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Par Françoise Solliec

Pour Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT, il était temps de faire connaître à la presse les positions du SGEN sur les grands chantiers de l’éducation nationale : formation des maîtres, socle commun, situation des personnels précaires et école numérique.

En présence de Thierry Cadart et Michel Rocard, la conférence de presse du lundi 4 avril avait pour objectif d’affirmer clairement les positions du syndicat sur 4 chantiers de l’éducation nationale et de souligner des changements politiques nécessaires.

La réforme de la formation des maîtres apparaît bien comme la catastrophe annoncée que l’on pouvait craindre. Si les enseignants débutant du 1er degré ont pu bénéficier conjoncturellement d’un accompagnement un peu plus poussé que leurs collègues du 2nd degré, les remontées sont unanimes sur le désarroi et les difficultés qu’ont connus ces jeunes enseignants. Dans une lettre ouverte du 4 avril à Valérie Pécresse et Luc Chatel, Thierry Cadart demande notamment que les dates du concours d’admissibilité soient en fin de M1, que la formation soit distribuée sur les deux années du master et qu’il n’y ait pas de licenciement cette année des nouveaux enseignants, compte tenu de leur conditions d’entrée dans le métier.

Selon les différents rapports et enquêtes récents, le collège est en grande souffrance. Les écarts croissants de réussite entre les élèves montrent qu’il n’est pas adapté à ses objectifs.Les élèves y bnéficient d’une fausse égalité des chances que le SGEN aimerait transformer en égalité au droit à l’éducation.

Le ministère tient aujourd’hui un double discours, en mettant en place le socle commun et le livret de compétences, tout en conservant et aménageant le DNB. Le SGEN souhaiterait pour sa part un discours clair sur le livret de compétences et un objectif de réussite de tous au socle commun, tout en assurant une réelle formation aux enseignants, souvent démunis par rapport à l’évaluation des compétences. Certes le livret sous sa forme actuelle est insatisfaisant, mais il est perfectible. L’important, c’est la suppression des notes et la mise en place de l’évaluation par compétences. La controverse acquisition des savoirs construction des compétences n’a pas lieu d’être. Le SGEN réclame la suppression du DNB et une véritable politique d’accompagnement des enseignants, qui puisse les aider à mettre en rapport les savoirs transmis et les compétences acquises.

Un accord sur la précarité a été signé la semaine dernière par la CFDT. Il porte notamment sur l’existence d’un plan de titularisation, la définition de règles de recours aux contractuels et l’obtention de garanties collectives. 30 contractuels ont concernés, à l’exclusion entre autres des personnels vacataires et des assistants d’éducation. Le fait que l’accord ait été également signé par par FO, la CFTC et la CGT, mais pas par la FSU pose la question, dans le contexte de la loi du 5 juillet sur le dialogue social, du type de syndicalisme dont on a besoin dans l’éducation nationale.

Comme nous vous l’avons déjà annoncé, le SGEN organise le 18 mai le colloque « Le numérique pour changer l’école », dont le Café est partenaire. Il s’agit là de mettre en valeur les conséquences concrètes de ces nouveaux outils, en particulier interactifs, sur les façons de travailler des professeurs et des élèves. « Ni baguette magique, ni jambe de bois », le numérique permet-il de s’affranchir de quelques-unes des contraintes des programmes et de l’année scolaire pour permettre des parcours plus individualisés ?

Retrouvez, sur le blog spécifique, des interviews, des réflexions, des vidéos, qui montrent comment les enseignants d’ici et d’ailleurs se posent – et résolvent avec leur classe – la question du numérique à l’école.