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Par Françoise Solliec

Comment s’est construite, pour le consortium retenu, la réponse à l’appel d’offres francilien sur la conception, le déploiement et le support d’une solution open souce d’ENT dans les lycées ? Quel en est le contenu et quelles sont les évolutions prévisibles ?

Une équipe construite par affinité

L’ENT open source Eliot de la société Fylab a été installé en 2006 dans 3 lycées franciliens, dans le cadre de l’expérimentation ENCORE. Ce produit, que l’un de ses auteurs, Franck Silvestre, à l’origine professeur de mathématiques, déclare « libre par conviction et militantisme » est le fruit d’une technologie à l’origine développée pour des établissements d’enseignement supérieur et a bénéficié du déploiement réalisé à l’université Lyon 2.

Approchée par plusieurs entreprises désireuses de répondre à l’appel d’offres francilien, Fylab a choisi le mariage avec l’intégrateur Logica, déjà impliqué dans l’ENT picard, notamment en raison de « son intérêt pour la proximité avec le terrain, un atout important pour répondre à un objectif d’accompagnement au plus près, en utilisant des compétences industrielles » affirme Franck Silvestre.

« Nous souhaitions répondre à la région Ile-de-France avec une offre intégrée » explique Olivier Vigneau, directeur du projet chez Logica, « et nous estimions qu’Eliot est un produit d’excellente qualité. Par ailleurs la demande régionale comportait une part importante d’accompagnement et de formation pour laquelle nous sommes bien placés ».

La société Prosodie a été approchée pour assurer l’hébergement de la plate-forme en raison d’un savoir-faire reconnu dans la gestion de plateformes techniques et applicatives qui devrait lui permettre de satisfaire des attentes élevées en matière de réactivité et d’évolutivité.

Enfin, le volet communication a été confié à Education et territoires qui devra, comme décrit dans le cahier des charges, « faire adhérer l’ensemble des acteurs, rassurer et véhiculer une image positive de l’ENT ».

Les actions d’accompagnement

« Les académies portent l’accompagnement et la formation des enseignants » affirme Olivier Vigneau. « Nous intervenons à l’occasion de démarches administratives (relations avec la Cnil ou alimentation par l’annuaire fédérateur) et en support pour la formation des personnels de direction, celle des personnes ressources ou des formateurs TICE. Nous suivrons de près les établissements qui auront des difficultés particulières et une équipe d’une vingtaine de personnes sera en contact régulier avec les référents que nous avons demandé de désigner à chacun des établissements de la 1ère vague ».

Malgré l’industrialisation du dispositif, souplesse et proximité sont prévus dans le déploiement, notamment pour tenir compte des réactions des enseignants et des élèves.

Un comité de suivi des usages va être mis en place. « Il faut que cela devienne plus simple dans les établissements de passer par l’ENT que faire sans » poursuit Olivier Vigneau, qui lie aussi le développement de l’utilisation de l’ENT avec l’engagement de la direction du lycée et la facilité d’utilisation du produit « la facilité est un bon catalyseur d’usages ».

Le développement du cahier de textes

Pour coller au plus près des préoccupations des utilisateurs, le cahier de textes Eliot est le fruit d’un groupe de travail composé d’enseignants, d’élèves et de parents. Il décrit dans chaque matière les activités réalisées avec les élèves, en classe ou à la maison, structurées selon la progression pédagogique adoptée.

Pour l’enseignant, ce cahier de textes permet de passer rapidement de la saisie de l’activité à la saisie des travaux demandés aux élèves. Il permet aussi l’importation de divers documents, les annotations privées et offre un espace de discussion, qui peut se transformer en chat sur un créneau horaire donné. Il est enfin possible de donner des droits de partage, par exemple pour une équipe d’enseignants, ou de créer des actvités spécifiques pour des groupes particuliers (dans le cadre de projets notamment).

Pour l’élève, ce cahier de textes offre une vision synthétique des travaux à réaliser sur une période à choisir. Il peut aussi, à tout moment, récupérer l’ensemble des activités demandées sur une période à définir, ce qu peut s’avérer très utile en cas d’absence.

Le cahier de textes Eliot sera mis à disposition des tous les lycées franciliens qui le souhaitent, dès septembre 2010. En attendant, il peut être testé, en version de démonstration, à l’adresse

http://www.ent-eliot.com/portal/app/

La communication

En général, les établissements non concernés et le grand public n’ont que peu de visibilité sur l’évolution des ENT, constate Serge Pouts-Lajus d’Education et territoires. L’Ile-de-France a au contraire souhaité qu’un maximum d’informations soient accessibles à tous sur le site de Lilie.

Toutes les personnes intéressées et, au premier chef, les enseignants et les parents d’élèves des établissements franciliens, y trouveront donc des points de situation sur le déploiement, des productions pédagogiques, des éléments de communication tels des témoignages, ou des recommandations et exemples de bonnes pratiques. Il est également prévu d’y déposer des contenus de formation, à destination des enseignants, d’autres personnels et des élèves. Des animations permettront de se familiariser avec les différentes fonctionnalités de l’ENT.

Une newsletter, téléchargeable sur le site, sera diffusée par mel à un arge public..

Le site

http://lilie.iledefrance.fr/fr/accueil

UN ENT vivant et évolutif

Conçu en partie par des enseignnants de terrain, Lilie met l’élève au centre de l’ENT et lui offre un ensemble de services visant à assurer sa réussite, y compris des services nouveaux comme l’aide à l’orientation ou du suivi individualisé.

Le libre accès au code permettra d’intégrer et de diffuser les multiples améliorations qui seront apportées par les auteurs ou les utilisateurs du produit. Il permettra aussi l’interfaçage avec des solutions développées dans d’autres collectivités.

« Nous serons attentifs à l’identification des inititatives de terrain » concluent Olivier Vigneau et Franck Silvestre, qui se préoccupent aussi de l’évaluation de ces initiatives, avec l’aide des académies, en vue d’une généralisation éventuelle. « Lilie est un ENT vivant et évolutif, qui permet aux enseignants de conserver toute leur autonomie ».