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Par Françoise Solliec

Alors que le nombre d’emplois dans l’enseignement catholique est en nette régression et que le nombre des candidats aux concours diminue de manière inquiétante, le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de la Barre, donnait ce jeudi 17 mars une conférence de presse destinée à alimenter une importante campagne de communication pour mobiliser les étudiants à opter pour l’enseignement catholique. Une étude de la B2v venait confirmer tout l’intérêt que ressentent les étudiants et les enseignants pour un métier… trop peu reconnu.

Certes, l’enseignement catholique, comme l’enseignement public, connaît une mauvaise passe, affirme Eric de la Barre, secrétaire général de l’enseignement catholique. Alors que la demande des familles se fait plus pressante (+ 43 000 élèves en 5 ans), le nombre d’emplois diminue et la rentrée 2011 semble impossible à la Guadeloupe et à la Réunion, à Poitiers et à Versailles.

Le chiffre des inscrits au concours du recrutement de 1er degré, a baissé de 27%, assurant un nombre de 8 inscrits pour un emploi, et de 5 pour 1 dans le second degré, ce qui ne représente en fait seulement qu’un peu plus de 2 candidats effectivement présents pour un emploi.

Pour lutter contre cette pénurie de candidats, sept nouveaux mastères d’éducation et de formation ont été mis en place dans les universités catholiques. Dès 2010, les chances de réussite aux concours du 1er et du 2nd degré étaient doublées pour ceux qui avaient suivis ces mastères. Malgré cette incontestable succès, ces mastères sont encore trop peu connus et leur existence va en partie faire l’objet de la grande campagne de communication lancée par l’enseignement catholique pour informer et mobiliser les enseignants sur les emplois à pourvoir (on estime qu’une quinzaine de milliers d’enseignants partiront à la retraite dans le privé dans les 5 ans à venir). Cette campagne, menée en partenariat avec le journal L’Etudiant, comprend la distribution de plusieurs milliers de flyers et affichettes et s’appuie sur le site www.devenir-enseignant.org

Parallèlement, B2v, un groupe de retraite, prévoyance et action sociale, a initié, avec le secrétariat à l’enseignement catholique, une grande enquête de l’IFOP sur les représentations du métier enseignant auprès de plusieurs centaines d’enseignants de l’enseignement catholiques et d’étudiants, principalement des universités catholiques. Les conclusions, présentées par Isabelle Pécou, mettent en avant une vision très positive du métier.

« Les enseignants sont passionnés par leur métier : plus de 90% sont satisfaits de leur relation avec les élèves et avec le corps enseignant. 82% choisiraient de nouveau ce métier si c’était à refaire.

Le métier bénéficie d’une image très positive, tant auprès des enseignants qu’auprès des étudiants : 84 % des étudiants jugent le métier d’enseignant intéressant, 89% des enseignants se sentent utiles.

Le plus beau métier du monde ? Une majorité des étudiants (57%) a déjà envisagé de devenir enseignant. 41% des étudiants pourraient se tourner un jour vers le métier d’enseignant (50% pour ceux de niveau Master). »

Pourtant, « les professeurs souffrent d’un manque de reconnaissance. En effet, pour 88 % d’entre eux, le métier n’est «pas reconnu aux yeux de tous » et le salaire apparaît vraiment trop bas.

Le manque de reconnaissance et le niveau de rémunération sont stigmatisés tant par les enseignants que par les étudiants. Ces derniers soulignent en outre l’absence de perspective d’évolution.

Ainsi, 30% des étudiants qui n’envisagent pas de devenir enseignant mettent en avant : le niveau de salaire, la dévalorisation du métier, l’absence de perspective d’évolution. 62% des enseignants ne sont pas satisfaits de leur rémunération.

Le métier est aussi jugé difficile, de plus en plus dur à exercer. Pour 31% des étudiants réfractaires au métier, la difficulté est de se substituer aux parents en cas d’indiscipline ».