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Par Françoise Solliec

Comment donner une forme utile à la rencontre et à la synthèse des débats qui auront lieu lors des assises régionales de septembre sur le décrochage scolaire ? La multiplicité des acteurs et des actions fait de cette question un véritable enjeu pour la région, qui entend bien s’appuyer sur un travail très collaboratif de préparation.

La réunion du groupe de travail du 7 mars 2012, animée par Henriette Zoughebi, vice-présidente chargée des lycées, Emmanuel Maurel, chargé de la formation professionnelle et Guillaume Balas, président du groupe socialiste des élus régionaux, a permis de prendre la mesure du problème.

Il s’agit tout d’abord de savoir de qui l’on parle. Même si l’objectif principal du conseil régional est la prise en charge de jeunes de 16 à 18 ans, sortis du système scolaire ou de la formation par apprentissage sans qualification, on ne peut méconnaître l’amont et refuser de s’intéresser à ce qui se passe au collège, voire à l’école.

Il s’agit ensuite de mieux cerner les responsabilités des uns et autres. L’éducation nationale et les MGI sont en première ligne sur le repérage des décrocheurs, avec l’instauration des plates-formes de suivi et d’appui. Mais il faut aussi tenir compte de l’action des missions locales, relevant du ministère du travail, positionnées depuis longtemps sur l’accompagnement des jeunes à une formation ou une insertion professionnelle réussie, de celles des collectivités et des associations qui, de longue date elles aussi, ont pris des initiatives ou ont répondu à la multiplicité des propositions élaborées pour prévenir le décrochage et y remédier.

Il faut enfin avoir une idée claire de ce qui existe, tant en termes d’études que de dispositifs ou d’actions ponctuelles, d’autant qu’un marché doit être passé par la région pour la production de 2 études, l’une quantitative, l’autre qualitative, permettant d’asseoir un constat partagé à l’échelle de France.

Ainsi, Emmanuel Maurel présente les études menées pour mesurer et comprendre les ruptures de contrat d’apprentissage (souvent dans les premiers mois de travail). Pour prévenir ce phénomène grandissant, plus de 70 CFA franciliens ont adhéré à un dispositif qualité et assurent un accompagnement du jeune et une formation des tuteurs.

Les représentants des SAIO de Paris, Créteil et Versailles précisent les modalités de fonctionnement des 59 plates-formes de suivi et d’appui franciliennes et donnent quelques éléments chiffrés. On dénombre plus de 40 000 décrocheurs lycéens dans la tranche 16-18, dont un bon tiers sont injoignables. En nombre, les élèves proviennent autant des LGT que des LP, mais la proportion dans ces derniers est beaucoup plus grande, car la population accueillie nettement plus petite.

Les représentants des associations et des collectivités mettent en avant la nécessaire action auprès d’élèves plus jeunes et la problématique de l’orientation en 3ème. Le mal-être des élèves est une notion qui sort à plusieurs reprises ainsi que le constat de manque de personnels comme infirmières ou assistantes sociales.

Les partenariats éducation nationale, associations, collectivités fonctionnent à l’évidence plutôt bien, mais tous regrettent une certaine absence de coordination dans l’information sur les dispositifs et les actions. En effet les informations varient énormément selon les points d’entrée des jeunes (CIO, MGI, Mission locale, Internet, etc.) et même leur localisation géographique.

En conclusion de réunion, Emmanuel Maurel propose très opérationnellement, de collecter les contributions de chacun dans un espace collaboratif, afin de faire travailler ensemble la multiplicité des acteurs. Henriette Zoughebi estime qu’il est important d’avoir le point de vue des jeunes et de ceux qui travaillent directement avec les jeunes sur le terrain. Quant au public auquel s’adresseront les actions décidées par la région, il faudra s’en tenir aux compétences de celles-ci et cibler les lycéens et apprentis de plus de 16 ans.

Une nouvelle réunion, en juin, fera le point sur les avancées des travaux.

Sur le site des élus socialiste d’ile de France

http://www.psidf.com/lutte-contre-le-decrochage-scolaire-les-elus-[…]