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Par Françoise Solliec

Peu connues du public, les missions locales sont pourtant des acteurs incontournables en termes d’aide à l’insertion professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans, notamment ceux qui ne disposent pas d’une qualification. Définies par le code du travail qui leur a conféré une mission de service public à l’échelon d’un territoire, elles travaillent beaucoup avec les CIO et d’autres organismes d’information. La mise en place récente des plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs a formalisé davantage encore leur relation avec l’éducation nationale.

La mission locale des 3 vallées à Brétigny (91) est l’une des 400 missions locales implantées en France depuis la reconnaissance en 1982 du droit à l’accompagnement des jeunes dans l’insertion professionnelle par le ministère du travail. Elle était représentée à la réunion de préparation des assises franciliennes contre le décrochage scolaire par son directeur Damien Privat.

En 30 ans, la situation n’a pas tellement évolué, estime-t-il, il reste toujours un taux résiduel de 5% d’une classe d’âge qui a besoin de tels services. Comme les autres, cette mission travaille avec de nombreux partenaires pour assurer aux jeunes une aide en termes de formation, d’insertion professionnelle, de logement et trouver des réponses appropriées à toutes sortes de difficultés.

A la suite du plan Avenir jeunes ont été créées des plates-formes de suivi et d’appui aux jeunes décrocheurs, qui travaillent selon des géométries très variables. Cependant le CIO, la mission locale et la MGI forment partout une cellule opérationnelle d’accompagnement pour les jeunes, désormais repérés par une procédure informatisée. « La plate-forme d’Etampes fonctionne bien », déclare Damien Privat, « et nous disposons de données quantitatives sont satisfaisantes. Ce serait dommage que la région fasse refaire une étude quantitative, alors que c’est de la responsabilité de l’éducation nationale de fournir ces statistiques ».

En revanche la perspective de voir réaliser une étude qualitative prenant en compte les réflexions des acteurs de terrain lui paraît une bonne idée. Il pense cependant que pour aboutir à un constat partagé, il y aura une grosse difficulté au niveau d’un vocabulaire commun, préalable à une culture commune. Il faudra aussi définir clairement à qui on s’adresse et à quel niveau d’évaluation on veut se situer.

Les plates-formes sont sans doute un bon point d’entrée, estime Damien Privat, mais un autre sujet est récurrent, celui de la labellisation du service public de l’orientation. Depuis 2004, les CIO sont de plus en plus en appui aux collèges et jouent moins un rôle d’information général. Et que se passera-t-il si la fonction de conseil est de plus en plus confiée aux professeurs principaux ? L’orientation ne va-t-elle pas perdre de sa capacité à toucher un public non scolarisé ?

La plate-forme d’Etampes s’est dotée d’une commission partenariale dans laquelle figurent des représentants des CFA, des GRETA, de Pôle emploi, d’E2C, etc. pour mieux assurer l’accompagnement des jeunes qu’elle a en charge. En 2010-2011, elle a accompagné 145 jeunes (500 pour le département de l’Essonne) dont la grosse majorité avait 17 ou 18 ans. Plus de 60% d’entre eux se situait à un niveau d’études entre la troisième et le début du cycle général ou professionnel. En fin de parcours, on les retrouve en contrat professionnel, en formation ,en demande d’emploi … L’enjeu c’est de rencontrer le plus tôt possible pour pouvoir les rescolariser affirme Damien Privat.

Par rapport aux assises régionales de septembre, les attentes de la mission locale portent surtout sur l’amélioration du service d’orientation. Comment mieux interagir entre tous les acteurs concernés pour aides les jeunes à établir un projet personnel au cours de leur scolarité ?

La mission des 3 vallées

http://www.ml3v.fr/