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Par Françoise Solliec

Si les recommandations régionales aux architectes sont de placer le CDI au cœur de l’établissement, c’est bien parce qu’il a capacité à être en appui à de très nombreux projets pédagogiques, qu’ils se déroulent à l’intérieur ou à l’extérieur de l’établissement. Le CDI du lycée Jean-Pierre Vernant, Sèvres (92) en est une excellente illustration

Dans le CDI du lycée Vernant se déroulent déjà de nombreuses activités pédagogiques, mais « avec la réforme du lycée à la rentrée, le CDI se positionnera encore plus fortement », affirme Anne Bouchez, l’une des documentalistes.

Les liens avec les enseignants de disciplines sont nombreux, notamment en sciences humaines. Outre l’aide aux TPE (rédaction de bibliographie ou de notes de synthèse), les documentalistes apportent leur soutien aux analyses d’œuvres d’art et aux sorties organisées dans ce but. Un partenariat avec la bibliothèque municipale conduit aussi à des actions en commun.

Le CDI mène différentes activités journalistiques, projet de journal lycéen du CVL, éducation aux médias menée avec les personnels de vie scolaire, rédaction de Pédagoflash, le journal interne dans lequel les enseignants font passer nombre d’informations.

Il est aussi un lieu privilégié pour les expositions, origami par la section de japonais, Camus, 1ère guerre mondiale, etc.

En ce qui concerne les locaux, le CDI se compose d’une salle de lecture de 80 places et de plusieurs salles de travail, dont l’une multimedia de 21 places avec un videoprojecteur. Les élèves peuvent aussi accéder à une quinzaine de postes informatiques dans la grande salle.

Les documentalistes viennent de mettre en place un portail netvibes pour le recensement du fonds documentaire. Il n’est pas encore ouvert aux élèves.

Au cours des années précédentes de multiples actions se sont centrées sur la lecture, notamment en relation avec les arts et la musique. Des objets ont été réalisés comme des premières de couverture ou des illustrations de morceaux de musique. Cette année, les documentalistes ont emmené une classe de 1ère L au salon du livre et les ont fait rencontrer différents éditeurs ou journalistes. Cette visite a également permis la constitution d’une liste d’achat d’ouvrages, selon les propositions des élèves. C’est enfin dans ce cadre, en liaison avec les éditions POL, que s’est préparée une intervention de Marie Darrieussecq devant les élèves latinistes, à propos de sa traduction d’Ovide.

Le printemps des poètes et la Saint-Valentin ont été l’occasion d’une sensibilisation importante. Des brigades poétiques ont été constituées qui se sont produites dans divers endroits de la ville, comme par exemple la maison de retraite.

La dictée européenne de la ville de Sèvres est aussi un grand événement qui a été transposé au lycée. En visioconférence, 200 lycéens se sont mesurés notamment à des camarades de lycées tchèque, italien ou slovaque. Une quinzaine de correcteurs bénévoles se sont portés volontaires pour la correction, tandis que l’organisateur du concours de Sèvres a organisé une après-midi d’animation centrée sur des jeux de langue.

Un projet lecture est en développement avec la médiathèque municipale et un partenariat fort existe avec la maison de la culture.

Au niveau régional, Anne Bouchez estime qu’il est difficile d’établir des liens très construits, même si le lycée participe à plusieurs actions impulsées par la région, comme lycéens au cinéma ou le dispositif Tick’Art. Mais, plus généralement, « les relations sont plutôt distendues. On n’a pas d’interlocuteur précis et c’est dommage ».

Le CDI est pourtant le cadre de nombreuses interventions, qu’il s’agisse de faire venir des films pour une projection spécifique, d’être le relais du CDDP pour la Fête de la science, de faire venir des conférenciers dans le cadre de l’université de tous les savoirs, ou de travailler avec différents théâtres.

« Le CDI est vraiment au cœur de l’établissement, au propre et au figuré » affirme Anne Bouchez. « On fait beaucoup de choses et l’établissement nous le rend bien, malgré les tâches ingrates comme la restitution des manuels, la gestion de salles ou le prêt de clés. Notre rôle d’animation pédagogique et culturelle est bien reconnu et nous ne nous sentons ni frustrées, ni misérabilistes ».

Etre documentaliste est « un métier fatiguant qui demande beaucoup d’énergie, mais apporte aussi beaucoup de satisfactions », conclut-elle, en citant la grande autonomie dont elle dispose et la possibilité d’engager maintes actions humanitaires.