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Par François Jarraud

Qui veut des Epep ? Quels rapports entre Etat et collectivités locales pour préparer l’Ecole de demain ? Un mois après les syndicats, la « Mission d’information du Sénat sur l’organisation territoriale du système éducatif et sur l’évaluation des expérimentations locales en matière d’éducation », pilotée par les sénateurs Serge Lagauche (PS) et Jean-Claude Carle (UMP), recevait le 5 avril les représentants des collectivités locales et des parents. Pendant près de 4 heures, les uns et les autres ont mis en évidence les carences de l’Etat. Et esquissé un autre avenir pour le système éducatif.

Après les syndicats, reçus le 8 mars, Jean-Claude Carle, rapporteur de la Mission d’information du Sénat sur l’organisation territoriale du système éducatif et sur l’évaluation des expérimentations locales en matière d’éducation recevait les associations de parents d’élèves (Fcpe, Peep, Apel, Unaape) et les associations d’élus locaux, maires (AMF, AMRF, AMGVF, AdCF, FMVM), ARF (régions) et ADF (départements). Des interlocuteurs capables d’éclairer les sénateurs qui devraient rendre leur rapport fin juin. Mardi 5 avril, la Mission abordait deux questions : faut-il décentraliser l’éducation nationale et faut-il faire évoluer le statut des établissements et créer des Epep, des établissements publics de l’enseignement primaire.

Quand l’Etat conjugue le verbe contractualiser aux 2èmes et 3èmes personnes seulement. « On ne souhaite pas de transfert de compétences », a d’emblée affirmé Yves Fournel, vice-président de la commission éducation de l’Association des maires des grandes villes de France. « On veut un Etat qui assume ses responsabilités et qui reconnaisse ses partenaires ». Adjoint au maire de Lyon, Yves Fournel rappelle que les grandes villes, comme Lyon, ont monté des projets éducatifs locaux depuis 15 ans. « Il est temps de les légitimer. Nos villes sont engagées bien au-delà de leurs compétences », précise-t-il. Mais l’Etat se désengage et les projets restent soumis aux aléas des nominations d’inspecteurs. Même sentiment chez Matthieu Hanotin, vice-président du Conseil général du 93 , représentant l’ADF. « Il faut que l’état reconnaisse les partenariats avec les collectivités locales ». Dans le 93 le conseil général a installé un système de recueil et rescolarisation des collégiens exclus qui accueille un millier de jeunes par an. « Si on n’était plus là comment tourneraient les collèges » interroge-t-il ? Au niveau régional, Jean-François Mézières, représentant l’ARF, pense que la coordination entre Etat et territoire peut passer par les contrats de plan régional de développement des formations professionnelles. Pour l’AMF, Pierre-Yves Jardel demande « pourquoi avec le ministère ne peut on jamais discuter » ?

Faut-il faire évoluer le statut des Eple ? L’Etat ne met rien dans le code de l’éducation qui puisse protéger les élèves comme des aides minimum, estime Jean-Jacques Hazan, président de la Fcpe. . S’agissant des écoles primaires, il interroge : « croit-on que c’est parce qu’on va forcer la naissance d’un eple qu’on va créer de vrais directeurs quand les instits sont plutôt hostiles ? ». Pour Mathieu Hanotin, ce dont on a besoin c’est de mutualisation entre les établissements scolaires . « Il faut développer la coopération entre école, collège » demande Y Fournel. Il invite à développer des établissements publics locaux de coopération éducative en partenariat entre état et collectivités locales. A l’exception de la Peep, les participants montraient leur opposition aux epep, les établissements publics de l’enseignement primaire ».

La Mission rendra un rapport d’étape le 4 mai et son rapport final fin juin.

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