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Après le succès de la FCPE aux élections des délégués de parents, Jean-Jacques Hazan, président de la première association de parents d’élèves, évoque ses projets et la place qu’il entend donner aux parents dans la transformation de l’Ecole.

Les résultats montrent une stabilité de la représentativité de la FCPE, celle-ci dominant largement dans le second degré. Dans une Ecole et une société qui sont traversées par le « chacun pour soi », comment expliquez vous le maintien d’un sens du collectif chez les parents ?

Il est vrai que la participation n’augmente pas cette année. Elle est assez stable depuis un moment mais est surtout sujette à augmentation lors de campagnes ce qui n’est pas le cas depuis quelques années. C’est bien dommage car faut il le rappeler, c’est la seule élection où tout le monde vote et en outre si on croit que l »implication des parents dans la vie de l’école est importante pour les enfants et leur réussite comme élèves, il serait logique que le ministère s’implique plus dans ces élections.

Face à ce repli vers l’individualisme, la Fcpe fait bonne figure en effet. Elle représente des voix dans tous les départements de France, et à tous les niveaux. Plus de 1 600 000 voix cette année, elle progresse en voix dans le primaire ce qui était sa priorité électorale; dans le secondaire, où la place des parents passe plus par de la représentativité de délégation, la Fcpe renforce sa place de porte parole de tous les parents puisqu’elle dépasse nettement les 60% des voix en lycée.

Nos actions, tant sur les questions de société, de politique éducative, de budget mais aussi de défense des conditions de travail et d’études des élèves (cartables, toilettes, restauration, bourses…) et enfin notre affirmation dans le domaine pédagogique (devoirs, redoublement, temps scolaire, accompagnement des élèves) a sûrement donné confiance dans le vote FCPE.

Notre organisation indépendante des partis comme du gouvernement, sait agir avec les syndicats comme avec les mouvements pédagogiques ou les syndicats lycéens, mais place surtout et avant tout l’intérêt des élèves, de nos enfants.

L’élection a eu lieu il y a des mois, comment expliquer que l’on ait les résultats que maintenant ?

C’est ce que nous avons encore fait remarquer au Ministre. Il nous a promis que les choses s’amélioreraient l’an prochain. Nous attendons une vraie implication, une campagne, et du sérieux dans ce travail de publication sans cesse retardé. Il est temps que le numérique aide à cette publication même si nous en attendons bien plus sur le terrain pédagogique.

Ce temps nous a permis de réfléchir à cette place des parents et à la revalorisation de leur rôle dans les conseils d’école et les conseils d’administration. Nous ferons dans l’année des propositions au Ministre dans ce domaine.

Qu’allez vous faire de cette représentativité ?

Nous allons continuer nos campagnes et chercher à faire bouger les choses. Par exemple pour le remplacement des enseignants absents par des enseignants bien sur et ce dès le second jour dans le secondaire et plus tôt encore dans le primaire. Trop facile d’accuser les parents d’enfants trop absents sans régler ce problème de tous les jours qui nuit à la continuité du service.

Nous ne sommes pas là que pour râler, nous voulons que l’école avance, permette la réussite de tous les élèves. Nous agissons d’ailleurs au quotidien dans les conseils ou avec un professeur principal par exemple, en réunion avec le maire, l’inspecteur, le préfet, le recteur ou encore même le Ministre. Il n’est de petit sujet qui ne mérite notre intérêt. Notre campagne sur la justice à l’école ne fait que commencer et notre présence sur le terrain de la pédagogie aussi. Il n’était de toutes façons pas possible de se taire alors que les parents sont les véritables sous traitants de l’activité des devoirs à la maison. Nous allons continuer à oeuvrer pour que le Ministère se rende compte des erreurs commises et qu’il est temps d’améliorer le système d’évaluation, les rythmes et les conditions de travail des élèves, de revoir le dogme de la sectorisation et des dérogations pour aller vers une politique garantissant une offre acceptable par tous au plus près de chez lui. D’ailleurs ce n’est pas cela la liberté?

Avec les lycéens, nous allons agir comme usagers pour faire évoluer le système. Bien que nous soyons inquiets sur la place réservée à l’éducation dans notre pays, nous ne nous résignons pas. Nous continuerons aussi à dire que la formation des enseignants doit être revue et augmentée dans sa dimension pédagogique et professionnelle contrairement à ce qui se prépare en ce moment et qui est dramatique car c’est pour 40 ans qu’on prévoit de recruter sans formation des générations d’enseignants.

Mais aussi, forts de ces voix et de ces nombreuses nouvelles listes, nous nous adressons à tous les parents, élus ou non, à ces parents voulant dialoguer et s’engager pour l’amélioration concrète de l’Ecole à rejoindre les 300 000 familles déjà adhérentes dans les conseils locaux, et à oeuvrer ensemble, pour que fédérés, nous puissions plus facilement, plus efficacement faire entendre vraiment la voix des parents partout et chaque fois que les circonstances le recommandent.

Au lycée, au collège, à l’école, la transformation et l’évolution de l’école dépend beaucoup de nous parents. C’est vrai dans le quotidien avec nos enfants, les élèves comme dans les grands projets.

Jean-Jacques Hazan

Entretien François Jarraud

Lien :

La FCPE reste la première association de parents

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/20[…]

La FCPE

http://www.fcpe.asso.fr/