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Des extraits de la plateforme des classes participant au Goncourt des lycéens.

Coralie (Angers) :

Du Domaine des Murmures traite avec brio l’ambivalence de l’amour, notamment paternel, hypocrite ou bien destructeur. Carole Martinez, auteur du roman à succès Le Coeur Cousu, nous emmène dans un voyage temporel troublant, et évoque les réalités de notre époque à travers des images mythiques. Vous aussi, « écoutez » Carole Martinez vous conter son histoire bouleversante, par sa plume remarquable et poétique.

Romane (Calais) :

Du domaine des Murmures est un très beau livre. Il est tout simplement magique et envoûtant comme le personnage de Bérengère qui ensorcelle les hommes. J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur. Son texte est si travaillé avec des belles métaphores, des rythmes harmonieux et une incroyable recherche de vocabulaire.

De plus, j’ai apprécié l’idée que l’auteur laisse son personnage, Esclarmonde parler au lecteur. C’est elle qui nous raconte son histoire, ses sentiments et ses pensées. En effet, elle nous dit à plusieurs reprises ’’Ecoute’’. De toute façon, le personnage en lui-même est énigmatique. Elle décide de s’emmurer et de se consacrer à Dieu pour éviter de se marier à quelqu’un qu’elle n’aime pas et pour atteindre une certaine liberté. Ceci m’a beaucoup surprise. Cette décision est assez intense. Ensuite, avant que son vœu soit exaucé, elle est violée et devient enceinte. A partir de ce moment précis, on commence à se poser de nombreuses questions : Qui est le père ? Va-t-on savoir la vérité à la suite du récit ? Dès cette scène de viol, l’histoire va aller de rebondissement en rebondissement. Ce qui donne goût au lecteur et donne envie de connaître la suite, d’obtenir des réponses à nos questions. L’histoire d’Esclarmonde est si complexe, pleine de mystères et entraînante !

Mariebelle (Nolanda) :

L’écriture de Carole Martinez est très belle et poétique et le langage est facilement compréhensible même s’il est fidèle à l’époque médiévale. L’auteure sait nous transporter dans son monde et nous amène à vivre cette grande aventure avec son héroïne. De plus, je crois que le fait qu’Esclarmonde soit enfermée entre quatre murs aiguise ses sens et les rend palpables, cela nous amène également à ressentir les choses à travers elle. Cette lecture est très particulière, car on se tient exactement sur la marge entre le réel et l’irréel. Elle est ponctuée d’allusions à des contes et légendes, pourtant il n’est jamais spécifié s’il s’agit de faits imaginaires ou réels.

J’ai grandement apprécié la dimension historique de ce roman avec la vie médiévale, la courtisanerie et les croisades. Ce livre jette aussi un regard troublant sur le pouvoir qu’avait la religion en ces années et de l’usage abusif qui en était fait. Avant cette lecture, je me demandais comment les gens de cette époque pouvaient être assez dupes pour croire tout ce que les hommes en soutane leur disaient, sous le seul prétexte que c’était la parole de Dieu. Maintenant, je comprends mieux comment de simples événements inexpliqués et la crainte constante du malheur peuvent avoir amené le peuple à croire aux histoires, parfois rocambolesques, qui leur étaient racontées. De plus, j’ai aimé voir comment une jeune fille a pu, avec pour seule arme sa grande volonté, échapper à son destin. Cela m’a également permis de découvrir à quel point la condition de la femme était déplorable à cette époque.

En bref, ce roman fut pour moi une brise de légèreté et d’imaginaire sortie tout droit de l’époque médiévale.

Mélanie (Lure) :

Ce livre fait réfléchir sur les choix que nous sommes amenés à faire au cours de notre vie. Savons-nous toujours peser le pour et le contre avec exactitude ? Non, c’est impossible. La vie est indomptable ! On ne sait jamais ce qui peut arriver car l’être humain est une « machine » étrange et, bien souvent, incompréhensible. La beauté de ce livre et la fatalité que l’on y trouve rendent le récit incroyablement intéressant, exaltant. J’ai littéralement été captivée par CE livre. J’ai ressenti tant d’émotions diverses au fil des pages que je peux dire que je l’ai dévoré. Je me suis, en effet, sentie révoltée par le viol d’Esclarmonde alors qu’elle était vierge et qu’elle désirait le rester, j’ai été émue lors de la naissance d’Elzéar et j’ai senti monter la colère en moi lorsque j’ai su qui avait violé la jeune Esclarmonde. J’ai ressenti un pincement au coeur en le terminant car j’aurais aimé y rester encore longtemps, moi, avec Esclarmonde, Elzéar et les autres !

Bénédicte (Brest) :

«  J’ai pris mon enfant dans mes bras,

Et n’ai pu empêcher,

Ses menottes trouées,

De jouer un moment, encore

Sous mes yeux, de m’enfoncer d’autres images dans le crâne,

Comme des échardes,

Mon enfant a disparu derrière le grand érable,

Mon père a fait silence,

Son bras est retombé,

Dans la poussière couleur lait.  »

J’ai rédigé ces quelques lignes du livre Du Domaine des murmures sous forme de poème pour accentuer l’intensité du passage que je trouve assez émouvant. Ce que j’apprécie dans ce passage est le parallèle entre la mort du père et l’enfant qui s’en va, c’est pour cela que sur ce texte je poserai ces quelques notes de musique :

http://www.youtube.com/watch?v=-sSeIu1H3z8

Sources :

La plateforme collaborative des classes participant au Goncourt des Lycéens 2011

http://www.goncourt-des-lyceens-2011.ac-rennes.fr/

Le blog « goncourt-iroise »

http://goncourt-iroise.over-blog.com/