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Par Françoise Solliec

Comment rendre l’espace numérique de travail plus adapté aux échanges et aux activités pédagogiques avec les élèves ? L’académie de Strasbourg a choisi d’expérimenter l’intégration dans son ENT de la plate-forme Moodle, offrant ainsi de multiples services aux uns et aux autres.

Notre ENT, l’ENTeA, est très orienté « vie scolaire » affirme Dominique Zahnd, professeur de SVT au lycée Lambert de Mulhouse et membre de la mission académique TICE. Il a donc été décidé, avec l’intégration de Moodle, d’offrir une importante brique pédagogique, facilement accessible et utilisable. Une trentaine d’établissements, 10 collèges et 20 lycées expérimentent cet outil depuis quelques mois. Un solide dispositif de formations, souvent à la demande de l’établissement, accompagne la prise en mains de ce logiciel, qui n’est malgré tout pas complètement évidente. « L’avantage est que chacun prend ce qu’il veut dans ce riche ensemble, et à son rythme ».

Une fois connecté à l’ENT, l’accès à Moodle, complètement transparent, se réalise par simple clic, pour les professeurs comme pour les élèves, chacun disposant des droits attribués par l’administrateur.

Un espace commun, le campus commun, permet à tous les établissements engagés dans l’expérimentation de partager leurs avancées. « Il ne s’agit pas encore de fabriquer des cours en commun, mais cela ne va sans doute pas tarder, notamment en chinois ». Le passage de la plate-forme interne à l’externe est très facile, par exemple en utilisant le cahier de textes. La récupération des documents mis en ligne directement dans l’ENT est aussi très aisée. On peut donc immédiatement nourrir son Moodle avec des éléments déjà existants (en général dans le cahier de textes ou l’espace documentaire), mais on les agence différemment. Le gros plus, c’est que maintenant les documents peuvent être reliés selon une progression pédagogique, qui permet aux élèves de s’y retrouver sans difficultés, explique Dominique Zahnd. L’importation directe de séquences de cours fabriquées avec d’autres logiciels est possible, pour peu qu’ils utilisent la même norme.

La dimension activités, a, elle aussi, considérablement changé. On peut désormais réaliser des fiches cartes avec système d’auto évaluation, fabriquer des glossaires, des questionnaires (très utile pour les révisions du baccalauréat), des exercices, des jeux … L’investissement demandé à l’enseignant est assez lourd au départ, mais les élèves s’emparent très volontiers de ces possibilités et la réexploitation va de soi. Les QCM s’assortissent d’une évaluation automatique, directement transférée dans les notes. Un paramétrage évolué permet par exemple d’ordonner les questions aléatoirement ou par ordre de difficulté croissante.

Les enseignants de collège arrivent assez bien à adapter la plate-forme, initialement conçue pour les universités, à leurs besoins, constate Dominique Zahnd. La possibilité d’intégrer facilement des images, de la video, du son, rendent les cours et les exercices beaucoup plus attractifs : les élèves ont envie d’y aller.

« Pour moi, je viens de tester la fonction chat pour faire travailler des groupes de 4 élèves, chacun sur un exercice différent. En 40 minutes, il fallait se mettre d’accord sur les réponses et les justifier. Je pouvais surveiller en direct l’évolution des travaux. Cela leur a plu, mais ils ont constaté qu’il fallait apprendre à s’organiser pour travailler ainsi ».

En langues, les fichiers video ou son changent les modalités de travail, notamment à la maison. Tous les travaux sont intégrés dans une progression.

Un bilan de l’expérimentation sera tiré en fin d’année scolaire, mais d’ores et déjà, elle suscite beaucoup d’intérêt chez les chefs d’établissement qui y voient un outil de travail collaboratif particulièrement performant pour la construction du projet d’établissement ou la définition de l’accompagnement personnalisé.