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Président du mouvement contre la constante macabre, André Antibi milite depuis des années pour un autre système d’évaluation qui ne « piègerait » plus les élèves mais les aiderait à progresser. Dans cette tribune il fait le lien entre les résultats de PISA et une évaluation qui décourage l’élève.

Les récents résultats de l’enquête PISA font apparaître clairement qu’en France le milieu social d’un élève joue un rôle particulièrement important dans sa scolarité. Plus précisément, les enfants de milieu défavorisé sont bien plus souvent en échec que les autres élèves ; de plus, cette tendance semble s’accentuer.

Il y a une explication bien simple à cela : la constante macabre qui, répétons-le, « pourrit » notre système éducatif, est la raison essentielle de cette situation. En effet, dans la mesure où une évaluation n’est crédible que lorsqu’il y a un certain pourcentage d’échec, de nombreux élèves, malgré leur travail et leurs aptitudes, ont de « mauvais » résultats scolaires, uniquement parce qu’ils font partie des moins bons élèves de la classe. Il n’est alors pas nécessaire d’effectuer de grandes enquêtes internationales pour constater que cette macabre constante frappe davantage les élèves qui ne bénéficient pas d’un environnement familial privilégié.

Depuis plusieurs années, le MCLCM (Mouvement Contre La Constante Macabre) tire la sonnette d’alarme : les premières victimes de la constante macabre sont les enfants de milieu défavorisé.

Une précision concernant les enquêtes internationales. Dans certains domaines, les résultats qu’elles mettent en avant sont significatifs ; par exemple la relation entre le milieu familial et l’échec scolaire, ou encore le bien-être des élèves à l’école. A ce sujet, rappelons que lors d’une précédente enquête PISA, la France détenait un bien triste record : 41° sur 41 pays ! Cette situation, elle aussi, est en très grande partie une conséquence de la constante macabre. En effet, comment peut-on imaginer qu’un élève soit heureux à l’école dans un climat de compétition permanente, sournoise, où chaque examen est en réalité un concours déguisé ?

Par contre, dans d’autres domaines, il convient d’interpréter les résultats de ces enquêtes avec beaucoup de prudence. En mathématiques par exemple, en préambule de la publication des résultats des enquêtes PISA, on peut lire : « les compétences en mathématiques sont définies comme… l’aptitude d’un individu à identifier et à comprendre le rôle joué par les mathématiques dans le monde… ». Ainsi, ces enquêtes ne permettent absolument pas de comparer le niveau général des élèves en mathématiques, mais uniquement dans un domaine bien particulier de cette discipline, auquel les élèves de certains pays peuvent être plus familiarisés que nos élèves français. Ces derniers seraient vraisemblablement meilleurs que leurs camarades dans d’autres secteurs des mathématiques.

André Antibi

Président du MCLCM

Sur le Café :

L’évaluation ne doit plus servir à piéger les jeunes

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/[…]

PISA 2009 : Le dossier du Café

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/PISA2010.aspx