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La clé d’accès au ministère de l’éducation nationale, mercredi 23 juin, c’était la cravate du BRGM (le Bureau de recherche géologiques et minières). En avoir une valait chouchoutage. C’est que la communauté des sciences et vie de la terre (SVT) était réunie pour remettre les prix du concours des Olympiades de Géosciences 2010.

Plus de 2000 élèves (2049) ont participé aux concours académiques qui ont récompensé 306 candidats. Les Olympiades sont ouvertes aux élèves de première scientifique. Chaque candidat a eu à réaliser un devoir de 4 heures sur le gypse ou la recherche pétrolière. Car il s’agit bien de s’intéresser aux géosciences, à la planète et non à la biologie, autre branche des SVT.

A Paris c’était la remise des 30 prix nationaux, sous l’autorité très chaleureuse d’Annie Mamecier, présidente du Comité national des Olympiades et inspectrice générale. Elle devait rappeler que « les sciences ne sont pas mortes dans notre pays » et souligner les qualités d’argumentation et d’ouverture des candidats. Jean-Michel Blanquer a rappelé que « la France a besoin de scientifiques » et surtout de filles. « Les filles ont de bons résultats en sciences mais elles ne développent pas ». Il a rappelé l’importance des géosciences à la fois pour l’initiation au développement durable, un enseignement que le ministère a impulsé à tous les niveaux et pour sa capacité à travailler et faire travailler les élèves de façon interdisciplinaire. Annie Mamecier et Jean-Michel Blanquer ont appelé les professeurs et les parents, parfois l’IPR, à rejoindre le lauréat lors de la remise des diplômes. On avait ainsi une image touchante de l’environnement éducatif de ces jeunes particulièrement brillants.

Qui sont les 30 lauréats des prix nationaux ? S’ils sont originaires de 17 académies et d’établissements français à l’étranger (un candidat venait d’Abidjan), deux académies proposaient 3 lauréats, Versailles et Nancy-Metz, cette dernière confisquant les trois premiers prix. En Ile-de-France on trouve le classement habituel : Versailles a trois lauréats, Paris 2 et Créteil un seul. Un lycée, Gay-Lussac à Limoges, a deux lauréats. Ces bons élèves de 1ère S sont issus pour la plupart de lycées de centre ville, même si un lycéen de JP Timbaud à Brétigny-sur –Orge remporte une médaille d’argent. Surtout le poids des garçons est écrasant : sur trente champions il n’y a que 7 filles.

Interrogée par le Café, Annie Mamecier souligne l’évolution des Olympiades qui en cette 4ème année ont de plus en plus de candidats. Elle reconnaît le poids des établissements de centre ville mais rappelle que ce n’était pas le cas dans les éditions antérieures. « Ces lycées ont du être un peu vexés du succès des établissements de banlieue les années d’avant ». Mais elle reconnaît que la grande question c’est la faible participation des filles. « En SVT », explique-t-elle, « les filles sont plus attirées par la biologie que par la géologie ». Pour elle, la réforme du lycée, parce qu’elle impulse d’interdisciplinarité, devrait faciliter l’accès des filles. « On commence à rapprocher les disciplines par exemple dans les enseignements d’exploration comme « méthodes et pratiques scientifiques ». Là 3 ou 4 disciplines interviennent en commun sur un sujet d’étude. Cela devrait faire évoluer les choses ».

François Jarraud

Liens

Présentation des Olympiades des géosciences

http://eduscol.education.fr/cid46899/olympiades-ac[…]

Les prix

http://www.education.gouv.fr/cid52228/remise-natio[…]

Les sujets 2010

http://media.education.gouv.fr/file/06_juin/05/2/O[…]