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Par François Jarraud

Pour être invité par Luc Chatel le 12 juillet le ticket était cher. Il fallait avoir au moins 20/20 de moyenne au bac. Un exploit réalisé par 38 jeunes sur 654 548 candidats au bac 2011. Pour Luc Chatel la cérémonie voulait glorifier l’excellence et l’effort, des vertus présentées comme fondatrices de l’Ecole. Mais en répondant aux questions du Café il est aussi revenu sur le succès du bac professionnel.

32 nouveaux bacheliers avaient répondu à l’invitation du ministre de recevoir un diplôme et une médaille reconnaissant leur excellence. Tous ont au moins 20/20. Elodie Boissard, du lycée Daudet de Nîmes, est la meilleure bachelière avec 20,68. Elle a obtenu le bac S. Elle est aussi très représentative de ces lycéens d’excellence. Sur 32 jeunes, il y a 23 filles et 26 élèves de S. On compte encore 5 bacheliers ES. Camille Léonard est la seule bachelière L. Elle vient d’un lycée privé de Lille.

L’effort. A quelques mètres du buste et de la bibliothèque de Jules Ferry, Luc Chatel a évoqué les efforts des candidats mais aussi ceux de leurs professeurs. « Ce jour est le plus beau de leur vie », a-t-il affirmé. Peut-être parce que les meilleurs lycées, ceux qui accaparent les prix du concours général, ne sont pas très représentés dans ce palmarès. Saint Jean de Passy est bien là, mais la plupart des candidats viennent de lycées beaucoup plus obscurs. Pour Luc Chatel,  » on n’a pas 20/20 par hasard ». Il estime que « c’est très important que l’école de la République soit capable de récompenser l’excellence, le travail fourni, l’effort. Et là on a 38 élèves qui ont obtenu 20/20 au bac. C’est le fruit de 15 années de travail, d’efforts, et c’est important qu’on soit capable de reconnaître cela ».

A quoi ça sert d’être un excellent bachelier ? Pas à devenir enseignant. Aucun ne le souhaite. Plusieurs se destinent à la recherche ou au métier d’ingénieur. Tous entrent en classe préparatoire. Ils se retrouveront dans un nombre réduit d’établissements parisiens ou lyonnais.

Les bacs pro, grands absents

Pour le Café, l’événement de l’année est ailleurs. C’est le boom du bac professionnel. Et l’événement nous donnait l’occasion de l’interroger.

Cette année les bacheliers professionnels ne sont-ils pas les vrais héros du bac cette année ?

On a effectivement une très bonne nouvelle. On a 37 000 bacheliers professionnels de plus que l’an dernier. C’est le fruit d’une réforme que nous avons engagé il y a deux ans, celle du bac professionnel en 3 ans. C’était l’idée de porter davantage d’élèves du niveau BEP CAP vers le bac pro pour élever le niveau de qualification et qu’il y ait davantage d’élèves qui quittent le système éducatif avec un bac pro. C’est en train de réussir puisqu’il y a cette année 20% de bacheliers professionnels en plus.

Grâce à cela, pour la première fois de l’histoire, on a dépassé les 70% d’une classe d’âge qui obtiennent le bac. On a exactement 71,6% des français d’une classe d’âge qui a obtenu le bac cette année. Et c’est grâce à l’augmentation du nombre de bacheliers professionnels. Et c’est important car on sait que ces bacs pro c’est une pré-insertion professionnelle, c’est la garantie de trouver plus facilement de l’emploi de proximité. Plus on élève le niveau de qualification, plus c’est un peu une assurance anti chômage. Le diplôme c’est une arme anti-crise.

Que vont devenir ces nouveaux bacheliers professionnels l’année prochaine ?

Certains vont pouvoir continuer des études. Car même avec un bac professionnel on peut faire des études supérieures. On a des filières courtes de l’enseignement supérieur. Mais on a aussi ouvert l’année dernière une classe préparatoire destinée aux bacheliers professionnels. Et puis la plupart vont s’insérer dans une entreprise. L’école est là pour instruire, pour éduquer mais aussi pour insérer professionnellement.

Liens :

Chatel abat le mur du bac

Comment expliquer le boom du bac pro