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Par Françoise Solliec

Samedi 8 octobre 16 heures : dans la plupart des spécialités, les candidats ont rendu leurs travaux et c’est maintenant aux jurys de délibérer. Comme pour chaque compétition internationale, les discussions s’annoncent serrées, chacun des jurés entendant bien défendre un tel ou un tel, pas toujours de son pays d’ailleurs.

C’est le moment pour le public d’admirer les réalisations et les visiteurs se pressent nombreux au stand pâtisserie, coiffure, joaillerie ou mode. Les petites motos réalisées par les trinômes du Manufacturing team challenge connaissent un franc succès et les applaudissements saluent les essais (réussis) de ces drôles de machines.

On a eu une semaine difficile, explique Audrey, du trinôme français de cette spécialité. On a en fait commencé lundi, avec la découverte du projet surprise, qui compte pour 30% des points. Il a fallu aussi vérifier la conformité des caisses à outils, prendre connaissance des machines et du déroulé des 4 jours. A l’intérieur des créneaux affectés, nous étions libres d’organiser notre travail. Pour le reste du projet, la petite moto, nous avions reçu un cahier des charges environ 3 mois plus tôt et nous avions commandé tout le matériel nécessaire, réalisé le dossier de présentation et l’étude des coûts.

Ces 4 jours ont été durs, confirme Aurélien, compétiteur en technologie automobile, surtout le 1er et le dernier. Il est difficile de s’abstraire de la compétition, même la nuit et on a tendance à revivre les journées en se demandant si on aurait pu faire mieux. Pour moi, les séances de debriefing ne m’ont pas semblé très adaptées. J’ai bien préféré le footing matinal qui permettait de se libérer l’esprit. En revanche, j’a trouvé formidable la vie en équipe : il y avait une très bonne ambiance et on était tous très fiers de représenter la France.

Pour les experts aussi, ces derniers jours ont été rudes. Même si les forums de discussion avaient permis de préparer la compétition depuis plusieurs mois, le travail sur place a été intensif. Il a fallu commencer par se mettre d’accordsur le contenu des épreuves la semaine dernière. Chaque pays prépare une partie du sujet et un vote global détermine l’épreuve, en général en 3 parties. Le temps imparti est très court par rapport à la quantité de traval et peu de compétiteurs peuvent réaliser parfaitement l’objet demandé, nous explique l’expert belge en fraisage numérique.

Pendant la compétition, il s’agit bien sûr d’évaluer les candidats avec une grille très fine, remplie chaque soir, mais aussi de les accompagner, de gérer les pannes éventuelles des machines, de vérifier la conformité des procédures, etc.

Deux chefs experts coordonnaient l’équipe des 40 expertsfrançais. Il s’agissait, nous explique l’un d’eux, Guillaume, lauréat 1999, expert international en plâtrerie en 2007 et 2009, d’observer le déroulement de la compétition, de trouver les bons interlocuteurs pour résoudre les problèmes techniques, de fixer les rattrapages en temps ou en points en cas panne et de suivre le travail des jurys. On oraganisait aussi un debriefing quotidien.

De l’avis des experts, le niveau moyen des candidats est elevé, ce qui n’empêche pas quelques-uns d’entre eux de se détacher du lot. Les discussions s’annoncent donc plutôt âpres. Dimanche soir, les ésultats officiels feront quelques heureux médaillés, mais pour tous les jeunes, ç’aura été une aventure mémorable.