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Par François Jarraud

En un an les jeux sérieux venus de la formation professionnelle ont franchi des étapes décisives. A Chambéry, ils sont utilisés en formation académique et initiale par « La serious école », l’ESC Chambéry. De nouveaux jeux se mettent au service de la formation du citoyen en sensibilisant aux éco-gestes, chez Total, ou à la prévention des discriminations, à la SNCF par exemple. Avec le portage de plus en plus fréquent des logiciels sur tablette, voilà les trois principaux enseignement du Forum des serious games organisé par Daesign le 5 avril.

Des jeux pour former le citoyen. Une dizaine d’entreprises utilisent un jeu développé par Altidem et Daesign pour prévenir les discriminations. Il place le jouer, un manager, dans des situations réalistes et l’invite à gérer son personnel. Le jeu interactif favorise la prise de conscience des stéréotypes. Un autre logiciel, développé pour Total et utilisé par les 10 000 salariés du siège, les invite à repérer des éco-gestes. Tous deux sont efficaces car ils plongent le salarié dans l’univers de travail qui lui est familier et l’invite à réagir dans des situations courantes.

En formation initiale. Comment former les étudiants à améliorer leur comportement en entreprise ? Dans un amphi devant 200 étudiants c’est pas facile. L’ESC Chambéry, une école de commerce, a développé avec Daesign un jeu qu’elle utilise avec tous ses étudiants qui permet de personnaliser cet enseignement. Les élèves doivent accueillir des clients virtuels qui interagissent avec leurs réactions. A la fin de la séquence, l’étudiant peut en revoir le déroulé, valider ou invalider ses choix. Le jeu est alors capable d’analyser l’ensemble et d’expliquer ce qui ne va pas. Bien entendu la séquence d’un étudiant est différente de celle d’un autre le jeu sachant réagir au contexte, les possibilités sont nombreuses.

Pour quel impact ? L’ESC Chambéry s’est intéressée de près à l’efficacité des jeux sérieux qu’elle utilise. Hélène Michel, directrice académique et de la recherche, a évalué à la fois le niveau théorique des étudiants formés avec les jeux et leur recrutement par rapport aux étudiants formés classiquement. En apparence il n’y a pas grande différence. Une analyse plus poussée montre que les étudiants qui n’ont aucune expérience en entreprise tirent peu de profit des jeux. Par contre ceux qui ont cette expérience, même courte, saisissent immédiatement les apports du jeu. Pour Hélène Michel, c’est toute la différence entre la simulation et le simulacre. Mais cela pose la question de l’efficacité du jeu en formation initiale.

En entreprise, Henri Vialle, de la Renault Academy, a pu témoigner du succès mondial du jeu Ultimate Sales Manager dans les succursales de l’industriel. C’est le réalisme des situations qui explique ce succès : les cadres reconnaissent des situations réelles et en même temps le jeu permet de relever le défi de la vente sans risque. Pour Marie Odile Vincent, de Total, l’efficacité du jeu tient au fait qu’on apprend pour jouer. Et on retient grâce à la capacité du jeu à spatialiser l’information. Le jeu sérieux fait appel aux sens.

Développements et questions. Le dernier développement de ces jeux sérieux c’est leur portage sur tablette, comme l’IPhone. Cela permet de jouer partout et singulièrement hors du bureau. Car, malgré l’entrée officielle du jeu sérieux, le bureau est resté le bureau. Rares sont les managers réels à accepter qu’on joue sur le temps de travail. C’est donc hors du bureau que souvent ces jeux sont utilisés. Ce qui démontre aussi qu’ils sont perçus comme des outils d’apprentissage efficaces.

Le Forum des serious games

http://www.forum-seriousgames.com/site/home.html

Voir les vidéos des jeux

http://vimeo.com/channels/daesign

Le dossier Enseigner avec le jeu

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/93[…]

Le jeu sérieux révolutionne la formation

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/20[…]

Au salon Educatice

http://www.cafepedagogique.net/communautes/educatice09/List[…]