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Par Françoise Solliec

Avec le déploiement d’un ENT dans ses 471 lycées publics, la région Ile-de-France s’engage dans une démarche qui va impacter plus d’un million de personnes, dont 400 000 lycéens. Même s’il est certain que les usages ne se développeront pas partout avec la même vitesse ni la même ampleur, le nombre d’établissements et de personnes concernés sont tels que des changements profonds sont inévitables.

Changements de relations entre les profs et les élèves tout d’abord : toutes les expériences d’ENT montrent avec quelle rapidité les élèves s’emparent de ce nouvel outil de communication, pour l’utiliser non seulement entre eux, mais aussi avec les profs et l’administration. Et les membres de la communauté éducative qui acceptent de jouer le jeu en sont tous satisfaits. Avec une réponse de quelques lignes, on peut débloquer une situation, fixer un rendez-vous à un élève, lui passer une information, etc.

Changement de relations entre l’école et les familles ensuite. Certes, les familles sont moins présentes qu’au collège et il ne sera pas facile de trouver des solutions pour leur ouvrir systématiquement un compte sur l’ENT et les en informer. Tous les établissements ne souhaiteront pas non plus donner aux parents accès aux mêmes contenus ou fonctionnalités. Et sans doute subisteront pour certains quelques difficultés de connexion. Mais l’enjeu est d’importance et beucoup auront à cœur de réussir ce changement.

L’ENT offre à un établissement une magnifique occasion de repenser son projet pédagogique et de fonctionnement et de mettre l’accent sur telle ou priorité. Il pourra ainsi choisir de l’interfacer avec ses logiciels de vie scolaire, des ressources numériques, des outils d’aide à l’orientation comme le webclasseur de l’Onisep, etc. L’ENT n’a pas vocation à couler tous les établissements ou les enseignants dans le même moule, mais bien de « coller » au plus près à la vie at aux réflexions de l’établissement.

Le déploiement sur 3 ans est une opération lourde, qui va mobiliser plusieurs milliers de personnes en Ile-de-France : les prestataires du marché tout d’abord, chargés du bon fonctionnement de la plate-forme et de la formation des personnes ressource et des équipes académiques, ces équipes académiques elles-mêmes qui vont démultiplier les formations au sein des établissements et, enfin, les membres de la communauté éducative qui assureront le développement des usages.

L’équipement des lycées pose la question des collèges. La région prendra en charge l’implantation de l’ENT dans es cités scolaires, mais qu’en sera-t-il des autres ? Déjà 2 départements franciliens ont lancé une expérimentation et un 3ème est sur le point de conclure un marché de déploiement.

Dans un contexte où on a bien l’impression que les TICE sont enfin dans l’école, avec le plan école numérique rurale, les manuels numériques, le développement des ENT, on est loin d’avoir fini d’en parler en Ile-de-France.