Print Friendly, PDF & Email

Par François Jarraud

La publication par Le Café pédagogique le 31 mai 2010 des documents exposant les pistes ministérielles pour les suppressions de postes jusqu’en 2013 a ouvert un débat nécessaire sur la gestion du système éducatif. Elle a mis au grand jour des objectifs et des priorités, c’est-à-dire une politique, qui jusque là n’avait pas été clairement exposée. Elle permet un travail démocratique en lieu et place de procédures administratives.

Suppression des Rased, réduction de la scolarisation à deux ans, regroupements scolaires, augmentation du nombre d’élèves par classe au primaire; augmentation de la taille des classes au collège, fermeture des petits établissements, « rationalisation » de l’offre éducative en lycée et de l’offre de formation en L.P., réduction des IDD, voilà pour le secondaire. Découvrez le détail de la stratégie ministérielle.

« Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ». Aucun enseignant ne sera épargné par les mesures Chatel qui frapperont d’une façon ou d’une autre les écoles et les établissements. Mais certains corps, certains enseignements même seront particulièrement affectés par la stratégie de grignotage imaginée par le ministère.

Le 17 mai, puis le 28 mai, le Café pédagogique vous a donné les premières informations sur la méthode mise en place par le ministère pour dégager les 16 000 suppressions de postes décidées pour 2011. Le 17 mai nous vous avons averti :  » Selon des indiscrétions remontées jusqu’au Café, les inspecteurs d’académie ont été chargés par les recteurs, à la demande du ministre, de dégager les gisements d’emploi possibles. Les recteurs seraient en ce moment même en train de faire remonter à Paris les diagnostics des inspecteurs d’académie. » Le 28 mai un document ministériel parvenu jusqu’à nous énumérait « pas moins d’une trentaine de « leviers » identifiés mais dont l’impact sera différent selon les académies. La plupart affectent directement les classes. C’est le cas par exemple de l’augmentation de la taille des classes, de la baisse de la scolarisation à 2 ans, de l’enseignement spécialisé – RASED, par exemple ou encore de  » la rationalisation de l’offre de formation ».

Le 31 mai, nous publions les documents ministériels remis aux inspecteurs d’académie comprenant les fiches de suppressions de postes qu’ils doivent faire remonter. Ces documents étaient accompagnés d’annexes (fichiers excel et pdf) présentant les écarts départementaux ou académiques pour différents taux afin de permettre aux inspecteurs d’argumenter sur les suppressions de postes.

Au primaire

La mesure la plus grave concerne les Rased , particulièrement les maîtres E et G et les psychologues scolaires. Pour le ministère,  » La durée de l’enseignement scolaire dans le premier degré est désormais fixée à vingt-quatre heures hebdomadaires dispensées à tous les élèves auxquelles s’ajoutent deux heures d’aide personnalisée en très petits groupes pour les élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages. Cet effort représente l’équivalent de 16 000 postes d’enseignants entièrement dédiés à aider les élèves qui en ont le plus besoin. Dans ce nouveau contexte, la contribution des enseignants spécialisés des RASED, qui s’ajoute à cet effort, doit évoluer ». Le document propose « plusieurs scénarios » :  » suppression des seuls maîtres G (non-remplacement des départs en retraite et affectation en classe) et poursuite de la politique de sédentarisation des maîtres E dans les écoles où la difficulté scolaire se manifeste le plus (sans économie) ; suppression des maîtres G et des maîtres E ; pour ces derniers, il convient d’estimer quel est le besoin de maîtres E maintenus en « surnuméraires » dans les écoles, voire dans des structures ad hoc (milieu rural par exemple) ; un troisième scénario intègre, en plus du scénario précédent, la mise en extinction des psychologues scolaires ». Le ministère reconnaît que la mesure est difficile :  » Les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de cette mesure montrent qu’elle nécessite une affirmation et un accompagnement politiques importants. Il vous est demandé ici un exercice d’évaluation du besoin minimal en maîtres E et des conséquences en termes de libération d’emplois de l’absence de recrutement nouveau de psychologues scolaires et de maîtres G. »

Une autre marge de manœuvre découle simplement de l’augmentation du nombre d’élèves par classe. Estimant que « hors cas ou situations spécifiques, les études et expériences les plus récentes indiquent que la diminution des effectifs dans les classes n’a pas d’effet avéré sur les résultats des élèves et que les très petites écoles ne s’avèrent plus toujours performantes », le ministère demande aux inspecteurs d’encourager les regroupements d’écoles et de jouer sur les taux d’ouverture et fermeture. « Outre les leviers d’action liés aux modalités d’affectation des élèves et à l’augmentation des seuils de création de classes, les fusions d’écoles ainsi que la mise en place des regroupements pédagogiques intercommunaux sont de nature à permettre une répartition plus homogène et plus cohérente des effectifs tout en réduisant le nombre de classes nécessaires », note le ministère. Il y voit un obstacle : « Il est vrai que le resserrement du réseau scolaire ne peut se réaliser qu’avec la participation des autorités locales mais il convient de souligner aussi que l’émulation des élèves et donc leur réussite scolaire, sera favorisée dans des écoles qui offrent un environnement éducatif plus étendu ». Les statistiques montrent de grands écarts entre départements ce qui doit encourager les inspecteurs à niveler vers le haut le nombre d’élèves par classe.

On ne sera pas surpris de trouver la suppression de la scolarisation à deux ans dans les cartons du ministère. Depuis 2000 le taux de scolarisation a fondu de moitié. On va vers la liquidation.  » Les études disponibles ne démontrent pas que la scolarisation à deux ans constitue un avantage évident dans toutes les situations par rapport à d’autres modes de garde alternatifs », tranche le ministère. « L’économie à réaliser devra donc se traduire par une diminution du taux de scolarisation des enfants de deux ans, dont le niveau pourra être différent selon les académies et qui devra tenir compte du niveau actuel de cette scolarisation ».

La réduction du besoin de remplacements est envisagée en organisant les formations hors temps scolaire et en recourant à des non titulaires. Enfin le ministère entend récupérer aussi au moins un milliers d’emplois chez les intervenants en langue vivante.

Dans le secondaire

La première mesure touche les collèges où le ministère entend augmenter le nombre d’élèves par classe. Estimant que  » il n’est pas démontré en effet que la taille des classes ait un effet probant sur la réussite des élèves » et encore que  » le surcroît de moyens au profit de certaines académies, pourtant significatif, ne permet pas d’atteindre une plus grande performance scolaire et d’égaliser les chances », le ministère envisage de  » procéder à une analyse du nombre d’élèves par division ou groupe d’élèves au regard des caractéristiques sociales et structurelles de l’académie, des niveaux et types de formation, et d’estimer les gains en emplois qui peuvent être générés dans le cadre d’une optimisation des effectifs dans les structures ». Le document officiel donne un exemple :  » Exemple : Au sein d’un établissement, 240 élèves sont en 4ème dans 10 divisions soit un nombre d’élèves par division de 24,0. En augmentant le nombre d’élèves par division de 5 élèves on devrait obtenir : 240 / 29 = 8,3 divisions arrondi à 9 (gain d’une division). Soit un gain théorique en ETP (sur la base d’un coût théorique d’une division de 29 heures) de 1(division) x 29(heures) /18 = 1,6. » Les inspecteurs sont invités à retourner des tableaux des gains projetés.

La fermeture des petits établissements est une autre voie explorée.  » Il s’agit pour l’académie d’entamer ou de poursuivre le dialogue avec les collectivités afin d’aboutir à la fermeture des petits établissements ». Pour le ministère, « outre le coût de ces établissements pour les finances publiques (Etat et collectivités territoriales), cette situation peut nuire à la qualité de la formation dispensée : isolement des enseignants, multiplication des services partagés, difficulté à monter financièrement des projets pédagogiques, difficulté de faire intervenir des partenaires ».

Si les lycées doivent rester intouchés à la rentrée 2010, le ministère indique qu’il n’en sera pas de même en 2011. Il entend « rationaliser » les moyens grâce aux apports de la réforme.  » Il s’agit pour l’académie de rechercher les gains potentiels liés aux conditions de mise en œuvre de la réforme du lycée… La réforme du lycée général et technologique offre des possibilités significatives d’optimisation aux établissements : une dotation horaire globalisée pour la mise en place de groupes à effectifs réduits, la possibilité de « mise en réseau » des établissements pour assurer certains enseignements de manière optimale, la mise en place d’un « tronc commun » en première permettant la constitution de classes réunissant des élèves des différentes séries, l’organisation de l’enseignement des langues vivantes par groupes de compétence. La rationalisation de la carte des langues rares et la mise en place de conventions entre établissements pour la mise en place des enseignements d’exploration devront être recherchées. L’utilisation de la dotation globalisée laissée à la disposition de l’établissement doit être la plus efficace possible dans le cadre du dialogue avec les établissements ». Là aussi, le ministère invite au calcul. Sachant que le nombre moyen d’heures constaté pour la seconde est de 41,3 h,  » Pour la classe de seconde, il s’agit de faire différentes simulations en chiffrant le gain que pourrait dégager une dotation forfaitaire moyenne de 39h par division, 39,5h, 40h… Pour les classes de première et de terminale générales, il convient d’évaluer les possibilités offertes par le « tronc commun ». »

Dans les lycées professionnels, c’est la « rationalisation de la carte des formations » qui permettra de dégager des moyens.  » Le regroupement des divisions à effectifs réduits sera recherché ainsi qu’une augmentation de la taille des divisions. L’objectif est de rationaliser la carte des formations et de spécialiser les établissements afin d’optimiser la taille des structures ».

Le ministère entend également revenir sur les décharges horaires des enseignants, une mesure que Robien avait fait passer et que Darcos avait annulée. Constatant que le volume des décharges égale 19 827 ETP (équivalent temps plein = un emploi ) le ministère entend s’en prendre d’abord aux décharges non statutaires (soutien scolaire, chorale, coordination disciplinaire, missions académiques, formation tice, utilisation tice).

Cas unique, un enseignement obligatoire est aussi remis en cause : les IDD. Le ministère demande à constater les différences entre établissements pour « lisser » là aussi les moyens… Enfin le gouvernement poursuivra sa politique d’ « optimisation du remplacement » et de réduction du nombre d’emplois administratifs.

Le fait que ces documents nous sont parvenus par plusieurs voies montre que leur mise en application suscite déjà de larges remous dans l’encadrement de l’éducation nationale. On sait que les décisions seront prises le 15 juin. A cette date les académies auront une idée précise des postes supprimés. Mais les organisations professionnelles pourraient dès maintenant demander des explications au ministère.

Primaire : augmenter la taille des classes

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiches/[…]

Primaire : Réduire les remplacements

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiches[…]

Primaire : Scolarisation à 2 ans

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiches/3[…]

Primaire : Rased

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiches/4[…]

Secondaire : plus d’élèves par classe au collège

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiches/6[…]

Secondaire : Fermer les petits établissements

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fich[…]

Secondaire : Supprimer les décharges

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiche[…]

Secondaire : Optimiser les remplacements

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fic[…]

Secondaire : « Rationaliser » l’offre scolaire

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fich[…]

Secondaire : L.P. : revoir l’offre de formation

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/F[…]

Secondaire : Revoir les IDD

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiche[…]

Général : emplois administratifs

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/Fiches/13-ren[…]

L’Express du 28 mai

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/2805201[…]

L’Expresso du 17 mai

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/17052[…]

Les explications du ministère

Le Café a interrogé lundi 31 mai Philippe Gustin, directeur de cabinet de Luc Chatel qui évoque « une nouvelle gouvernance« . Philippe Gustin conteste certains chiffres de suppressions de postes annoncés, car « la prévision des départs en retraite est complexe et il n’y a pas encore de données officielles à ce sujet ».

Il demande qu’on se mette dans la position d’un responsable « qui ne peut faire augmenter indéfiniment la dette publique » et considère que la France ne peut échapper à la rigueur budgétaire. « Dans ce cadre », poursuit P. Gustin, « le ministère entend gérer le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux de la manière la plus intelligente possible, et aussi la plus équitable, selon les recommandations de la Cour des comptes et de l’Institut Montaigne sur la gestion de l’école ». Il a donc été décidé de faire un état des leviers possibles et de demander aux responsables académiques, qui connaissent bien leur terrain, de formuler les réponses. P. Gustin évoque « un nouveau mode de gouvernance, responsabilisant les acteurs dans les académies ».

Luc Chatel relativise les suppressions de postes

Dans une brochure électronique, le ministre revient sur ses projets de suppressions de postes et promet qu’ils seront faits « avec discernement ». « Le ministère de l’Education nationale doit aussi contribuer à l’effort collectif de maîtrise des dépenses publiques et à l’application de la règle de non remplacement d’un départ en retraite sur deux », affirme Luc CHatel dans un numéro de Clés Actu. « Pour autant, il ne s’agit pas de faire des suppressions de postes sans discernement, mais de parvenir à la plus grande efficacité des moyens du système éducatif, en prenant en compte la spécificité de chaque territoire ».

Le ministre promet qu’il n’augmentera pas la taille de toutes les classes mais fera « ajuster la taille de celles qui sont nettement en dessous d’un nombre raisonnable d’élèves ». Quat aux rased il s’agit « d’adapter le dispositifs aux besoins des élèves ». Pour lui il s’agit d’une « nouvelle méthode de gestion qui part de la réalité du terrain, qui garantit une meilleure répartition des moyens, dans l’intérêt premier des élèves ».

Clés Actu

http://kiosque.porte-parole.gouv.fr/archives/001/001_197.pdf

Les syndicats montent en ligne

La publication par le Café pédagogique, lundi 31 mai, des documents ministériels présentant les pistes qui seront suivies pour supprimer les emplois dans l’éducation, suscite une vague de réactions, souvent très vives.

Le climat a changé. Le rapprochement syndical qui était apparu sur la question des retraites est en train de se consolider dans l’éducation après la publication des pistes ministérielles pour définir les postes à supprimer. Tous les syndicats critiquent fortement la méthode et les objectifs gouvernementaux.

Ainsi le Snes évoque le « cynisme » de Luc CHatel et estime qu’il « abat ses cartes ». « Ce document est la preuve qu’au gouvernement, et en particulier au ministère de l’Education nationale, il y a bien un discours coté cour et un discours coté jardin », déclare le Snes. « S’agissant du second degré, alors que le président de la république affirmait il y a peu encore que la réforme du lycée ne supprimerait aucun emploi, son ministre écrit aujourd’hui noir sur blanc que « La réforme du lycée général et technologique offre des possibilités significatives d’optimisation aux établissements » notamment par le biais de la dotation globalisée, de la mise en place du tronc commun en première, des conventions entre établissements pour les enseignements d’exploration ».

Le « cynisme » se retrouve dans le communiqué du Sgen Cfdt. « Par ces propositions empreintes d’un cynisme certain, le ministre veille à remplir les conditions de l’échec des réformes en cours. C’est l’aveu même que la politique de restrictions budgétaires conduit au renoncement et à l’abandon de toute ambition pour l’École », écrit le Sgen. « L’Éducation n’est pas une priorité pour ce gouvernement et l’avenir des jeunes ne semble pas le préoccuper. Comment lutter notamment contre l’absentéisme scolaire, le décrochage scolaire, les difficultés de lecture si on démunit le système éducatif de ces personnels spécialisés (CPE, enseignants spécialisés, COP, psychologues scolaires) et que parallèlement on continue à alourdir les effectifs des classes ? »

Le Se-Unsa dénonce « le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux« . « La recherche d’économies budgétaires broie désormais toute ambition éducative pour notre pays », écrit le Se Unsa.  » Alors que la crise imposerait un investissement éducatif hors du commun, c’est exactement le choix inverse qui est fait ».

Les documents ministériels

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/CommentLCh[…]

Communiqué

http://www.se-unsa.org/spip.php?page=article-presse&id_article=2125

Communiqué

http://www.snes.edu/Suppressions-d-emplois-Luc-Chatel.html

Des inspecteurs d’académie doutent du ministère

On le savait depuis la diffusion par le Café des documents relatifs aux suppressions de postes envisagés par Luc Chatel. Un communiqué du Syndicat des inspecteurs d’académie confirme la forte tension qui existe chez les cadres de l’éducation nationale, au point que le ministre oublie de les recevoir.

« Les réformes engagées dans l’Education Nationale interrogent les responsables du système éducatif et au premier chef les Inspecteurs d’Académie qui sont souvent en difficulté pour défendre devant les enseignants et les parents les décisions ministérielles », écrit le SIA. « Les Inspecteurs d’Académie dont on ne peut douter de la loyauté », poursuit le SIA, « s’interrogent devant les risques de dégradation du service public d’éducation dont les conséquences, à l’heure de la mondialisation, se mesureront à terme sur les performances et la compétitivité de la France ! »

Le syndicat énumère ce qui est pour lui les contradictions de la politique ministérielle : supprimer des postes alors qu’il faut lutter contre l’échec scolaire, ne pas scolariser les moins de trois ans alors que les effets en sont bénéfiques pour les enfants des milieux défavorisés, charger les classes alors que la pédagogie différenciée est difficile à mettre en place etc.

« Nous avons tous, en tant que cadres responsables, conscience de la nécessité de contribuer à la réduction de la dette publique, mais dans l’Education Nationale plus que partout ailleurs chaque action de réduction budgétaire doit être pensée dans une perspective de long terme et non à l’aune d’échéances économiques immédiates », conclue le SIA. Pour lui il est clair que le court terme prévaut.

Téléchargez le document

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoints/sia160610.pdf

Chatel la fin de l’état de grâce

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/31052010Accueil.aspx

Les parents protestent

« L’Education nationale va encore devoir payer un lourd tribut au dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite imposé par Nicolas Sarkozy », estime la Fcpe. « L’heure est au raclage de fonds de tiroirs et au grignotage !… La règle idéologique des suppressions de postes va notamment obliger le ministre de l’Education nationale à avouer ce que son prédécesseur n’avait jamais reconnu : les suppressions de postes ne peuvent se faire sans dégradation notable des conditions d’accueil des élèves ».

La Peep, seconde association de parents, cherche une position médiane mais critique les suppressions de postes.  » S’il est évidemment compréhensible que le ministère réfléchisse au fonctionnement rationnel de notre système éducatif car c’est bien son rôle, il ne faut pas que la logique purement mathématique prévale », note la Peep. Critiques aussi sont les lycéens de la SGL.  » en indiquant comme levier l’augmentation du nombre d »élèves par classe, le ministère veut conduire ouvertement à une surcharge de ces dernières, qui aboutira logiquement à la fin d’une éducation personnalisée pendant les cours par les professeurs, se trouvant en situation d’un trop plein d’élèves à suivre. Ainsi, les cours s’assimileront plus à un « gavage intellectuel » stérile (du fait du trop grand nombre d’élèves) qu’à des moments de transmissions de savoirs et d’épanouissement personnel, c’est un véritable retour en arrière ! »

Communiqué Peep

http://www.peep.asso.fr/art-5132-communique-du-1er-juin-2010.html

Communiqué Fcpe

http://www.fcpe.asso.fr/ewb_pages/a/actualite-fcpe-2367.php

Quelles académies perdent des postes à la rentrée 2010 ?

Le Se-Unsa publie dans sa revue « L’enseignant » une carte des créations et suppressions de postes par académie à la rentrée 2010.

Dans le primaire, tout le nord-est et Paris sont touchés : – 80 postes sur Nancy-Metz, – 71 à Lille, – 56 en Champagne, – 36 à Paris. Par contre Créteil (+71), Nantes (+ 67), Rennes (+24), Poitiers (+22), Orléans-Tours (+48), Lyon (+ 35) gagnent des postes.

Dans le secondaire, c’est la dégringolade presque partout puisque la disparition des stagiaires supprime 3 366 emplois. Montpellier (+89), Rennes, Poitiers et Nice (+20) gagnent des postes. Mais ailleurs les coupes sont sévères : Lille – 584, Versailles – 427, Lyon -316, Nancy-Metz – 448, Reims – 225, Aix – Marseile -283 etc. alors qu’il y aura 17 000 élèves supplémentaires. « Remplacements plus difficiles, classes surchargées, baisse de l’offre d’Éducation sont donc au menu.

« Au moment où l’État réussit à trouver trois milliards pour les restaurateurs, il fait payer une addition particulièrement salée à l’Éducation nationale » note le Se-Unsa. « À titre de comparaison, les 16 000 emplois supprimés représentent une économie de 500 millions d’euros. »

La carte et l’article

http://www.se-unsa.org/spip.php?article2020

Sur le site du Café