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Par François Jarraud

La question découle des conditions très particulières de la rentrée 2010. Le nouveau dispositif de formation des enseignants a supprimé l’année de stage. Les nouveaux enseignants se retrouvent dès la rentrée en classe avec un emploi du temps à peine inférieur au temps complet. Or si leur formation intellectuelle a été relevée avec la masterisation, leur formation professionnelle est réduite au plus petit dénominateur commun? Si les futurs professeurs des écoles vont bénéficier de formations organisées par les IUFM, les futurs professeurs du secondaire risquent d’arriver devant les élèves sans voir même réalisé un stage en classe. Ce que prévoit la réforme c’est qu’ils soient suivis la première année par un enseignant tuteur.

Devenir tuteur est-ce cautionner la réforme ? C’est ce que laisse entendre la position prise par l’Apmep, association de professeurs de mathématiques, qui estime que « le nombre d’heures en responsabilité (du jeune enseignant) est trop élevé (la quasi totalité d’un service) ; il ne permet pas de se consacrer à une formation professionnelle digne de ce nom ». Dans ce cas à quoi bon tenter d’améliorer une situation condamnable ?

Une autre position est proposée par François Muller et André de Peretti dans le Café. « Sans doute, il importera à longue échéance d’organiser des initiatives et des recherches qui permettront de réorganiser de manière plus souple et plus vivante, moins « jacobine » et moins « identitaire », les différents parcours d’enseignement et de formation offerts ou imposés aux élèves », notent-ils, en attendant il faut aider les jeunes enseignants. C’est que le risque est trop grand de souffrances sérieuses pour les débutants propulsés dans les classes des collèges de banlieue sans les clés pour une prise en mains » de la classe. Le risque existe aussi pour l’établissement qui accueillera de jeunes enseignants d’être déstabilisé par la multiplication des incidents.

La grande nouveauté dans cette affaire c’est que l’avenir de l’Ecole se décidera davantage sur le terrain des établissements. On peut considérer que c’est redonner du pouvoir au terrain. On peut aussi considérer que le retrait de l’Etat engage l’avenir de certains établissements (ceux de banlieue) à des économies de bouts de chandelle (6000 postes au total).

Lettre à un tuteur ou accompagnateur d’enseignants

« Sans doute, il importera à longue échéance d’organiser des initiatives et des recherches qui permettront de réorganiser de manière plus souple et plus vivante, moins « jacobine » et moins « identitaire », les différents parcours d’enseignement et de formation offerts ou imposés aux élèves », écrivent François Muller et André de Peretti, dans une tribune publiée par le Café pédagogique. « Mais en attendant, pour le présent, il est indispensable d’ organiser la sortie immédiate du master 2 de jeunes collègues qui n’ont bénéficié d’ aucune formation professionnelle ». Et c’est à cet objectif que nous invitent François Muller, coordonnateur  » innovations et expérimentations » de l’académie de Paris et André de Peretti. L’enjeu est simple : permettre, en attendant mieux, la survie des établissements mis devant un défi inattendu.

Lisez l’article de F Muller et A de Peretti

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso[…]

Les obligations de service des maîtres formateurs

Une circulaire publiée au B.O. du 24 juin rappelle les obligations des enseignants du primaire, par exemple en ce qui concerne l’aide personnalisée. Surtout elle actualise le service de s maîtres formateurs depuis la réforme de la formation des enseignants.

 » Dans le cadre de leur service, les maîtres formateurs consacrent vingt-quatre heures, dont dix-huit heures d’enseignement dans leur classe et six heures d’activités qu’ils effectuent sous la responsabilité des inspecteurs d’académie-directeurs des services départementaux de l’Éducation nationale afin de participer aux actions de formation, d’animation et d’accompagnement des stagiaires ou des étudiants… Le complément de service à assurer devant les élèves est de six heures par maître formateur. Le regroupement de quatre compléments de service permettra la constitution d’un service complet, assuré par un maître qui enseignera pendant vingt-quatre heures et consacrera cent-huit heures en moyenne annuelle aux activités visées ci-dessus ».

Au B.O.

http://www.education.gouv.fr/cid52193/menh1011722c.html

Sur le site du Café