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Par Françoise Solliec

En expérimentation depuis 3 ans au lycée Martin Luther King de Bussy-Saint-Georges, 77, et Louis Bascan de Rambouillet, 78, l’ENT Eliot est utilisé de manière très différente dans les 2 établissements. Peut-on déduire de leurs analyses les conditions d’une pleine utilisation ?

De nombreux freins à un usage généralisé dans l’établissement

Arrivée dans l’établissement en mêm temps que l’ENT, Carole Soulagne, proviseur-adjoint du lycée Martin Luther King, a tout de suite été une utilisatrice convaincue. Mais, constate-t-elle, l’ENT est globalement assez peu utilisé, d’abord en raison de problèmes techniques, dont le plus important est la date tardive d’ouverture des comptes. Dans un gros lycée, la stabilisation de l’emploi du temps et la remontée des informations dans Sconet, dont dépend la création de l’annuaire ENT via l’annuaire fédéraeur, peut prendre un bon mois. « Cette année, les comptes ENT ont été ouverts le 15 octobre » déclare-t-elle, « et les enseignants avaient pris d’autres habitudes, en fonction de leurs expériences personnelles, tant pour proposer des ressources aux élèves sur le web que pour utiliser un cahier de textes. De plus, l’outil est assez lourd à utiliser en termes de publication ».

La multiplication des outils web ne simplifie pas non plus les choses. Ainsi l’établissement a voulu publier, en interne, des photos d’une rencontre organisée pour la journée de l’Europe. Cela semblait très compliqué sur l’ENT et il a été décidé de le faire sur l site web de l’établissement, mais dans une partie sécurisée, accessible seulement par mot de passe, ce qui était assez illogique alors que l’ENT estfait pour ça.

Carole Soulagne essie pourtant de le faire vivre au mieux en y déposant des informations sur le fonctionnement de l’établissement. « Je pense, en outre, que cela peut être un excellent moyen de garder le contact avec les élèves absents, soit en longue durée même s’ils sont heureusement peu nombreux, soit pour une courte période ». Elle regrette que l’établissement n’ait pas réussi à inventer un moyen automatique de connaîtres les adresses mel des parents, ce qui aurait pu permettre une ouverture de comptes généralisée.

Pourtant, l’établissement entretient une certaine communication autour de l’ENT. Il est présenté à chaque rentrée et les professeurs peuvent bénéficier d’une formation en interne, avec des contenus thématiques. Des points réguliers sont faits en CA. Cependant l’utilsation des élèves reste liée à celle des enseignants, car ce sont eux qui présentent Eliot à leurs classes.

Actuellement, le lycée n’a qe peu de contacts avec les 2 autres expérimetateurs d’Eliot (Louis Bascan et Rabelais, à Paris). Cela changera sans doute quand d’autres lycées géographiquement proches en disposeront. On peut aussi penser que le consortium chargé de déployer Lilie mettra plus de moyens dans le suivi des établissements « bien que Franck Silvestre, de Fylab, ait toujours été très à l’écoute et que la société ait fait de son mieux ».

Carole Soulagne souhaite vivement que les services de l’ENT soient plus faciles à employer et mieux utilisés. Parmi les leviers envisageables, elle mentionne la consultation des informations administratives, le cahier de textes « s’il colle bien aux besoins des enseignants », le dépôt de documents et de ressources numériques « bien qu’il y ait encore des enseignants qui ne travaillent qu’en manuscrit », des espaces d’échanges, le suivi des élèves absents. Il faut aussi, estime-t-elle, s’assurer que tous les élèves ont bien accès à une connexion haut débit, chez eux, sinon au sein de l’établissement.

Avec les élèves, un travail limité

Jean-Baptiste Fortin, professeur de philosophie et personne ressource du lycée est l’un de ceux qui utilsent l’ENT avec ses élèves. Continuant sur Eliot une forme de travil initiée sur un site personnel, puis à travers la plate-forme Moodle de l’établissement, il propose à ses élèves de se connecter sur un forum de discussion, dont le cœur est lié aux devoirs de philo, mais qui, en fonction des participations, s’ouvre sur de nombreux sujets d’intérêt. Il constate cependant que le forum Eliot est assez austère et qu’il attire moins les élèves. Il dépose par ailleurs différents documents , pour prolonger le cours, ou préparer à des devoirs.

Malgré les formations qu’il a dispensées dans l’établissement, peu de collègues de Jean-Baptiste utilisent l’ENT avec les élèves. « L’outil est peu ergonomique » explique-t-il « et quel enseignant accepte facilement de passer un quart d’heure pour déposer un document ? Nous avons fait quelques remarques à Fylab, qui n’ont pu être prises en compte, car c’était une toute petite entreprise ». Avec la création du consortium pour le déploiement de Lilie, les moyens seront beaucoup plus importants et les enseignants espèrent que des améliorations se feront sur ce point.

« Il me semble que cette année, l’établissement mène une politique plus volontariste » poursuit-il. « La direction est plus incitative, on a mis de gros documents en ligne, notamment en prévision d’absences dues à H1N1 ».

Lorsque l’ENT entraîne un changement d’habitudes

Dans un précédent Café francilien, nous avions décrit l’utilisation massive du cahier de textes Eliot au lycée Louis Bascan de Rambouillet (78),

Dans cet établissement, avec 220 profs, 2300 élèves et 17 bâtiments, le communication est une problématique d’importance. L’établissement s’est donc porté rapidement volontaire pour entrer dans l’expérimentation régionale de l’ENT et dispose depuis 2 ans du produit Eliot de Fylab, qui propose un cahier de textes spécifique. Les enseignants ont reçu une première formation, pour une utilisation basique (publication dans la zone réservée à chacun comme dans un chier papier) puis des compléments, en fonction de leurs souhaits. « Les plus avertis », déclare Jean-Paul Bizeau, chef de travaux, qui coordonne le développement de l’ENT, « l’utilisent davantage comme un livre, avec des leçons, des devoirs, des documents et l’organisent en chapitres datés. Ainsi, à chaque devoir on peut associer le corrigé (mais pas les notes car l’intégration avec les logiciels de vie scolaire OMT n’est pas encore assez poussée), ou proposer une fiche de TP en ligne. Les professeurs peuvent partager entre eux l’accès à leur cahier de textes et échanger ainsi des exercices ou des applications. Les informations sont visibles par les élèves et les parents ».

Aujourd’hui, le cahier papier a pratiquement disparu et les 220 enseignants remplissent le cahier électronique, certains de manière basique, mais une bonne moitié s’y trouvant assez à l’aise. Les élèves, qui ont d’emblée adopté ce fonctionnement, sont une source de pressions supplémentaire.

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