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Par Françoise Solliec

Non remplacement des enseignants absents, suppressions de postes, absence de projet éducatif national : devant le manque d’écoute du ministère, pourtant interpellé à maintes reprises, les parents FCPE ont décidé de prendre les affaires en mains et organisent toute une série d’actions dans toute la France pour exprimer leur position.

C’est en effet pour donner corps à l’expression de la colère des parents que Patrice Portula, secrétaire général de la FCPE, et Jean-Jacques Hazan, son président, ont organisé une conférence de presse le jeudi 12 mai.

Au niveau national, explique Patrice Portula, une pétition a été lancée depuis 2 mois, réclamant de l’ambition pour l’école, exigeant l’arrêt de la politique de démantèlement de l’école publique et un collectif budgétaire pour assurer la rentrée 2011. Elle compte aujourd’hui près de 30 000 signatures, de parents, d’enseignants, mais aussi de plus en plus, d’élus locaux et de parlementaires.

Parallèlement, une nouvelle opération « Nuit des écoles » se met en place pour le 20 mai. Ce sera l’occasion, selon Patrice Portula, d’affirmer haut et clair que l’éducation, c’est d’abord l’affaire des parents et des jeunes. Une douzaine de départements sont déjà très mobilisés dans ces manifestations organisées localement, souvent avec des élus, sous des formes très diverses.

L’action devrait se poursuivre jusqu’en juin, de manière à peser sur le débat budgétaire.

La réduction de postes se fait désormais sentir partout, estime Jean-Jacques Hazan. Les impératifs budgétaires priment sur toute réflexion. Ainsi les hypothèses de Bac pro 4 ans sont systématiquement rejetées, alors que le nombre de bacheliers pro est important et que ces jeunes ont souvent besoin d’aide. Par ailleurs, le ministre s’appuie sur des évaluations « farfelues » de la population en collège et n’arrive à tenir en primaire que parce que l’accueil des moins de 3 ans, voire des moins de 5 ans, a été fortement réduit.

Compte tenu de la démographie des années post 2000, le collège devra accueillir environ 40 000 élèves supplémentaires à la rentrée, alors que 2 500 postes sont supprimés, soit l’équivalent de 1 500 divisions. Rien n’a été pensé pour qu’au cours des 4 années à venir, le collège puisse accueillir 150 000 élèves de plus. Le fusionnement des collèges est pour l’instant la réponse ministérielle, totalement inadéquate dans des régions « sinistrées » comme le Nord Pas de Calais. Le bouclier fiscal a rapporté 40 000 € à 14 000 personnes, c’est l’équivalent de 14 000 postes qui devrait être restitués à l’école !

Par rapport aux évaluations de CM2, JJ Hazan estime qu’elles doivent servir à tous ou ne pas être. Les enseignants ont suffisamment à faire avec les évaluations en classe. Et une évaluation en fin d’année de CM2 laisse augurer des systèmes de relégation au collège, sans compter les recours aux cours privés et autres cahiers de vacances..

Devant les réductions de moyens, les parents se sont mobilisés partout. La FCPE, déclare JJ Hazan, coordonne ici une action qui s’adresse au gouvernement et aux élus du Parlement et du Sénat. Les parlementaires eux-mêmes (Carrez, Dassault,…) estiment que cette politique de réductions ne peut être poursuivie sans déséquilibrer le système éducatif. Les élections sénatoriales sont une bonne occasion pour la FCPE de mobiliser les candidats sur cette question. « Où est la réflexion sur la réussite des élèves » se demande la FCPE. Les parents n’admettent pas que le gouvernement abandonne le terrain éducatif. « On aime notre école, mais pas telle qu’on est en train de nous la défigurer ». La semaine prochaine sera une semaine de mobilisation pour les parents de la FCPE.

Liens :

Evaluation de CM2 : Les parents de la FCPE ne sont pas contents…:

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/05/[…]

La pétition :

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/04/2[…]