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Par Françoise Solliec

Le choix de Lilie, l’ENT qui sera déployé dans les 471 lycées franciliens, est l’aboutissement d’une démarche de plus de 6 ans, menée conjointement par la région et les 3 académies, Créteil, Paris, Vesrailles. A quels objectifs cet outil répond-il et dans quelles conditions sera-t-il déployé ?

Une procédure de longue haleine

Le président du conseil régional n’a cessé de l’affirmer : la maîtrise des technologies de l’information et de la communication est un élément essentiel tant dans la formation des jeunes que pour favoriser leur insertion professionnelle. C’est pourquoi, dès l’été 2002, la région et les 3 académies répondaient à l’appel d’offres lancé par le ministère et la Caisse des dépôts et entraient en 2004 dans l’expérimentation ENCORE, qui visait à tester dans 15 lycées les produits ENT alors disponibles et à en tirer les conclusions pour une généralisation éventuelle.

Cette expérimentation, malgré ses retours assez hétérogènes sauf sur le souhait de continuer, et l’évolution qualitative des plates-formes et des services proposés ont conduit à une décision de généralisation et au lancement d’un avis d’appel public à concurrence en février 2009, nous déclare Jean Bravin, chef du service TICE à l’unité lycées des services régionaux.

L’objet de cet appel, assez grossièrement défini comme il est coutume, portait sur un marché de 6 ans prévoyant le déploiement en 3 ans d’un ENT complet, open source, pour un budget de 12à 24 millions d’euros HT. Les 4 candidats retenus ont été ensuite invités à entrer dans une procédure de dialogue compétitif, menée par la région avec l’assistance à maîtrise d’ouvrage de la société Dictao. Un candidat s’est alors désisté et les trois autres ont présenté plus précisément leur projet, au cours de 4 réunions portant sur les aspects organisatinnels, techniques, juridiques et fonctionnels de leurs propositions. L’analyse des offres, menée par les services pendant l’été, a été présentée début septembre à la commission d’appels d’offres du conseil régional et le choix a été fait d’attribuer le marché à la société Logica et à ses partenaires pour le déploiement de la solution Lilie, fondée sur le produit Eliot de Fylab, avec un budget de 19,4 millions HT, ce qui représente une dépense d’un peu moins de 10 € par élève et par an.

Le contenu du marché

« Nous avions imposé la condition open source » continue Jean Bravin, « afin de favoriser l’égalité territoriale avec les départements qui bénéficieront ainsi des développements et investissements consentis par la région. Noius animerons au travers d’Adullact une plate-forme de développements coopératifs, la forge, dans l’idée de mutualiser a vec d’autres collectivités ». Les utilisateurs de Lilie pourront donc bénéficier des évolutions sans surcoût de licence additionnels.

L’expérience acquise montre que la mise en place de l’ENT dans une collectivité ou une académie ne se conçoit pas sans un fort pilotage promouvant une conduite du changement à différents niveaux. Une part importante du marché est donc dédiée à l’accompagnement des établissements, qui se décline en plusieurs types d’actions. Ainsi les lycées entrant dans le déploiement bénéficieront d’une assistance technique particulière, d’une formation des personnes ressources et d’un suivi opérationnel, de manière à faciliter la montée en charge des usages. Par ailleurs, les formateurs TICE et les responsables académiques seront également formés.

Outre la qualité de la solution, un bonus supplémentaire de l’offre Logica, déclare Jean Bravin, c’est d’être portée par une véritable équipe multicompétente, qui a formulé une proposition solide et cohérente. Prosodie est en effet l’une des grandes sociétés d’hébergement, parfaitement à même d’assurer un service 7 jours sur 7, 24 h sur 24. Logica est un intégrateur reconnu, qui a une bonne expérience de divers ENT. Le produit Eliot de Fylab est un ENT de qualité, offrant déjà de nombreuses fonctionnalités et qui saura s’enrichir des développements demandés ou réalisés par les utilisateurs. Enfin Education et Territoires, qui assurera les supports de communication et l’animation du site dédié, a réalisé de nombreuses missions d’études et de conseil sur cette problématique.

La mise en route du déploiement

Une soixantaine de lycées volontaires, répartis dans les 3 académies, constituent la 1ère vague d’un déploiement qui devrait se poursuivre jusqu’en décembre 2012. En amont, une convention quadripartite région-rectorats réglera le protocole d’alimentation de l’annuaire ENT à partir de l’annuaire fédérateur issu des données Sconet, géré par les services informatiques des rectorats . « C’est un point important, non maîtrisable par la région seulement » car la création de l’annuaire ENT est un préliminaire à toute utilisation.

Les personnels ressource vont être conviés à une formation de 2 jours, par groupes de 12, portant sur la description des fonctionnalités et sur l’administration locale : ouverture des comptes, création de groupes, attribution des droits, en accord avec les utilisations décidées par l’établissement. Parallèlement, des comités locaux d’utilisateurs devraient se mettre en place, conformément aux recommandations de la Caisse des dépôts. La région, pour sa part, s’attachera à garantir les conditions matérielles et techniques de l’implantation de l’ENT, en ce qui concerne le câblage, les connexions Internet et les équipements. Enfin, la formation des personnes ressources des rectorats leur permettra de suivre, dans les groupes académiques, la mise en route de cette première tranche, la prochaine vague (environ 150 établissements) étant prévue pour septembre 2010. A noter par ailleurs que le cahier de textes lié à Lilie devrait être proposé à tous les établissements à cette même rentrée.

Pour le portage politique de l’opération, un comité de pilotage stratégique a été constitué, composé des 3 recteurs et du président du conseil régional. Un comité d’orientation,plus opératonnel, en assurera la promotion au plus haut niveau. Enfin, un groupe projet central, assisté d’un observatoire des uages et d’un groupe de mise en œuvre technique sera chargé du suivi global du projet et des prises de décision.

On pourra visualiser, en toute transparence, l’avancée du déploiement de l’ENT, les supports utilisés, les questions posées et bien d’autres informations encore sur le site d’accompagnement dédié à Lilie

http://lilie.iledefrance.fr/fr/accueil

Les objectifs

En s’engageant dans ce projet, conclut Jean Bravin, la région entend faciliter pour les élèves la maîtrise des usages TICE et améliorer la communication entre l’école et les familles. « C’est à l’école de former des élèves à l’esprit critique et de veiller à l’égalité des chances. J’aimerais, sans trop le déformer rappeler ici le propos d’une enseignante rencontrée à Ludovia, qui illustre bien les difficultés de dialogue école – familles « L’ENT est le produit dont je rêve en tant que parent, mais que je redoute en tant que prof ». Nous avons veillé à affranchir au maximum les établissements des contraintes techniques liées à la mise en place et à l’exploitation des ENT et à offrir un dispositif très important d’accompagnement et de communication qui, sans du tout se substituer aux dispositifs de formation et d’animation académiques, devrait garantir des condtions favorables à l’utilisation de cet extraordinaire outil ».

ENT, le temps de la pratique

http://lycees.iledefrance.fr/jahia/Jahia/site/lycee/pid/5515