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Par Françoise Solliec

Certes, on ne saurait blâmer un homme politique, a fortiori le président de la République, de se préoccuper de lutte contre la violence dans les établissements scolaires. En réponse à la demande de Nicolas Sarkozy de « sanctuariser » les établissements scolaires, les ministres de l’intérieur et de l’éducation nationale signent un nème plan d’action qui prétend améliorer la sécurisation des établissements. Est-il à même d’agir sur la violence scolaire ?

Trois axes sous-tendent le programme d’actions présenté à la presse le 23 septembre par Luc Chatel et Brice Hortefeux : prévention, formation, organisation d’un dispositif d’intervention. Il s’agit en effet selon eux de garantir aux élèves et aux personnels un climat scolaire serein, favorisant l’accès au savoir et respectant l’égalité des chances. Une circulaire, consultable sur le site du ministère de l’éducation nationale, précise les différentes mesures mises en œuvre.

Des diagnostics de sécurité doivent être réalisés dans tous les établissements. Pour ceux déjà réalisés, concernant en priorité les établissements statistiquement les plus touchés, les conseils d’administration doivent définir une série de mesures adaptées, à mettre en œuvre avec les partenaires locaux, notamment les mairies. Une partie du diagnostic porte sur la sécurisation des abords de l’établissement, voire celle des transports concernés.

Un correspondant sécurité, policier ou gendarme, doit être défini pour chaque établissement du 2nd degré. De même un conseiller sécurité sera détaché auprès de chaque recteur d’académie. Le premier, commissaire de police à Saint-Ouen, 93, va prendre ses fonctions auprès du recteur de l’académie de Créteil. Ces conseillers ont vocation à animer les équipes mobiles de sécurité, composées notamment de personnels de l’éducation nationale et de policiers ou de gendarmes qui doivent à la fois travailler en prévention et en intervention en cas d’incident grave.

Une convention a été signée entre l’ESEN, l’organisme de formation des personnels d’encadrement de l’éducation nationale et l’INHES, l’institut national des hautes études de sécurité. Elle précise les principaux axes d’un programme de formation qui sera offert aux chefs d’établissement, aux inspecteurs ou à d’autres personnes concernées. Les thématiques abordées concerneront par exemple les dispositifs de lutte contre la délinquance ou l’affirmation de l’autorité des personnels.

Une récente enquête conclut à la stabilité des phénomènes de violence en milieu scolaire (10,5 incidents en moyenne pour 1000 élèves du 2nd degré), mais les ministres soulignent que la violence aux abords des établissements augmente ainsi que les ports d’arme blanche. Des incriminations spécifiques concerneront ces deux phénomènes et les préfets sont invités à organiser un suivi de la délinquance dans leurs départements, n y associant les représentants de l’éducation nationale. Pour autant, il n’est pas prévu de légiférer pour donner aux chefs d’établissement le droit de fouiller dans les cartables, précise Luc Chatel en réponse à une question de la presse.