Par François Jarraud
Colloque Antibi : Combien de leviers pour soulever la constante macabre ?…
Les élèves les plus démunis restent victimes de l’enseignement supérieur
Appel pour les lycéens professionnels l Mobilisation du privé et du public dans l’Ouest l Le Snuipp et le Se-Unsa parisiens donnent rendez-vous mercredi l Concours : Les profs du privé reconnus aptes à concourir l Le ministre décore les ministres l L’Angleterre : Les fondamentaux avant tout l En attendant le Forum des enseignants innovants.
Révisions : Trouver ma méthode l Bac et Allgemeine Hochschulreife.
Vaucanson : Bilan d’une année ambitieuse mais « sur le fil du rasoir » l Les notes sont-elles utiles ?
Le travail enseignant en quête de sens ? l Le numérique pour changer l’Ecole l Les nouvelles ségrégations scolaires…
Juger Eichmann.
France 2030 : Cinq scénarios l Entreprise et développement durable l EPS : Un appel intersyndical pour un service public national des activités physiques et sportives.
Colloque Antibi : Combien de leviers pour soulever la constante macabre ?
Samedi 14 mai, le colloque organisé par le Mouvement contre la constante macabre (MCLCM) d’André Antibi a réuni 150 participants : ministère, inspection, enseignants, syndicats, parents, élus locaux, parlementaires et militants du MCLM venus de France et de l’étranger (Maroc, Espagne, Tunisie, Belgique, Afrique subsaharienne). Un succès qui montre la vitalité du Mouvement. Mais est-il suffisant pour que les choses changent vraiment sur le terrain ?
JM Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire, Isabelle This Saint-Jean, vice présidente de la région Ile-de-France, Jacques Grosperrin, député et auteur d’un rapport sur le collège, Jean-Louis Auduc, directeur adjoint d’IUFM, Jean-Jacques Hazan de la FCPE, Philippe Joutard, historien, Jacques Moisan, ancien doyen des IG de maths : tous soutiennent l’évaluation par contrat de confiance mise au point par A Antibi pour lutter contre la « constante macabre ».
Lisez l’entretien avec A Antibi
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L’Éditorial de François Jarraud
Les élèves les plus démunis restent victimes de l’enseignement supérieur
La démotivation et les inégalités sociales sont les deux premiers critères d’échec dans l’enseignement supérieur affirme une étude de la DEPP (ministère). Les taux d’échec restent énormes.
« À la rentrée 2009, huit bacheliers 2008 sur dix sont toujours scolarisés dans l’enseignement supérieur et la très grande majorité poursuivent dans la même voie. La réussite dans les filières courtes est élevée : neuf sur dix de ceux qui s’étaient inscrits en STS ou IUT continuent l’année suivante. Mais… 52 % des étudiants en licence passent en deuxième année ». Selon une nouvelle Note d’information du ministère, l’enseignement supérieur français reste hyper sélectif.
Basée sur le suivi des bacheliers 2008, cette enquête montre leur devenir en 2009. Ainsi seulement 64% des bacheliers 2008 inscrits dans le supérieur passent en seconde année. En L1, un étudiant sur deux (52%) va en 2de année, contre 74% en CPGE. Mais le devenir dépend d’abord du bac obtenu. En licence, « Le bilan de la première année varie sensiblement selon les caractéristiques scolaires des nouveaux étudiants en licence : six bacheliers généraux sur dix accèdent en deuxième année à la rentrée suivante, tandis que seul un bachelier technologique ou professionnel sur cinq passe le cap de la première année ». Le faible écart entre bachelier professionnel (18%) et technologique (21%) interroge aussi bien l’enseignement supérieur que le scolaire particulièrement alors qu’on annonce des réformes. Un tel taux d’échec est-il acceptable ?
La démotivation. Mais cet échec est lié aussi à l’offre de formation. « 22 % des bacheliers accueillis en L1 après leur baccalauréat ont en effet déclaré explicitement ne pas être dans la filière qu’ils souhaitaient ; c’est le cas de la moitié des bacheliers technologiques et professionnels. L’issue de la première année est ainsi étroitement liée au caractère choisi ou non de l’inscription en licence : le taux de passage en deuxième année est multiplié par deux lorsque le nouvel étudiant avait souhaité son orientation ».
Enfin le revenu par famille reste aussi un critère d’échec. « un nouvel étudiant qui était boursier en terminale ou qui a une activité salariée régulière au cours de la première année, quel qu’en soit le rythme, a une probabilité moins grande de se retrouver en deuxième année l’année suivante ».
Ces trois éléments, type de bac, démotivation, revenu de la famille se cumulent pour une partie des lycéens. Ces inégalités interrogent fortement les réformes en cours. On avait justifié la réforme de STG par le souci de faire mieux réussir les étudiants venant de cette voie. Cet objectif ne semble pas atteint et il semble bien que la réforme avait un autre motivation. La prochaine réforme sera-t-elle capable d’aider réellement les lycéens ? Sera-t-on capable d’offrir aux jeunes bacheliers professionnels et technologiques les entrées dont ils ont besoin d ans l’enseignement supérieur ?
Appel pour les lycéens professionnels
« Les lycéens de la voie professionnelle n’ont pas à être les laissés pour compte de l’Education ! » L’UNL, première organisation lycéenne, lance un appel avec le soutien des syndicats enseignants (Cgt, Sgen, Fsu, Se-Unsa, Solidaires), des parents de la Fcpe et des étudiants de l’Unef, pour « repenser le lycée professionnel de manière ambitieuse ».
« Rentrée après rentrée, l’écart se creuse entre lycées d’élite et lycées en difficulté » affirme l’UNL qui accuse « coupes budgétaires, et réformes impossibles à mettre en œuvre ou sans ambitions en termes de réussite ». Selon l’UNL, « l’institution scolaire accroît la stigmatisation de certains lycéens, victimes d’une société et d’un système éducatif favorisant la reproduction sociale ».
L’UNL demande une rémunération des stages des lycéens professionnels « au même titre que tout autre stage » et la revalorisation du BEP qui n’est plus qu’une certification intermédiaire obtenue dans le cursus du bac pro.
Mobilisation du privé et du public dans l’Ouest
Selon Ouest France, dans l’Ouest le nombre d epostes supprimés touche également public et privé. 442 postes disparaissent dans le public (primaire et secondaire) et 416 dans le privé. En Bretagne, l’enseignement catholique ferme 5 écoles primaires et a décidé d’orner chaque établissement d’une banderole dénonçant les suppressions de postes.
Le Snuipp et le Se-Unsa parisiens donnent rendez-vous mercredi
A Paris, le syndicat parisien Se-Unsa 75 et la Fcpe 75 se joindront au Snuipp pour manifester mercredi pour un autre budget. Dansla capitale 27 postes de Rased et 10 classes disparaissent pour 600 élèves supplémentaires. La Fcpe organise une Nuit des écoles pour le 27 mai. Le Snuipp est à l’origine de cette mobilisation du 18 mai dans le reste du pays.
Concours : Les profs du privé reconnus aptes à concourir
Pas besoin de master pour se présenter aux concours d’enseignement internes et externes pour les enseignants du privé. Un arrêté publié au Journal officiel du 14 mai leur reconnaît le même avantage qu’aux enseignants titulaires du public.
Le ministre décore les ministres
Quand on est ministre de l’éducation nationale qui promouvoir dans l’ordre du mérite ? Les anciens ministres , a décidé Luc Chatel. Il a promu le 13 mai Luc Ferry et Claude Allègre dans l’ordre du mérite. A quelques jours du Forum des enseignants innovants, nous sommes heureux de lire le nom de Florence Aulanier, une enseignante récompensée au Forum de Dax en 2010.
L’Angleterre : Les fondamentaux avant tout
Selon le Guardian, le gouvernement britannique imposera aux lycéens deux années de maths et d’anglais de 16 à 18 ans s’ils n’ont pas eu de bonnes notes dans ces matières au GSCE, un examen qui a lieu à 16 ans. Cette mesure est aussi un pas supplémentaire vers l’affirmation de l’English Baccalaureate comme examen standard. Elle dévalue un peu plus les diplômes professionnels qui ont connu une forte croissance ces dernières années.
En attendant le Forum des enseignants innovants
Le 4ème Forum des enseignants innovants aura lieu les 20 et 21 mai à Lyon. Organisé avec le soutien du ministère, de la région Rhône Alpes et de partenaires privés comme le Syntec et Microsoft, ,ce rendez-vous unique réunira une centaine d’enseignants sélectionnés sur concours par un jury composé de 14 associations enseignantes ou du secteur de l’éducation. Le Café pédagogique invite les médias à découvrir l’événement et quelques porteurs de projets mardi 17 mai de 16h30 à 17h30. Contactez nous à cette adresse si vous n’avez pas reçu d’invitation.
Révisions : Trouver ma méthode
J -30 pour le bac souligne le magazine Phosphore de juin. Le magazine encarte un planning des révisions qui commence le 19 mai. Il conseille aussi sur la gestion du stress et du temps : que faire quand on a du mal à s’y mettre ? Comment éviter le stress ? Faut-il faire des impasses etc. En kiosque dans quelques jours.
Bac et Allgemeine Hochschulreife
Un arrêté publié au Journal officiel du 14 mai définit les conditions de délivrance du diplôme du bac et du Allgemeine Hochschulreife allemand dans les sections Abibac. L’arrêté adapte l’Abibac au nouveau bac français issu dela réforme du lycée.
Vaucanson : Bilan d’une année ambitieuse mais « sur le fil du rasoir »
« L’expérimentation garde tout son sens mais a besoin de soutien », nous explique Vincent Merle, directeur de l’Institut Vaucanson. Depuis septembre 2010, avec le CNAM, il propose de conduire des bacheliers professionnels au master en 5 ans par l’apprentissage et un projet pédagogique innovant. V. Merle fait le point avec nous.
« On veut valoriser la diversité des excellences. Donnons à ces élèves la possibilité de croire en eux-mêmes, de relever la tête ». Ce qu’affirme en premier V. Merle ce sont les valeurs du projet Vaucanson. C’est l’idée que les bacheliers professionnels peuvent avoir les capacités pour aller jusqu’au master au même rythme que les autres mais pas par la même pédagogie. Tout le projet repose sur le développement de l’autonomie et l’épanouissement d’élèves plus habitués à baisser les yeux.
Les notes sont-elles utiles ?
Dans Le Monde, Pierre Merle juge la notation inutile dans le primaire. Provocation ? P Merle s’appuie sur ce qui se passe dans certains pays. Il explique aussi comment noter sans meurtrir.
« A l’école élémentaire, les notes sont inutiles. Des écoles en Finlande, par exemple, font réussir leurs élèves sans y recourir. Ce n’est qu’à partir de la 4e ou 3e que l’on peut envisager des notes, car on s’approche d’un grand palier d’orientation où il est utile de hiérarchiser les compétences. Certains avancent que l’on doit habituer très tôt les enfants à la compétition: cet argument est une projection du monde des adultes. L’école prépare avant tout les enfants à l’apprentissage, et non à la compétition. On n’a pas besoin de classer et de hiérarchiser pour apprendre », affirme Pierre Merle. Il apporte son soutien au Mouvement contre la constante macabre d’André Antibi.
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Le travail enseignant en quête de sens ?
« Faire réussir, grandir, s’épanouir tous les élèves. Vraiment tous ! » Tel est le cap qui guide l’activité ordinaire enseignante, remise chaque jour sur le métier. Pourtant au sein d’une école sans cesse déstabilisée, le travail enseignant semble en manque de boussole ». Pour la retrouver, le Snuipp organise le 19 mai à Paris un colloque national sur « le travail enseignant en quête de sens » , en partenariat avec le Café pédagogique. »
« Face à l’hétérogénéité des élèves, l’accroissement des demandes institutionnelles, l’évolution des connaissances, les enseignants vivent des difficultés sous le mode personnel alors que celles-ci renvoient avant tout à des soucis qui interrogent le métier : comment faire avec les nouvelles demandes sociales, les échecs, les refus d’apprendre ? » Comment faire ? Cette question qui témoigne du désarroi des enseignants face à la complexité interroge sur les moyens pour y faire face. Comment travailler autrement ? Comment sortir de l’isolement ? Comment « reprendre la main » sur la conception de notre enseignement ? Comment faire de notre travail une ressource pour notre métier ? Un défi urgent pour transformer l’école ». Yves Clot, Françoise Lantheaume, Frédéric Saujat, Roland Goigoux mettront leurs réflexions au service de cette journée de débats.
Répondre à l’enquête du Snuipp
Le numérique pour changer l’Ecole
« Le numérique n’est pas une baguette magique qui permettrait d’imposer en un seul clic un changement du système éducatif », affirme le Sgen Cfdt. Le syndicat organise le 18 mai à Paris un colloque sur le thème » Numérique? : quelle école, quels enjeux? ? » en partenariat avec le Café pédagogique et le Crap.
« Pour le Sgen-CFDT, l’usage du numérique à l’Ecole est d’abord affaire de pédagogie en ce sens qu’il doit participer d’une démarche d’acquisition de connaissances et de compétences. L’oublier réduit ces outils à la dimension de gadgets, sympathiques mais très vite abandonnés. Le comprendre conduit à cette évidence que l’élément central de ces évolutions, ce sont les enseignants ». Le colloque propose deux tables rondes : Comment l’outil numérique modifie-t-il le travail des personnels en dehors de la classe (ENT, espaces collaboratifs, etc.)? ? et « Le numérique pour transformer l’école ».
Les nouvelles ségrégations scolaires
« Si les ségrégations peuvent s’exercer dans de nombreux domaines, système éducatif et marché du travail ont constitué les deux champs retenus pour ces Journées d’études. Pour l’analyse des ségrégations, l’approche longitudinale est essentielle, d’abord, pour mettre en évidence la récurrence des situations au fil du temps, ensuite, pour examiner les déterminants des parcours qui conduisent à se situer dans tel ou tel groupe dans le système éducatif ou sur le marché du travail. » Le Certop, université Toulouse II, et le Céreq organisent les 18 et 19 mai deux journées de colloque sur la discrimination. Parmi les thèmes abordés les ségrégations spatiales avec de belels études sur les ZUS, et les ségrégations de genre.
Juger Eichmann
Jusqu’au 28 septembre, le Mémorial de la Shoah propose une exposition sur le procès spectaculaire d’Adolf Eichmann. A l’occasion du cinquantième anniversaire de cet événement, le Mémorial de la Shoah présente une exposition exceptionnelle comprenant des originaux issus des archives du Mémorial (Centre de documentation juive contemporaine – CDJC) et qui furent fournies à l’accusation pour le procès, mais surtout de nombreux documents et films originaux rendus disponibles dans le cadre d’un partenariat avec les Archives de l’État d’Israël qui conservent l’intégralité de ces sources : extraits de l’interrogatoire préliminaire et des journaux tenus par Adolf Eichmann en prison, enregistrements sonores, photographies ou réactions au procès. Ces archives sont complétées par d’autres dont des extraits de la correspondance de Hannah Arendt ou de David Ben Gourion, alors Premier Ministre, et des documents prêtés par le gouvernement argentin.
France 2030 : Cinq scénarios
L’éducation et les TIC moteurs de croissance ? Réalisée par le Centre d’analyse stratégique et la DG du Trésor, cette étude propose cinq scénarios de croissance pour la France d’ici 2030.
Mais d’emblée, elle situe la croissance française dans le contexte européen. Les investissements nécessiteront « une coordination des politiques économiques et budgétaires au sein de la zone euro et au-delà, avec les grandes économies développées et émergentes ». La croissance dépendra de la capacité à « renforcer ses gains de productivité et opérer une réorientation de son appareil productif. De nombreuses opportunités sectorielles se dessinent par ailleurs en sortie de crise et offrent la possibilité de définir les contours de nouveaux modèles de croissance. Ainsi, le développement des TIC pourrait trouver un second souffle grâce aux synergies avec les domaines de la santé, de l’éducation, de la lutte contre le changement climatique, par exemple ». A coté du scénario noir, l’étude propose 4 scénarios avec des taux de croissance plus ou moins soutenus. Une étude à mettre en perspective de l’ouvrage de Karine Berger et Valérie Rabault.
Les trente glorieuses sont devant nous
Entreprise et développement durable
La Ville de Paris publie un Guide pratique de l’engagement éco-responsable des entreprises. Il explique pourquoi engager son entreprise dans le développement durable, comment faire par secteur, et propose des témoignages.
EPS : Un appel intersyndical pour un service public national des activités physiques et sportives
La FSU, l’Unsa éducation,le Sgen Cfdt et la CGT publient un appel commun pour « un service public national des APS ». Ils demandent une organisation spécifique basée sur « la primauté d’uen compétence nationale », s’opposent à une titale décentralisation, et demandent une « habilitation à caractère éducatif et d’éducation populaire pour les associations sportives ».
le Cafe
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