Print Friendly, PDF & Email

Par Françoise Solliec

Quelles seront à l’avenir les compétences des collectivités concernant les usages du numérique, éducatifs ou plus généralement citoyens ? Comment peut d’effectuer la mise en place du très haut débit, dans une perspective d’égalité territoriale ? Deux questions qui ont largement traversé la rencontre RuraliTIC qui s’est déroulée à Aurillac, Cantal, les 30 et 31 août

Construire des partenariats pour assurer l’égalité territoriale

Dans un contexte de réforme de la loi sur les collectivités ocales et d’une rigueur budgétaire annoncée, la 5ème édition de RuraliTIC s’est révélée, seloin les organisateurs, un rendez-vous incontournable de l’échange des bonnes pratiques en matière de développement des TIC : 75 départements présents et représentés, 6 délégations étrangères dont la Finlande.

Pour un département comme le Cantal, le désenclavement numérique est un enjeu essentiel, affirment unanimement les responsables politiques. Les élus (présidents du conseil régional d’Auvergne et du conseil général du Cantal, les sénateurs et députés présents) en sont convaincus depuis longtemps. Car, affirme le sénateurJacques Mézard, « les oppositions réelles ne sont pas entre urbain et rural, mais bien entre territoires riches et pauvres » et le défi de l’avenir sera d’éviter la fracture territoriale.

Mais la fourniture d’un service très haut débit, nécessaire à l’implantation et à la stabilisation d’entreprises dans ce type de départements coûte cher, alors que la réforme posera des questions financières. Les collectivités devront donc s’engager dans des partenariats à construire avec les opérateurs et prioriser leurs objerctifs.

D’après Vincent Descœur, président du CG 15, comme pour Bertrand Caparroy du CG 77, la réforme des collectivités devrait leur conserver la capacité à intervenir sur tous les problèmes liés au numérique : cofinancement, autofinancement, réduction de la fracture numérique, soutien aux usages. Comme eux, les autres élus estiment qu’une clause de compétences générales est une nécessité.

La fourniture d’un service très haut débit est aussi une préoccupation du gouvernement finlandais. Alors que chacun peut désormais bénéficier d’un accès à 1Mb chez lui, grâce à un cofinancement état, commune, union européenne, opérateurs, il est prévu à l’horizon 2015 de mailler le territoire de façon à offrir à chacun un accès à 100 Mb, à une distance de 2km maximum, le dernier raccordement étant à la charge de l’utilisayteur pour un coût de 1000 à 2500 €.

Quel avenir pour l’e-education ?

Pour René Souchon, président du conseil régional, l’Auvergne a largement anticipé cette problématique coordonnée d’aménagement du territoire, en coordination étroite avec les 4 départements et les 6 communautés d’agglomération. Il estime que la ruralité est un modèle économique moderne dans le quel le développeùment des TIC est crucial pour l’attractivité du territoire. Cependant peu d’avancées ont été réalisées depuis 18 mois, principalement pour des raisons financières.

Côté éducation, pourtant, l’Auvergne peut s’enorgueuillir d’avoir doté tous ses lycées d’un environnement numérique de travail qui sera aussi opérationnel cette année dans la grande majorité des collèges, même si le retour sur investissement peut encore apparaître insuffisant dans certaines situations.

Le haut débit a permis le développement de formations à distance, par exemple une formation professionnelle de maçon, la tenue de réunions et d’anilmations par visio conférence, des collaborations et discussions à distance sur des problèmes de santé.

Le rapport Fourgous a souligné le retard de la France en matière d’approprition des TICE. Comment les collectivités, et les entreprises, peuvent-elles s’engager pour faiciliter cette appropriation ?

Jean-Paul Quignaux, de l’association des départements de France, rapporte quelques-unes des discussions abordées à Ludovia, notamment sur la grande difficulté à se projeter dans l’avenir, dans une situation d’évolution très rapide des pratiques et des technologies. La structuration de l’établissement scolaire reste-t-elle adaptée, alors que les élèves ne sont plus les mêmes et que le rôle des enseignants change, pour intégrer davantage d’aspects de tutorat, d’entraînement d’équipe et d’accompagnement de formation ?

Aussi bien Jean-Pierre Carteret, maire rural en Haute-Saône, que Vanik Berberian, président de l’association des maires ruraux de France, ont souligné le succès et l’intérêt de l’opération école numérique rurale, ENR, malgré un certain nombre de difficultés sur le terrain (lenteur des livraisdons notamment). Ils demandent instamment à ce que le ministère finance une dernière tranche de manière à équiper la totalité des écoles des communes de moins de 2000 habitants.

L’ENR est aussi un moyen de construire un réseau de compétences locale. Selon Pascale Luciani Boyer, de l’association des maires d’Ile-de-France, le plan ENR a donné un formidable élan à l’école numérique et les modèles éducatifs sont en pleine évolution. Il reste cependant à intéresser davantage d’entreprises, en particulier pour la production de ressources pédagogiques.

C’est cette même complémentarité avec les entreprises que met en avant Hélène Marchi, Intel, qui va jusqu’à promouvoir des regroupements de commune et à suggérer d’élaborer des cahiers des charges dans le cadre de l’intercommunalité, en y impliquant systématiquement les rectorats.

Le site Ruralitic
http://www.ruralitic.org