipser les autres. En la volonté de bien faire pour éviter le pire, et l’agacement devant ce qui semble à certains une aubaine pour ne pas parler d’autre chose. Même les médecins affichent leurs points de vue opposés…

L’an II de l’aide individualisée. Passée l’angoisse de l’inconnu, les équipes se sont-elles faites à l’idée, ou le mouvement de « désobéisseurs » incarné par des enseignants sanctionnés va-t-il prendre de l’ampleur ? Les constats semblent être nuancés, y compris chez les syndicats qui avaient fédéré le mécontentement. « Dubitatif » est le mot repris par le Se-UNSA, et le SNUipp appelle dans son dossier de rentrée à « transformer » le dispositif. Le SGEN-CFDT appelle à « changer de politique« .

En effet, l’opinion des enseignants sur l’efficacité du dispositif est partagée. Comme souvent en matière d’enseignement et d’apprentissage, c’est sans doute dans l’articulation entre le travail de la classe, l’aide spécialisée par le RASED, les dispositifs en petit groupe et la formation des enseignants que se situe une clé essentielle pour la réussite des élèves. En tout état de cause, l’ambition de diviser par trois l’échec scolaire, annoncé par le ministre de l’Education Nationale en 2007, nécessite pour le moins un chantier partagé entre tous les acteurs. Les 16000 suppressions d’emplois annoncées, les inquiétudes sur le remplacement et la formation ne seront sans doute pas des catalyseurs efficaces…

Nombre d’AVS et d’EVS ont été remerciés en juin, d’autres recrutements sont en cours, éternelle danaïde qui contribue à sans cesse remettre sur l’ouvrage l’organisation et la formation de personnels qui, faute de statut, sont trop souvent condamnés à des fonctionnements précaires. Pourtant, la scolarisation des élèves handicaps continue de progresser, grâce à l’énergie quotidienne des acteurs de terrain

Dans ce contexte, Luc Chatel va sans doute profiter de l’habituelle période de grâce durant laquelle chacun tente de mettre en veilleuse les provocations passées pour dégager des espaces de négociation. Mais dans une institution qui peine de plus en plus, à tous les niveaux de ses nombreux échelons, à se convaincre de sa capacité réelle à se dégager des marges de manœuvre, on ne voit guère de raisons de succomber à l’optimise béat des bonnes résolutions de rentrée… Les enseignants des écoles sont vaccinés depuis longtemps contre ceux qui leur semblent se moucher du coude…